AVEC LES JEUNES, NOUS DEVONS PRODUIRE DES SPECTACLES SELON LES OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DURABLE*

Le ministère va coopérer avec les organisations culturelles partenaires et les autres ministères (de la jeunesse, de l’Enseignement Supérieur, du Genre, de l’Enseignement Primaire et Secondaire, du tourisme,...) dans le but de promouvoir l’éducation à l’industrie culturelle dès le bas âge.

LA VALORISATION DES ARTISTES

Le Ministère de la Culture, Arts et Patrimoines va travailler sur la loi de la culture et les statuts de l’artiste Congolais. Nous devons libéraliser le secteur du droit d’auteur et numériser toute activité culturelle pour lutter contre les piratages les œuvres de l’esprit. Le ministère va créer un site Web consultatif pour la promotion et la protection des œuvres culturelles. Toute consultation sur le site doit être payante. Le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines a des représentants dans toutes les vingt -six provinces du pays. Les ministères provinciaux de la culture avec les directions provinciales de la Culture, Arts doivent être outillés avec le troisième pilier des PATRIMOINES. Pour agir sur tout le territoire national, madame le ministre veut lancer une Conférence Nationale de la Culture. Tous les ministres provinciaux devront se réunir une fois l’an , à Kinshasa ou dans une autre capitale, afin de partager leurs expériences de gouvernance culturelle et participation à la maximisation des recettes de l’État et amélioration de la vie des artistes. La question sur les impôts et taxes des entités doit être bien discutée et évaluée chaque an née, pour limiter les compétences administratives.

LA DNPPAC

L’AXE 61 , point 326 du gouvernement demande à la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines de "Créer la Direction Nationale de Production et de Promotion Artistique et Culturelle (DNPPAC) Cette Direction Nationale aura des compétences exclusives et partagées avec les autres services de l’Etat. Elle produira des Grand s évènements culturels variés sur Fonds propres et/ou avec les opérateurs culturels privés. Elle va promouvoir la création artistique, culturelle et concrétiser la politique de l’État dans les domaines des Arts Plastiques, des Arts Vivants, des Arts du Spectacle et Créer des Industries Culturelles.

6 EXTENSIONS DE L’INDUSTRIE MUSICALE, THÉÂTRALE ET CINÉMATOGRAPHIQUE*

Le ministère va créer des zones culturelles industrielles selon la géographie linguistique Congolaise. Avec l’appui de l’ACADEMIE POUR L’APPRENTISSAGE, LA PROMOTION ET LA PROTECTION DES LANGUES NATIONALES ; les Zones Swahili, Lingala, Kikongo, Tshiluba et y ajouter le Français et l’Anglais sont des références. Ces extensions en zones d’éducation culturelle et de proximité, seront des zones de productions des documentaires pour une approche novatrice. LE CENTRE STRATÉGIQUE DE LA CULTURE ÉTHIQUE NATIONALE Pour la Nouvelle Citoyenneté, le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines va se charger des Déclarations, de Crédos , des Politiques et CODES DE CONDUITE OFFICIELS . La société Congolaise doit être constamment éduquée. La réputation du Congolais jouisseur, paresseux, dépensier, vivant dans la saleté...est à corriger. Le Congolais doit affirmer ses valeurs culturelles par l’éthique et la morale dans tout. La lutte contre la corruption commence à la base et c’est par la culture avec son Centre Stratégique de la Culture Éthique Nationale que tout est possible . Le ministère doit donner du sens philosophique de l’éthique et de la morale aux talents Congolais, dans le repère pour la pensée et de guide pour l’action



À quelques semaines de la sortie officielle de son album international, l'artiste musicien Ferré Gola a dévoilé, ce mercredi 29 septembre 2021, la version vidéo et l'audio de la chanson "Pyromane" contenue dans cet opus.

"Pyromane", un morceau chanté en français et lingala, annonce les couleurs du long playing  "Harmonie" qui sera lancé sur toutes plateformes de téléchargement avant la fin de l'année.

Le chanteur congolais tient à relever le défi en chantant dans un nouveau style "Rumba Trappe" dont il  est le créateur.

Cet album connaîtra la participation de plusieurs musiciens de renom, et sera mis dans le bac au même moment que l'opus "Dynastie", œuvre musicale qui a connu la participation des anciens musiciens du Wenge Musica Maison Mère.

Gratis Makabi



Dans le cadre de sa lutte contre les antivaleurs, Etienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire, voulait assigner des missions particulières au ministère ayant la Culture dans ses attributions. Il les a évoquées au micro de l’auteur de ces lignes pour le compte de « culturecongolaise.com ». Le respect du bien public, la noblesse de la musique congolaise et le refus de la médiocrité, bref le non recours à la corruption, était pour le père de la démocratie congolaise des valeurs cardinales pour la renaissance du Congolais nouveau. Le leitmotiv était la bataille pour l’éradication, in fine, des maux qui rongeaient et qui rongent la société congolaise par le changement de mentalité. Et à travers ces quelques mots, le sphinx y croyait fermement.

Certes une décennie s’est écoulée depuis cette interview, mais le sujet reste d’actualité surtout que l’actuel chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, poursuit le même combat contre les antivaleurs à s’appuyant notamment sur le ministère de la Culture.



Ali Kalonga



Soraya Odia est une jeune kinoise de 25 ans que le public a découvert  sur les réseaux sociaux via son engagement pour la promotion de la lecture à travers des bibliothèques ambulante et numérique. Le 24 septembre, son activisme littéraire a été récompensé par l'association Bootunani. La jeune activiste a empoché  2.000.000 FC (l'équivalent de 1.000 $).

« Bookutani est une association initiée par les congolais de la diaspora pour la promotion de la littérature. J’ai adhéré au groupe public sur Facebook, quand je me connecte de temps à temps j’y vois des informations et des sujets ayant trait à l’actualité. J’ai vu récemment que l’association avait lancé le prix littéraire Émilie-Flore Faignond, édition spéciale 2021 », explique-t-elle. 

Le prix Émilie-Flore Faignond est sensé récompenser des jeunes écrivains congolais. Pour cette première édition, le jury s’est résolu de récompenser une personne qui œuvre pour la promotion de la littérature en RDC. 

« Ce prix me motive à faire beaucoup plus. A continuer dans l’activisme littéraire. Il y a des moments où on est fatigué, la lassitude gagne du terrain. Avec de telles récompenses, savoir qu’il y a des personnes qui nous voient et croient en nous, nous redonne de la force, de l’espoir.» 

 Soraya Odia est détentrice d’un diplôme de licence en Economie rurale, environnement et gestion des projets. Cependant, la littérature a toujours été sa grande passion.

« Depuis toute petite, j’aimais lire, j’ai commencé à écrire avant de me lancer dans la promotion de la littérature. Mais, comme c’est un domaine qui n’est pas forcément porteur financièrement, en RDC comme ailleurs, j’ai décidé d’avoir un second plan. J’ai étudié de l’économie pour pouvoir gagner de l’argent », confie-t-elle. 

Par ailleurs, la jeune femme a pour motivation son amour pour la littérature. Elle prend pour modèles « les personnes qui créent du contenu éducatif sur les réseaux sociaux et aussi celles qui font découvrir l'Afrique ». Notamment l'ivoirienne Tchonté Silué et Sandy Abena. 

Prisca Lokale



La slameuse Soraya Odia alias Majuscaux a remporté vendredi 24 septembre dernier le prix littéraire « Emilie-Flore Faignond » (PEFF), au cours de deux cérémonies organisées simultanément à Kinshasa et à Bruxelles, par la structure dénommée «  Bookutani ».

Soraya Odia a remercié les organisateurs de cet événement pour le choix porté sur sa personne en lui décernant le PEFF, soulignant que la somme de 1000$ lui remise quant à ce, constitue une récompense, en même temps, un moyen pour lui de persévérer dans sa profession.

Pour sa part, l’écrivaine, depuis Bruxelles, Emilie-Flore Faignond a remercié l’association Bookutani de voir son nom désormais être officiellement associé à un prix littéraire.

Née en 1996, la gagnante du PEFF est une passionnée de la littérature qui a débuté par la bande dessinée avant de se lancer à l’écriture des romans.

Membre l’association des jeunes écrivains du Congo (AJCO), Soraya Odia est aussi réputée pour ses nombreuses initiatives, notamment des résumés de romans lus et des analyses des mots qu’elle a l’habitude de partager en vue de susciter le goût de la lecture aux autres.

Blogueuse et chroniqueuse, elle est licenciée en Économie rurale, environnement et gestion des projets. Elle tient à favoriser l’accès aux belles lettres en organisant des ateliers d’écriture et création pour les petits et les adolescents, également un club hebdomadaire de lecture pour les jeunes adultes.

Soraya Odia a déjà remporté le troisième prix du concours des « Nouvelles des plumes consciente » en 2012 et le prix Voix des femmes de Habari RDC, en 2020.

Le PEFF a été crée à l’initiative de la diaspora congolaise pour récompenser un jeune écrivain ou une jeune écrivaine congolaise qui se distingue dans la littérature. Il est également un hommage à l’auteure et poétesse Émilie-Flore Faignond.

ACP/CC



La coordonnatrice du Réseau des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF) Marie Nyombo Zaina a, au cours, d'un point de presse coanimé avec le coordonnateur de la Clinique Juridique Centre d'Expertise en Droits Humains et en Criminologie (CEDUC) le vendredi 24 septembre 2021 à Kinshasa, plaidé pour l'appui aux actions menées par sa plateforme en faveur de la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) dans 10 provinces de la RDC.

Le RENADEF sollicite l'aide du gouvernement Congolais à côté du Fonds Mondial destiné aux VSBG l'un de ses  partenaires qui célèbre ses 20 ans ce jour.

"Il faut la contribution de notre pays par rapport à la santé. Pendant que le pays a souscrit à des lois, à des engagements de pouvoir mettre à la santé 15% de son budget, mais ce n'est jamais sorti. Hors, nous avons un pays malade qui va produire ? Qui va être politicien ? A ce moment, nous devons travailler pour mobiliser le budget. Mai aussi continuer à suivre ce que le partenaire amène", a-t-elle indiqué. 

Relevant quelques stratégies mises en  place par le RENADEF pour contrer les VSBG, Marie Nyombo Zaina a aussi évoqué les catégories des personnes ciblées notamment les jeunes femmes, les adolescents, les professionnels de sexe et les transgenres.

"Parmi les stratégies, nous avons l'une des plus grandes stratégies c'est les cliniques juridiques qui sont implantées à travers les provinces d'intervention et au sein de ses cliniques, nous avons un paquet complet d'interventions autour. Nous avons l'accompagnement psychologique où les psychologues sont là pour écouter, faire ce que nous appelons canceline et orienter les victimes pour une forme de prise en charge soit sanitaire, soit juridique ou judiciaire. Nous avons autour de ces services, l'accompagnement juridique là ce sont les avocats qui sont installés dans ces cliniques juridiques qui font ce travail d'écouter les victimes et de voir si la victime a besoin à ce que son cas puisse être accompagné au niveau des juridictions compétentes", a-t-elle fait savoir.

À côté de ces stratégies, elle note aussi le réseau des parajuristes formés dans la sensibilisation des communautés sur les cas des droits humains et des violences sexuelles et l'orientation vers les formations sanitaires, mais aussi le réseau des paires éducateurs formés dans la sensibilisation des homosexuels, les sensibilisations à travers les radios communautaires dans les provinces cibles.

Me Serge Tamundele, coordonnateur de la clinique juridique Centre d'expertise en droits humains et en criminologie (CEDUC), a de son côté, noté quelques difficultés rencontrées dans les cliniques juridiques couvrant 36 zones de santé et travaillant en collaboration avec la police.

"Vous comprendrez avec moi aujourd'hui que la ville de Kinshasa c'est une grande ville et à la répartition des zones de santé, je parle dans le cadre du Fonds Mondial, donc on arrive à avoir à accueillir beaucoup de cas pendant qu'on n'est pas capable de rendre service à ces cas là, à cause des ressources qui sont limitées et par rapport à cette subvention du Fonds Mondial par exemple, on atteint par trimestre 10 cas et ou 20 cas. Pendant qu'on est au-delà de ces cas là, vous voyez que quelqu'un qui vient pour le service et qui ne reçoit pas ça, ne bénéficie pas. On crée encore un autre cas de problème de supplément. Nous avons le problème de continuité de service", a-t-il fait remarquer

Le RENADEF a aussi fait savoir lors de ce point de presse que 90% de cas accueillis dans les cliniques juridiques sont des jeunes filles. Cette plateforme d'organisations de la société civile dit avoir répertorié 3685 cas de violences confondues depuis 2009 dont 1500 violences sexuelles dans 5 provinces de la RDC notamment le Nord et Sud Kivu, et le Maniema.
 
Christel Insiwe



La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Kathungu, annonce que son ministère travaille sur un programme national multisectoriel de réforme structurel et juridique en vue de la libéralisation du secteur de la perception de gestion des droits d'auteurs et des droits voisins.

Elle l'a affirmé dans son discours prononcé à l'occasion de la Journée Africaine du droit d'auteur, célébrée le mardi 14 septembre dernier.

S'adressant aux artistes, Catherine Kathungu a insisté sur la nécessité de la gestion collective des bénéfices de leurs œuvres. Elle a indiqué que les intérêts de la collectivité des ayants doivent caractériser dorénavant les structures qui doivent gérer les droits d'auteur et la gestion collective des artistes.

"Nous, artistes congolais, devons nous réveiller et quitter l'autarcie afin de faire comme d'autres Africains réunis qui ont généré plus de 80 millions de dollars en 2019 pendant que chez nous, nous ignorons comment ces droits sont collectés et distribués", a-t-elle déclaré.

La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines promet de mettre en place des actions visant à mettre un terme aux pratiques qui ont découragé les artistes et ont semblé occulté plusieurs de leurs talents.

"Dans la dynamique gagnant-gagnant de l'industrie culturelle que la RDC veut promouvoir, les artistes vont amener de l'argent dans les caisses de l'État et vont améliorer leurs conditions de vie. Ils sont donc appelés à créer une caisse de péréquation pour leur bien être social", a-t-elle déclaré.

La Journée Africaine du Droit d’auteur et de la gestion collective de bénéfice a été instituée il y a de cela 4 ans. Elle a été décrétée par 20 sociétés d’auteurs et de créateurs africains.

En ce qui concerne la République Démocratique du Congo,  il a été instituée, il y a de cela 52 ans, la Société Nationale des Editeurs Compositeurs et Auteurs (SONECA) créée pour une durée de 30 ans. Celle-ci était dotée du monopole dans la question et a été remplacée par la SOCODA en mars 2011 après un glissement de 12 années.

 Orly-Darel Ngiambukulu



Au cours de l'année écoulée, on a assisté à une sorte de lent retour vers le passé, souvent à contrecœur et superficiel, de la part des anciennes puissances coloniales. Le gouvernement allemand a présenté ses excuses pour le génocide perpétré contre les peuples Herero et Nama en Namibie. Le gouvernement et le parlement français ont promis de restituer un nombre limité d'œuvres d'art, et les musées du Royaume-Uni, des Pays-Bas et d'Allemagne ont pris des mesures similaires. Tout cela suit d’autres initiatives prises au courant de ces dernières années. Comme celle du Royaume-Uni qui, en 2013, a présenté des excuses officielles, ainsi que des réparations d’environ 31 millions de dollars, pour la torture et les abus commis contre les Kényans pendant les années 50.

Un débat similaire a éclaté en Belgique, à la suite du meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis (Etats-Unis) en mai 2020, après une grande mobilisation des activistes de Black Lives Matter en Belgique en juin 2020, et avant le 60e anniversaire de l'indépendance du Congo. Des statues du roi Léopold II ont été retirées à Gand, Bruxelles, Anvers, Mons et Louvain (au moins une dizaine de statues restent); le roi Philippe, descendant du roi Léopold, a écrit une lettre au président congolais, exprimant ses « regrets profonds pour les blessures du passé ». Pour un pays où la bande dessinée raciste « Tintin au Congo » se trouve encore dans de nombreuses salles de classe et où de nombreuses rues portent encore le nom de fonctionnaires coloniaux et du roi Léopold II, il s'agit d'une prise de conscience tardive et partielle.

Mais la manière dont le débat a été structuré a largement exclu les principales victimes de ces abus : le peuple congolais. Même la lettre du roi Philippe était adressée au président Tshisekedi, et non à ses 90 millions de concitoyens. Alors que les organisations de la diaspora, qui travaillent souvent aux côtés ou sous la bannière des manifestations de Black Lives Matter, ont fait preuve d'un activisme fervent, les débats publics et dans les médias se sont généralement limités à la Belgique. Une commission politique et politisée

La Commission spéciale mise en place par le Parlement pour examiner le passé colonial de la Belgique en est un exemple. Créée en juin 2020, cette commission de 17 parlementaires a été chargée de l'énorme tâche d'évaluer l'impact du colonialisme belge sur le Rwanda, le Burundi et la RD Congo et de proposer des recommandations concernant la « réconciliation » (comme si il y avait des abus commis de tous les côtés, entre la Belgique et ses anciennes colonies), l'accès à l'information et le retrait ou la contextualisation des monuments et symboles historiques. Par contre, le mot 'réparation' est absent de la résolution.

La commission est une affaire parlementaire, inscrite dans et limitée par les dynamiques politiques belges. En Belgique le passé colonial est vu d’une façon très différente par les différents acteurs et partis politiques. On peut s’attendre à ce que le résultat final de la commission soit un compromis d'un processus hautement politisé entre ses différents acteurs. Ce ne sont certainement pas les intérêts des Congolais qui vont guider cette démarche.

La commission s'appuie sur un collège d’experts qui sont chargés de soumettre un rapport. Mais comme il s'agit d'une commission politique, chaque parti politique a donc pu nommer ses représentants, sans aucune consultation officielle en Belgique ou au Congo.

Des controverses ont rapidement éclaté au sujet de certains de ces experts. Il n’y a que deux membres d’origine congolaise-le professeur Zana Mathieu Etambala, qui a passé la plupart de sa vie en Belgique; et le professeur Elikia M’Bokolo, qui a fait parler de lui en 2018 quand il a rejoint la coalition FCC de Joseph Kabila, juste avant les élections. L’une de ses membres Belges, d’origine rwandaise, Laure Uwase, appartient aussi à l'association Jambo Asbl, qui a sympathisé avec des organisations militantes de la diaspora hutue rwandaise. Un groupe d'historiens congolais et belges a écrit une lettre pour protester contre la composition du collège d’experts, déclarant : « Il nous paraît étrange que, contrairement au projet initialement prévu, la commission ait amalgamé des historiens de la question coloniale à des avocats, des représentants d'associations de la diaspora congolaise ou d'institutions chargées de questions sociales contemporaines ».

Depuis que la commission a commencé ses travaux, il n'y a eu que peu de consultation ou de sensibilisation du public belge ou congolais. L'approche adoptée par le Parlement, qui a rédigé le mandat de la commission, était dictée d'en haut, apparemment afin de maintenir le contrôle du processus. La commission n'a pas non plus demandé au public de soumettre des propositions, des notes d'orientation ou des déclarations. En partie à cause des restrictions de voyage dues à la Covid-19 et des restrictions budgétaires et les exigences pour le 1er rapport, les experts de la commission ont largement effectué des recherches sur dossier. En fait, l'idée était de commencer par ce genre d'étude et des discussions à huis clos, pour possiblement ouvrir à des consultants plus larges dans une phase ultérieure. L’impossibilité d’une justice rendue par les anciens colons

Cette approche discrète a permis au travail de passer largement inaperçu au Congo. Hormis la lettre d'historiens mentionnée ci-dessus, les médias congolais n'ont fait que quelques rares mentions de son travail. Comme l'écrit le professeur Aymar Bisoka, « l'absence de la victime [est] cachée par la domination du bourreau-justicier ».

Pour certains chercheurs et militants, il pourrait s'agir d'une occasion manquée. Tracy Bibo - Tansia, une écrivaine et politologue qui a suivi de près les travaux de la commission, voit l'impact de la colonisation dans toute la société congolaise, dans les conditions matérielles de la population, mais aussi dans les domaines psychologiques et spirituels. « Le gouvernement ici devrait prendre les devants, le président pourrait convoquer une conférence sur la question, pour attirer l'attention du public. Les partis politiques devraient en parler ».   Le groupe des experts a maintenant soumis son rapport; la commission parlementaire décidera les étapes suivantes. Selon des sources proches de la commission, des consultations publiques pourraient alors avoir lieu au cours de cette deuxième phase. Le danger, cependant, est que sans une pression publique significative en Belgique et au Congo, la commission évitera de remettre en question l'apathie et l'ignorance généralisées qui entourent le passé colonial en Belgique. Des sujets controversés tels que les réparations pour le pillage des esclaves et des richesses - pas mentionné dans la résolution -, la restitution des objets culturels et une révision approfondie des cours d'histoire pourraient être éludés ou étouffés dans l'œuf.

Il ne faut peut-être pas placer trop d'espoir dans la commission ; il est possible qu’on se trouve devant une aporie. Comme le conclut Bisoka, l'idée même que nous attendons la justice de l'ancienne métropole coloniale est déplacée et reproduit l'indignité et la soumission. « En effet, c'est seulement lorsque la victime n'est pas un humain que le bourreau peut se permettre de devenir justicier. C'est seulement lorsqu'il est pris dans un narcissisme et une toute-puissance névrotique qu'il peut convoquer des commissions pour statuer sur son propre crime ».

Mais si Bisoka a raison, il y a un besoin encore plus grand d'un véritable projet de réécriture de l'histoire et d'exigence de justice pour les torts du passé, mais cette fois sous l'impulsion et la direction des Congolais eux-mêmes.

Jason Stearns, directeur du Groupe d’étude sur le Congo

A Propos

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Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

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