Édito: L'UDPS pas gourmande !



Sous tous les cieux, même dans des pays dits de vieilles démocraties, les tractations et autres grandes manœuvres politiques sont engagées au lendemain des joutes électorales, dans le but, en cas de non atteinte de la majorité parlementaire par un quelconque parti ou regroupement politique, de constituer la coalition majoritaire, en vue de la formation du futur Gouvernement.

C'est également le moment pendant lequel la formation politique ayant raflé plus des strapontins à l'Assemblée nationale profite pour réclamer le grand morceau, lors du partage du butin. C'est, d'ailleurs, reconnue de nos jours comme la règle démocratique universelle. 

Et, très souvent, de tels partis politiques vont jusqu'à revendiquer, non seulement le fauteuil du Premier ministre, mais également le perchoir de la Chambre basse du Parlement, ainsi que plusieurs gouvernorats et présidences des organes délibérants de province, en plus des cabinets ministériels stratégiques et juteux au sein de l'Exécutif national.

Ceux qui n'ont pas courte mémoire rameutent encore à l'esprit les vieux -bons ou mauvais, c'est selon- souvenirs de l'ancien parti présidentiel, le PPRD -Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie-, qui, à lui seul, s'était accaparé de tout, avec Augustin Matata Ponyo comme Premier ministre, Aubin Minaku Ndjalandjoko, président de l'Assemblée nationale, Alexandre Luba Ntambo et Aimé Ngoy Mukena d'heureuse mémoire s'étaient succédé à la Défense nationale, Richard Muyej Mangez Mans et Evariste Boshab Mabudj s'étaient relayé à l'Intérieur, Patrice Kitebi aux Finances, ainsi que André Kimbuta Yango et Moïse Katumbi Chapwe, respectivement gouverneurs de Kinshasa et de l'ex- Grand Katanga. Pour ne citer que ceux-là.

À cette époque, pourtant pas si lointaine, n'échappait de nulles lèvres la rhétorique de la gourmandise ni celle de l'égoïsme collées à la peau du PPRD. Normal, diraient d'aucuns. Entendu que le parti présidentiel de l'époque en avait le droit.

Fort malheureusement et contre toute attente, depuis que Kabuya Tshilumba Augustin, dans sa casquette du président intérimaire et du secrétaire général de l'UDPS -Union pour la Démocratie et le Progrès social- [il est aussi Informateur et député national], a déclaré que la Primature, selon les assurances lui faites par le Président de la République, revient de droit au parti présidentiel, les commentaires fusent de partout et vont dans tous les sens.

Au point que les uns taxent l'UDPS d'égoïste qui ne satisfait que ses propres intérêts mesquins, au détriment des autres partis avec lesquels ils se sont battus, pour maintenir le pouvoir, en accordant un second mandat à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo; et d'autres l'accusent, sans mettre des gants, d'être gourmande, cherchant à s'empiffrer de tout.

Même certains tabloïds, semblables à des feuilles de chou, voire des médias en ligne, s'en mêlent, en publiant des titres pompeux et sensationnels, pour se faire de l'argent ou en se faisant recruter à coups de billets verts par les pourfendeurs de l'UDPS.

Pourtant, ici, contrairement aux ambitions démesurées du parti présidentiel de l'ancien régime, l'UDPS n'entend se contenter que de la Primature, ce qui est démocratiquement légal, laissant le perchoir de l'Assemblée nationale, voire même du Sénat aux autres membres de la coalition majoritaire.

D'où vient alors que certaines mauvaises langues, sans scrupules, taxent l'UDPS d'égoïste et de gourmande ? En ne revendiquant que la Primature, ce qui lui revient, d'ailleurs, de droit, en vertu de la règle démocratique universelle sus évoquée, en quoi est-ce que le parti présidentiel a-t-il péché ? L'UDPS est l'unique formation politique au monde, qui, en dépit du fait qu'elle est en tête de la liste des formations politiques ayant raflé plus des sièges à l'Assemblée nationale, au terme des législatives nationales, n'a pas le droit de jouir des avantages et privilèges qui lui reviennent ?

Autant de questions qui valent tout leur pesant d'or, d'autant plus que sont fausses et injustifiées toutes les accusations portées contre l'actuel parti présidentiel. Des accusations dénuées de tout fondement, et visiblement répandues via une campagne de sape et de dénigrement, dans le seul but de diaboliser et de salir l'UDPS aux yeux de l'opinion nationale, afin que celle-ci puisse l'exécrer et la vomir.

Compte tenu de ce qui précède, l'UDPS n'est décidément pas égoïste ni gourmande. Trêve donc d'exagération.

Bijou NDJODJI BATEKO

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Ali Kalonga

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