Félix Tshisekedi et Denise Nyakeru ont reçu une première dose du vaccin contre la Covid-19, dimanche 12 septembre 2021 dans la soirée à la clinique présidentielle de la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa. C’était à l’occasion du lancement de la deuxième phase de la campagne nationale de vaccination anti-Covid19.

« Le vaccin reste la solution la mieux indiquée pour l'instant face à la covid 19 », a déclaré le Chef de l’Etat.

Félix Tshisekedi était fortement critiqué pour sa non implication dans la campagne de vaccination et pour ses propos anti-vaccin et surtout anti-asrazeneca.

De son côté, le Dr Roger Kamba, Conseiller spécial du Président de la République en charge de la couverture maladie universelle, a confirmé la présence en RDC de plus 250 mille doses du vaccin Moderna ainsi que l'arrivée imminente de plusieurs milliers de doses des vaccins Johnson & Johnson, Astrazeneca et Pfizer.

 
 actualite.cd/CC


(BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) - Le Conseil administration de la Banque africaine de développement a accordé, le 25 novembre à Abidjan, un don de 20,55 millions de dollars américains au Burundi afin de renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 2,7 millions de personnes installées dans trois provinces du nord du pays.

L’appui financier de la Banque au Projet d’appui au développement durable des chaînes de valeur de l’agriculture et de l’élevage au Burundi (PADCAE-B) se compose d’un premier don de 12,83 millions de dollars, issu des ressources du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel de la Banque et d’un second d’un montant de 7,72 millions de dollars provenant du Pilier 1 de la Facilité d’appui à la transition (FAT).

Le projet, qui doit être déroulé sur une période de cinq ans, entre 2020 et 2025, prévoit notamment la réhabilitation de 1390 hectares de marais, l’aménagement de 3024 hectares de bassins versants et la mise en place de 800 hectares d’irrigation collinaire et de collecte des eaux de pluie. La lutte contre la chenille légionnaire, l’appui à la restauration et au relèvement de la fertilité du sol (engrais), la certification foncière, l’appui à la nutrition au profit de 23 010 ménages et l’achat de 10 800 chèvres et 630 truies ainsi que la construction d’une unité de fabrique d’aliment de bétail et d’une écloserie aquacole de grandes capacités figurent également au nombre des activités du PADCAE-B. De même, le projet intègre les objectifs du Programme technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT) qui vise à déployer des technologies en vue d’augmenter la productivité et les productions agricoles et animales des chaînes de valeur agricole et animale ciblées.

Afin d’accompagner le gouvernement dans son vaste programme de réforme dans le secteur agricole, sept centres communaux agropastoraux seront créés et un appui apporté à la structuration et la professionnalisation des coopératives par la mise en place de 17 égraineuses utilisant l’énergie solaire. En outre, le projet appuiera la formation des agri-multiplicateurs de semences, tout en assurant une production et une distribution de 3 000 plants des nouvelles cultures d'exportation (macadamia et anacarde).

Le projet introduit une innovation en appliquant un système de suivi‑évaluation digitalisé qui permettra une remontée d’informations depuis le terrain jusqu’au niveau central facilitant ainsi le monitoring du projet en temps réel. Enfin, le projet contribuera à la promotion de l’entreprenariat de 3000 jeunes et femmes le long des différents segments des chaînes de valeurs sélectionnés et à travers la formation et la mise en place de fonds d’appui à l’employabilité.

La zone d’intervention du projet PADCAE-B comprend les provinces de Kirundo, Muyinga et Ngozi, au nord du Burundi. Elle s’étend sur dix-huit collines reparties à travers neuf communes : dans la province de Kirundo, Busoni, Vumbi, et Bwambarangwe ; dans la province de Ngozi, Gashikanwa, Kiremba et Tangara ; dans la province de Muyinga, Giteranyi, Gasorwe et Gashoho. Ces trois provinces figurent parmi celles ayant les densités les plus élevées du pays, avec une estimation de 553 habitants au kilomètre carré.

Le projet profitera directement à 138 060 personnes, dont 56% de femmes, et, de façon indirecte, à l’ensemble des 2 743 366 habitants des trois provinces, soit un quart de la population nationale.

« En s’appuyant sur le développement des communautés de base et l'utilisation de technologies ainsi que de systèmes résilients au changement climatique, et en favorisant l’employabilité des jeunes et des femmes dans le secteur agricole, le PADCAE-B contribuera à consolider la résilience du pays en créant les conditions d’une croissance forte et inclusive, en conformité avec les objectifs du gouvernement et du Plan national de développement (2018-2027), soutenus par la stratégie de la Banque au Burundi (DSP 2019-2023) » a déclaré Daniel Ndoye, responsable pays de la Banque au Burundi.

Le 30 juin 2020, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement au Burundi comprenait 19 projets du secteur public en cours d’exécution, totalisant un engagement de 387,39 millions de dollars. La répartition sectorielle du portefeuille était le suivant : transports (58,47%), agriculture (4,24%), énergie (33,03%), secteur social (3,24%), et multisecteur (1,02%).

Agence ecofin



 

Les premiers résultats sur l’efficacité de plusieurs vaccins anti-Covid-19, actuellement en phase de tests, laissent espérer l’arrivée prochaine sur le marché de produits performants. Mais dans les pays en développement, l'inquiétude de ne pas y avoir suffisamment accès est bien présente.

Lors d’une conférence de presse le 19 novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a détaillé comment l’Afrique se préparait à l'arrivée d'un vaccin, notamment à travers la plateforme Covax, une initiative pilotée par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), l'Alliance pour les vaccins (Gavi) et l'OMS.

Selon les données officielles, le Covid-19 a contaminé plus de deux millions de personnes et fait plus de 48 000 morts sur le continent. Bien que les essais sur les potentiels futurs vaccins ne soient pas encore terminés, l’Afrique s'y prépare déjà.

Le continent a l’habitude d’organiser des campagnes de vaccination de grande ampleur. Le procédé est connu, les personnels formés et mobilisables. Mais il reste de nombreux défis à relever, selon l’OMS, que ce soit en termes de logistique pour pouvoir conserver ces vaccins à des températures très basses ou en matière de communication pour que les populations acceptent ces vaccins.

Deux milliards de doses

Mais la première difficulté, pour les pays en voie de développement, reste l’accès aux vaccins. Au total, 94 pays pauvres dans le monde, notamment en Afrique, comptent sur la plateforme Covax. Ils y mutualisent leurs ressources et les aides internationales pour être capables d’entrer en compétition avec les pays riches sur ce marché très disputé.

L’OMS affirme que des négociations sont déjà engagées avec le laboratoire Moderna. Des discussions avec Pfizer devraient également débuter pour obtenir des doses dès que les premiers vaccins seront commercialisés.

« Soyons réalistes, tempère la directrice de l’OMS Afrique, le docteur Matshidiso Moeti. Il n’y aura pas assez de doses pour tout le monde, l’objectif de l’OMS est donc de vacciner 20% de la population des pays à faibles revenus d’ici fin 2021. » Cela représente deux milliards de doses à acheter et à répartir en priorité aux personnels soignants, aux personnes à risque et éventuellement dans les secteurs essentiels à l’économie comme les transports ou le tourisme.

Pour acheter les vaccins et organiser les campagnes d’injection, 5,1 milliards de dollars ont déjà été récoltés au sein de la plateforme Covax. Il manque 4,2 milliards pour atteindre ces objectifs, selon le docteur Moeti.

Deuxième vague ?

Après des semaines de baisse, le nombre de cas de Covid-19 augmente à nouveau dans 19 pays d’Afrique depuis un mois, notamment dans les pays du Maghreb, au Kenya, au Ghana ou en Afrique du Sud, principalement dans les grands centres urbains. Selon le Centre de prévention et de contrôle des maladies, l’Africa CDC, de l’Union africaine, on a noté entre le 2 et le 8 novembre, une augmentation de 13% des cas sur l’ensemble du continent. 

Pour le docteur Matshidiso Moeti, s’il est encore trop tôt pour parler de deuxième vague, il faut quand même s’y préparer. « Dans certains cas, la hausse du nombre de cas est liée à la météo par exemple, quand l’hiver s’installe, explique-t-elle. Les gens se rassemblent en intérieur sans prendre de précautions, comme on l’a vu en Europe. C’est lié parfois à des événements spécifiques. Il y a une élection et les gens se réunissent dans des meetings ou alors il y a des pressions de la part de groupes religieux car les gens en ont assez de prier de manière isolée. »

« On doit donc anticiper dès maintenant ce qu’on peut appeler une deuxième vague car les économies s’ouvrent à nouveau, les gens circulent et en ont assez de cette distanciation sociale, poursuit Matshidiso Moeti. Et les fêtes de fin d’année pourraient exacerber cette situation. Avant tout, on doit pouvoir localiser les cas. Le dépistage est fondamental. On doit pouvoir agir de manière ciblée, localement et rapidement, et on doit remobiliser la population et l’informer pour contenir cette deuxième vague dans nos pays ».

RFI

 
 


 

(Agence Ecofin) - Dans la lutte contre la covid-19 en Afrique, les pays ayant adopté des mesures restrictives plus ou moins souples ont étonnamment obtenu de meilleurs résultats que ceux qui ont mis en œuvre des mesures plus rigoureuses, selon une récente étude sur l’impact des stratégies contre la pandémie.

Une récente étude sur l’impact des stratégies de lutte contre la pandémie de covid-19 en Afrique a permis de démontrer qu’il n’existe pas forcément de corrélation entre les mesures de restriction adoptées par les Etats du continent et les résultats attendus.

Intitulée « 6 mois de covid-19 en Afrique - Bilan global et pays des stratégies de lutte » et réalisée par le cabinet VIZEUM Management Consulting avec la participation du Pr Francine NTOUMI de la Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM), cette étude établit un classement des pays africains sur la base de plusieurs critères, notamment les stratégies de restriction collective sur l’économie et les taux de décès par habitant de chaque pays au 31 août 2020.

Au-delà des mesures conventionnelles communes et des mesures génériques de santé publique, le rapport identifie 6 catégories de stratégies adoptées par les Etats africains. Il s’agit des mesures de confinement du pays adoptées dans 16 Etats ; le confinement des grandes villes ou des épicentres mis en œuvre dans 8 pays ; l’isolation des grandes villes ou des épicentres avec couvre-feu effectué dans 8 pays ; l’isolation des grandes villes ou des épicentres sans couvre-feu dans 3 pays ; le couvre-feu nocturne adopté dans 7 pays ; et l’absence de mesures de confinement et de couvre-feu dans 7 autres pays.

L’étude attribue par ailleurs à chaque stratégie, une note d’impact sur le PIB du pays, afin de mieux apprécier l’impact des mesures de confinement.

L’observation des scores (de 0 - le pire score à 100 - meilleur score) montre que les pays qui ont opté au début de l’épidémie pour un confinement du territoire ou pour le confinement des grandes villes et épicentres ont obtenu les pires scores. A l’opposé, les pays qui ont imposé les restrictions les plus souples telles que l’absence de confinement et de couvre-feu ont obtenu de bien meilleurs scores.

Il semble qu’en Afrique plus qu’ailleurs, la corrélation entre la rigueur des mesures restrictives et les résultats attendus soit difficile à démontrer. Les résultats tendent même vers une corrélation négative puisque les pays appartenant aux trois catégories de mesures les plus souples obtiennent en moyenne les 3 meilleurs scores.

Cette absence de corrélation est également illustrée par le fait que parmi les pays qui ont pratiqué le confinement, deux ont obtenu les meilleurs scores (Erythrée et Seychelles) tandis que deux autres figurent aux deux dernières places du classement (Djibouti et Afrique du Sud). En revanche, 6 des 7 pays qui n’ont pas du tout opté pour le confinement sont dans la première moitié du classement.

De façon plus générale, l’étude du cabinet VIZEUM confirme que les prévisions élaborées le plus souvent à l’international sur la covid-19 en Afrique qui prévoyaient que celle-ci serait le continent le plus touché en raison de sa vulnérabilité économique, sociale et sanitaire ne sont pas vérifiées.



 

1,1 million de cas de covid-19 ont déjà guéri en Afrique pour 32 809 décès sur un total de 1,3 million de contaminations déclarées à ce jour. Le continent reste le moins touché au monde par la pandémie qui a contaminé 29,6 millions de personnes et fait au moins 936 000 morts.

En Afrique, le nombre de personnes ayant vaincu le coronavirus ne cesse de croître. Selon le dernier bilan du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), 1,1 million de personnes ont déjà guéri de la maladie.

Sur 1,3 million de contaminations, le continent enregistre 32 809 décès. En comparant les régions, on retient que l’Afrique australe est la plus touchée par la pandémie avec 705 516 cas pour 618 673 guérisons et 16 647 décès. La région la moins touchée est l’Afrique centrale avec 56 489 cas, pour 48 908 guérisons et 1065 morts.

Cette annonce intervient dans un contexte de résurgence mondiale de la pandémie qui a poussé ces derniers jours, l’OMS à demander aux pays de redoubler de vigilance.

Depuis décembre 2019, la covid-19 a touché 29,6 millions de personnes dans le monde et fait au moins 936 000 morts. L’Afrique elle, reste le continent le moins touché. A titre d’exemple, les Etats-Unis comptent environ six fois plus de décès liés à la pandémie (196 000) que tous les pays africains réunis.

Malgré ces améliorations, les pays ont multiplié ces dernières semaines les actions pour en finir définitivement avec la maladie. Dans le cadre de sa campagne « L'Afrique contre covid-19 - sauver des vies, des économies et des moyens de subsistance », l’Union africaine (UA) envisage ainsi de réaliser 20 millions de tests de covid-19, d’ici novembre 2020.

Notons que l’Afrique du Sud est le pays africain le plus touché par la pandémie. Elle compte 650 749 cas pour 15 499 décès et 579 289 guérisons, selon le dernier bilan d’Africa CDC.

Moutiou Adjibi Nourou



 

(Agence Ecofin) - L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Maroc et le Kenya sont les cinq pays africains où il fait bon vivre numériquement. Ils figurent parmi les 85 pays du monde où le coût d’accès et la qualité d’Internet, l’infrastructure IT, la sécurité et l’e-gouvernement sont appréciables, selon Surfshark.

L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, le Maroc et le Kenya sont les cinq nations africaines, qui affichent une qualité de vie numérique appréciable, sur les 85 pays évalués à travers le monde par Surfshark dans son Digital Quality of Life Index 2020. Bien que ces nations ne soient pas parmi les meilleures dans l’étude, elles présentent tout de même des efforts qui contribuent au bien-être numérique de leurs populations.

Le Digital Quality of Life Index 2020 s’appuie sur cinq piliers que sont le coût de l’accès à Internet, la qualité de l’Internet, l’infrastructure électronique, la sécurité électronique et l’e-gouvernement. En rassemblant ces critères, l’Afrique du Sud se révèle être le pays où la qualité de vie numérique est la meilleure. La nation arc-en-ciel occupe la 59e place sur les 85 pays évalués. Le Maroc vient à la 70e place, suivi du Kenya qui occupe la 77e place. Le Nigeria vient à la 81e position tandis que l’Algérie clôt ce classement africain avec la 84e place.

Cependant, pris séparément, certains pays africains se démarquent des autres sur quelques aspects. Si le Nigeria est meilleur que l’Algérie en matière de sécurité, l’Algérie passe tout même devant pour ce qui est de l’e-gouvernement.

Sur les 85 pays de l’étude, c’est le Danemark qui est le champion en matière de qualité de vie numérique. Il est suivi de la Suède, puis de la Norvège et de la France.



« Volte-face, Revirement total, changement de cap … » Des réactions ont fusé de partout après la déclaration du président Evariste Ndayishimiye sur la lutte contre le coronavirus lors de la prestation de serment des ministres du nouveau gouvernement. « Je déclare la pandémie de la Covid-19 comme étant le plus grand ennemi du peuple burundais… Nous nous engageons à combattre résolument cette pandémie”. Enfin…

Pour donner le ton et aller vite, le gouvernement va, entre autres, subventionner le prix du savon à 50% et baisser le prix de l’eau de la Régideso. La lutte contre la pandémie du coronavirus devient donc la priorité du gouvernement, sa préoccupation.

Cette annonce du chef de l’Etat met un terme aux critiques surtout des défenseurs des droits humains et des instances onusiennes en l’occurrence l’OMS envers le gouvernement burundais dans la lutte contre la Covid-19. « L’approche irresponsable des autorités face à la pandémie ajoute plus d’incertitude et de peur, alors que des statistiques précises et la transparence sont nécessaires pour sauver des vies », avait déclaré notamment le directeur pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch. C’est aussi un message fort pour les Burundais réputés observer sans rechigner la parole du chef. Ils commençaient à négliger les gestes barrières, les mesures d’hygiène comme le lavage régulier des mains et ne croyaient plus aux données fournies par le ministère de la Santé sur l’état de la pandémie dans le pays.

Certes l’équipement des structures de santé est une nécessité, mais il faudra mettre le paquet sur le volet information. En effet, la grande majorité de la population reste désinformée ou sous informée sur l’origine, les modes de transmission et les traitements du coronavirus. Le Burundi profond croit dur comme fer que la pandémie ne se limite qu’à la capitale économique, Bujumbura, alors que le pays n’a pas observé de confinement. Par ailleurs, la peur hystérique d’être contaminé, les rumeurs, les fausses nouvelles poussent à la stigmatisation des gens ayant été testés positifs et leurs familles. En raison de cette stigmatisation, de nombreuses personnes atteintes de la maladie pourraient préférer se taire et cette dissimulation accélérerait la propagation de la pandémie.

Il est du devoir des autorités habilitées de donner en temps réel des informations sur l’évolution épidémiologique ainsi que des notes scientifiques à l’attention du public le plus large, de préférence dans toutes les langues parlées sur le territoire burundais. Ce qui constitue un moyen de ralentir la propagation de la Covid-19 au sein de la population, de se protéger et de protéger les autres contre une infection en évitant la psychose.

iwacu-burundi.org



Le Covid-19 aurait été vaincu "grâce à Dieu", selon le président tanzanien.

Depuis le début de la pandémie, le président tanzanien John Magufuli a été on ne peut plus clair : il ne compte sur rien d'autre que Dieu pour vaincre le nouveau coronavirus. Ses prières semblent avoir été exaucées. Du moins, c'est ce qu'il annonçait à ses compatriotes le 7 juin 2020 à Dodoma, la capitale politique de la Tanzanie, lors d'un culte. Le Covid-19 "a été éliminé grâce à Dieu", a déclaré le dirigeant tanzanien, rapporte la BBC. "Je tiens à remercier les Tanzaniens de toutes les confessions. Nous avons prié et jeûné pour que Dieu nous sauve de la pandémie qui a frappé notre pays et le monde. Mais Dieu nous a répondu." Et d'ajouter : "Je crois, et je suis certain, que de nombreux Tanzaniens croient que la maladie (...) a été éliminée par Dieu".

Une bonne nouvelle en apparence, si ce n'est qu'elle est l'épilogue d'une série de décisions, pour gérer la crise sanitaire, qui préoccupent l'opposition et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Un président qui minimise la pandémie

Le chef de l'Etat tanzanien, surnommé le bulldozer ("Tingatinga" en swahili), fait partie de ces dirigeants dans le monde qui doutent de la dangerosité de la pandémie de Covid-19, du moins en publicSon fils a attrapé le virus, dont il a réussi à se débarrasser.

"Je suis sûr que c'est juste le vent qui tourne et que (le virus) disparaîtra comme d'autres avant lui ont disparu, estime-t-il. Il y a tellement de menaces qui circulent autour de ce coronavirus, mais c'est une petite maladie et nous la vaincrons au nom de Dieu. Je demande aussi aux Tanzaniens de continuer à travailler dur", avait-il déclaré en mars dans une église de Dodoma. Comme beaucoup de dirigeants africains, il s'est dit préoccupé des conséquences économiques d'un confinement. 

Lors du Vendredi Saint, le 10 avril, il a tenu des propos similaires, expliquant que Dieu protégerait les Tanzaniens du virus. 

Un confinement a minima, où les rassemblements religieux sont encouragés 

Contrairement à la plupart des pays africains qui ont décrété des mesures plus ou moins strictes de confinement et des couvre-feux, la Tanzanie n'avait fermé que ses établissements scolaires, les commerces et les transports continuant à fonctionner normalement. La fréquentation des gares routières et des marchés n'a donc pas changé.

Si le chef de l'Etat a appelé ses concitoyens à éviter les "rassemblements non nécessaires", il les a aussi encouragés à continuer de faire marcher l'économie et à se rendre à la mosquée ou à l'église. "C'est l'heure de consolider notre foi et de continuer à prier Dieu, plutôt que de dépendre de masques sur le visage. N'arrêtez pas d'aller dans les églises et les mosquées pour prier", avait-il ainsi lancé en mars, aux premières heures de l'apparition de la maladie sur le territoire.  

Matshidiso Moeti, la responsable de l'OMS pour l'Afrique, avait souligné en avril le retard pris dans la mise en œuvre des règles de distanciation physique en Tanzanie, comme le fait d'avoir continué à autoriser les rassemblements religieux et d'avoir tardé à isoler la capitale économique, Dar es Salam, du reste du pays au moment où le gouvernement a su que c'était un foyer épidémique. 

Depuis le 1er juin, les étudiants sont de retour dans les amphithéâtres sans la moindre mesure de distanciation physique.  

Une remise en cause des dispositifs sanitaires

Le président Magufuli s'en est aussi pris au suivi de la maladie fait par le ministère de la Santé et à la fiabilité des tests de dépistage. Le 22 avril, il a ainsi accusé le ministère d'alimenter "la panique" en mettant l'accent sur le nombre de nouveaux cas.

Quelques jours plus tard, le président Magufuli avait évoqué de possibles "sabotages" au sein du laboratoire en charge de les effectuer, affirmant y avoir fait tester secrètement une papaye, une caille et une chèvre, qui s'étaient tous avérés positifs.

"Il est possible qu'il y ait des erreurs techniques ou que les réactifs importés aient des problèmes. Il est également probable que les techniciens soient payés pour induire en erreur", avait-il déclaré dans un discours en swahili retransmis par la télévision publique TBC.

Résultat : la ministre de la Santé Ummy Mwalimu avait ordonné le lendemain de son intervention, le 4 mai, la suspension du directeur du laboratoire et du responsable du contrôle de conformité, dans l'attente d'une enquête. 

Quelques jours plus tard, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine a rejeté les critiques du dirigeant tanzanien en affirmant avoir validé les tests utilisés en Tanzanie, comme dans tous les pays du continent, et qu'ils étaient "très performants". 

"Nous jouons un rôle clé dans la formation dans presque tous les pays africains et nous leur fournissons des kits de dépistage", avait indiqué John Nkengasong, le directeur du CDC Afrique. Il avait également précisé que des tests de la fondation du milliardaire chinois Jack Ma avaient été aussi distribués et que ceux-ci "(avaient) été validés et se sont révélés très, très fiables".

Les autorités tanzaniennes ont décidé de ne plus fournir de chiffres officiels sur l'évolution de la pandémie depuis le 29 avril (le pays comptait alors 480 cas et avait enregistré 16 décès). Seul l'archipel semi-autonome de Zanzibar continue d'actualiser le nombre de cas.

La reprise de la publication des bilans interviendrait, selon le gouvernement, une fois résolus les problèmes de tests au laboratoire national évoqués par le chef de l'Etat.

Au 11 juin, 509 cas et 21 décès ont été répertoriés par l'OMS en Tanzanie, où le premier cas de contamination au nouveau coronavirus a été déclaré le 16 mars 2020. Deux jours plus tôt, la ministre tanzanienne de la Santé annonçait que la capitale politique "Dodoma et 15 autres régions" du pays n'avaient pas enregistré de nouveaux cas.  

Une gestion de la crise sanitaire critiquée par l'opposition 

Depuis avril, l’opposition dénonce l’attitude du pouvoir face à la pandémie. Le leader du principal parti d'opposition (Chadema), Freeman Mbowe, a pointé le manque de transparence du pouvoir face à la propagation du nouveau coronavirus, accusant le président John Magufuli de persister dans le "déni" de la maladie.  

"Il n'y pas de transparence et quand les gens n'ont pas d'information, cela laisse le champ libre aux rumeurs", avait alors déploré le chef de l'opposition"Le gouvernement ne devrait pas traiter cette pandémie comme un secret", a également plaidé Freeman Mbowe, qui a été hospitalisé à la suite d'une agression dans la nuit du 8 au 9 juin. 

"Je suis mécontent du manque de sérieux du gouvernement, du manque de transparence sur le nombre de cas et de décès, et du déni du président par rapport à l'épidémie", avait également confié à l'AFP à la mi-mai Zitto Kabwe, qui dirige l'un des partis d'opposition en Tanzanie, l'Alliance pour le changement et la transparence (ACT).

A l'instar de l'opposition, plusieurs pays étrangers et des militants de la société civile ont critiqué la Tanzanie pour son choix de ne plus diffuser d'informations sur le coronavirus."Il est important que nous ayons des informations complètes et régulières pour connaître la direction à prendre et mettre en place les décisions adéquates" pour lutter contre l'épidémie, a estimé Onesmo Ole-Ngurumwa, coordinateur de la Coalition des défenseurs des droits de l'Homme de Tanzanie.

En 2019, l'OMS avait déja reproché à la Tanzanie de ne pas avoir fourni d'informations détaillées sur une autre maladie mortelle, celle causée par le virus Ebola.

Fin mai, les autorités tanzaniennes ont convoqué le représentant américain, Inmi Patterson (il n’y a plus d’ambassadeur américain dans le pays depuis 2016, NDLR), pour protester contre un avis publié sur le site de l'ambassade des Etats-Unis avertissant les voyageurs d'une "augmentation exponentielle"  des cas de coronavirus dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Cette information "n'est pas vraie et peut provoquer de la panique parmi les Tanzaniens et les étrangers", avait rétorqué dans un communiqué le ministère tanzanien des Affaires étrangères.

Une stratégie similaire au Burundi 

Le Burundi s'est aussi placé sous la protection divine pour faire face à la pandémie. La première dame, de retour dans son pays après la mort de son époux Pierre Nkurunziza le 8 juin 2020 d'une crise cardiaque, avait été évacuée au Kenya pour des soins. Elle aurait souffert du Covid-19, une information démentie par les autorités burundaises. A l'instar du Burundi en mai dernier, une élection présidentielle est prévue en Tanzanie en octobre 2020. 

Le Parlement tanzanien a approuvé le 10 juin un projet de loi comportant une série d'amendements qui renforceront l'immunité des principaux dirigeants du pays, malgré les vives critiques formulées par l'opposition ces derniers jours. L'un de ces amendements protège, entre autres, le président, le vice-président, le président de l'Assemblée ainsi que son vice-président, de toute poursuite directe pour tout acte ou omission réalisé dans le cadre de leurs fonctions.

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