La demande de cobalt est mondiale et devrait encore augmenter avec les besoins en batteries de voitures électriques, mais les "creuseurs" artisanaux de minerai comptent pour une part significative dans son extraction et leurs revendications  doivent être prises en compte, plaide un rapport publié vendredi.

Les principaux gisements de cobalt dans le monde se trouvent en République démocratique du Congo (RDC), indique dans un rapport l'organisation IIED (International institute for environment and development), basée à Londres, spécialisée dans la gestion des ressources naturelles.

Dans ce pays d'Afrique centrale, "l'exploitation minière artisanale représente 10 à 30 % de la production annuelle de cobalt et génère des revenus pour environ 150.000 à 200.000 travailleurs des provinces du Lualaba et du Haut-Katanga", note le rapport, intitulé "Des îlots de responsabilité? L'approvisionnement des entreprises en cobalt artisanal en République démocratique du Congo".

Ce rapport fait part des "frustrations" des mineurs artisanaux du cobalt qui "ne sont pas suffisamment représentés dans les initiatives internationales liées à la chaîne d’approvisionnement". "Les préoccupations locales n’ont jusqu’à présent pas été suffisamment prises en compte dans la conception de ces initiatives", déplore le rapport.

"Nous plaidons en faveur d’un changement structurel (...) permettant de reconnaître les mineurs artisanaux comme des acteurs légitimes du secteur tout en garantissant le soutien à leurs moyens de subsistance et leurs droits", notent ses auteurs.

Le cobalt, rappelle le rapport, "est un élément essentiel des chaînes d’approvisionnement qui stimulent la transition technologique vers les véhicules électriques".

L'entreprise congolaise Générales des carrières et des mines (Gécamines) - partenaire du géant suisse des matières premières Glencore - s'est arrogé le monopole de l'achat de la production artisanale de cobalt, par sa filiale Entreprise générale du cobalt (EGC).

La création de l'EGC aura "un impact considérable sur les mineurs locaux", estime l'IIED. 

"Pour être considérées comme +responsables+, les multinationales doivent écouter les revendications des parties prenantes locales et promouvoir des réformes sectorielles en faveur des mineurs artisanaux", ajoute l'institut. 

En RDC, les mineurs artisanaux tentent de gagner leur vie en revendant à des comptoirs commerciaux les minerais qu'ils parviennent à extraire dans des conditions difficiles et au risque de leur vie.

CC/ACTUALITE.CD et AFP



Félix Tshisekedi a demandé à Alexis Gizaro Muvuni, Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, lors de la vingt-et-unième réunion du Conseil des Ministre, de faire l’état des lieux de l’exécution technique et financière des projets inscrits dans le contrat dit Sino-Congolais, et à Antoinette Nsamba Kalambayi, Ministre des Mines d’en faire autant dans son secteur. 

Au cours de la réunion du conseil des ministres de vendredi, le Chef de l’Etat a rappelé le contexte de la signature de ce contrat en 2008: le souci de capitaliser toutes les sources disponibles de financement des infrastructures.

« L’exécution des grands projets d’infrastructures inscrits dans ce cadre avait été interrompue, notamment, pour des raisons techniques liées à l’insuffisance d’énergie électrique pour la production minière. Ce problème étant réglé par le lancement imminent de la centrale de Busanga, la mise en œuvre de ces projets devrait être relancée sans tarder », a dit Félix Tshisekedi.

Le Président de la République a indiqué qu’il s’attèle à trouver des solutions à court, moyen et long terme de manière à mettre le pays sur les rails du développement en promouvant les structures et mécanismes visant à assainir le climat des affaires et ainsi dégager des ressources pour la construction des infrastructures et permettre au pays d’être relié et faciliter les transactions.

Le Contrat Chinois a été arrêté finalement à 6,6 milliards USD dont 3 milliards USD pour les infrastructures et 3,6 milliards USD pour le projet minier. 

Pour rappel, l’ancien ministre de la Communication et Médias, Jolino Makele, avait soutenu  lors de sa conférence de presse sur l’AN 1 du gouvernement Ilunkamba, que la Convention de collaboration signée le 22 avril 2008 entre la RDC et le Groupement des entreprises chinois (GEC) relative au développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures d’une « grande catastrophe contractuelle » que le pays ait connue et qu’il fallait la « remettre sur la table) pour des nouvelles négociations.

actualie.cd/CC

 
 


L’avant-projet de Loi des Finances de l’exercice 2022 représente un coût global élevé à 20 682,6 milliards de CDF soit plus de 10 milliards de dollars américains. Un budget en équilibre, tant en recettes qu’en dépenses.

Présenté le vendredi 10 septembre 2021 lors de la réunion du Conseil des ministres du Gouvernement de la RDC,
cet avant-projet de Loi des Finances enregistre un taux d’accroissement de 41,5% par rapport au Budget de l’exercice 2021 chiffré à 14 620,5 milliards de francs congolais (CDF) soit 7,1 milliards USD.

D’après le Ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya Katembwe, cet avant-projet de Loi des Finances de l’exercice 2022 accorde une priorité aux secteurs liés à la sécurité, aux secteurs sociaux principalement la santé et l’éducation.

« L’avant-projet de Loi des Finances de l’exercice 2022 accorde une priorité aux secteurs liés à la sécurité, aux secteurs sociaux principalement la santé et l’éducation, aux secteurs porteurs de croissance, notamment l’agriculture, le développement rural, l’industrie et les infrastructures, au recensement et à l’identification de la population
ainsi qu’à l’organisation des opérations électorales
 », a fait savoir le Porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya.

D’après lui, l’avant-projet de Loi des Finances met en exergue plus spécifiquement les politiques publiques prioritaires ci-après dans le domaine politique et sécuritaire:

– La pacification de la partie Est du pays, le recrutement au sein de l’Armée, la mise à la retraite des éléments fin carrière et la couverture des frais d’assurance ;

– Le recrutement dans la Police Nationale Congolaise (PNC) et la mise à la retraite des éléments fin carrière ;

– L’identification de la population par l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) et le recensement général de la population par l’Institut National de Statistique (INS) ;

– La préparation des opérations électorales par la Commission Électorale Nationale
Indépendante (CENI) pour le cycle électoral de 2023.

Dans le cadre des échanges autour de deux projets de loi, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget a formulé les recommandations suivantes :

– Relever le niveau des recettes de l’Etat et améliorer leur prévisibilité ;

– Maîtriser les effectifs des agents de l’Etat et de la masse salariale. Il a insisté sur le renforcement de l’orthodoxie budgétaire en adoptant quelques mesures notamment :

– La réduction du train de vie des institutions notamment par la revue des montants alloués aux institutions et ministères au titre de fonctionnement mensuel en les alignant aux crédits
budgétaires votés.

– La rationalisation de la gestion des investissements publics.

Le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, Aimé Boji Sangaré, a indiqué que pour la première fois, un projet de Loi rectificatif à la hausse sera présenté au Parlement.

Pour le ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji Sangara, ceci dénote de la détermination du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui a impulsé une volonté politique et des mesures permettant d’accroître les recettes publiques et ainsi améliorer la taille du budget.

Mitterrand MASAMUNA



Le Président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi a été reçu mardi 7 août 2021 par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, au palace (palais présidentiel) en Turquie. Selon la cellule de communication de la Présidence congolaise, les deux personnalités ont signé trois accords notamment sur le tourisme ; la non double imposition et la protection, la lutte contre la fraude ; ainsi que la protection réciproque des investissements.

Dans son discours, le président Erdogan a indiqué que ces accords seront bénéfiques pour les deux pays, sans plus de détails.

Les présidents Tshisekedi et Erdogan se sont rencontrés aux alentours de 17h15', heure locale.

Parti depuis le 2 septembre à Rome en Italie, le chef de l'Etat congolais va clôturer son voyage mercredi 8 septembre à Istanbul, avec une Table ronde avec le Turkish Business Community à Maslak Hôtel. Ces rencontres vont se tenir avec 7 compagnies turques. 



Le Président de la RDC, Félix Tshisekedi sera reçu, jeudi 2 septembre à Roma en Italie par son homologue italien, Sergio Mattarella. Le Chef de l’Etat congolais devra prendre part à la 47e édition du Forum Ambrosetti sur l’économie mondiale. Dans les coulisses du Palais du Quirinal, siège de la présidence de la République italienne, la rencontre entre Tshisekedi et Mattarella s’inscrit dans un cadre « historique et symbolique » en vue du raffermissement des relations de coopération et d’intérêt commun entre la RDC et l’Italie, indique la cellule de communication de la Présidence.

Au Palais du Quirinal, le Chef de l'Etat sera accompagné du vice- premier ministre et ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula, de son directeur de cabinet adjoint André Wameso, de son conseiller spécial en matière de sécurité François Beya, de son envoyé spécial Patrick Luabeya et de l'ambassadeur de la RDC en Italie.

Félix Tshisekedi est arrivé à Rome mercredi 1er septembre en fin d’après-midi, par l'aéroport   de Rome- Ciampino.

À l'étape de Milan, le Président de la RDC et President en exercice de l'Union Africaine va participer à la réflexion prospective des dirigeants du monde sur le thème « Le scénario d'aujourd'hui et de demain pour les stratégies concurrentielles. »

En tant que porte- voix du continent africain, le président de la RDC prépare aussi sa participation au sommet du G20 prévu au mois d'octobre prochain à Rome, la « ville éternelle. »



 

(Agence Ecofin) - La société japonaise d’automobile Nissan va mettre en place une nouvelle unité commerciale régionale destinée à l’Afrique afin de réorganiser ses opérations sur le continent en les centralisant au sein d’une seule entité. Le groupe espère ainsi mieux pénétrer le marché africain, encore sous-exploité.

Le constructeur automobile japonais, Nissan, veut renforcer sa présence en Afrique. Dans un communiqué publié le mercredi 2 décembre 2020, l’entreprise a annoncé qu’elle va mettre en place une nouvelle unité commerciale régionale, destinée au continent.

Cette mesure vise à centraliser les opérations de l’entreprise sur le continent africain à travers une seule entité. Celle-ci devrait être dirigée par Mike Whitfield, qui occupait le poste de directeur général des unités de Nissan en Afrique du Sud et en Egypte. Grâce à cette stratégie, l’entreprise espère stimuler sa capacité de production et mieux pénétrer le marché africain.

Considérée comme l'un des plus grands marchés d’automobiles neuves non développés du monde, l’Afrique a attiré ces dernières années, de nombreuses sociétés automobiles qui ont annoncé d’énormes investissements pour profiter de la bonne performance du continent en termes de croissance économique.

Selon les statistiques, le continent compte pour à peu près 1% des ventes mondiales de voitures neuves, alors que sa population et sa classe moyenne augmentent. Les grosses firmes comme Nissan, Volkswagen, ou Toyota cherchent donc à bien se positionner sur le continent pour mieux profiter de ses perspectives économiques prometteuses, renforcées notamment par la zone de libre-échange économique africaine.

« Au-delà des améliorations opérationnelles internes, cela permet à Nissan de se concentrer sur l'opportunité massive que l'Afrique représente pour l'organisation au niveau mondial », a indiqué l’entreprise dans le communiqué relayé par Reuters.

Notons que la société Nissan est déjà présente en Egypte, au Nigeria et en Afrique du Sud considérée comme le centre opérationnel de son unité commerciale régionale subsaharienne.



Culture Numérique s’intéresse à l’innovation africaine, un modèle alternatif et inclusif très différent de la tech occidentale. Lorsque l’on évoque le monde du numérique, on pense tout de suite à la Silicon Valley. Il existe d’autres puissances numériques telles que l’Inde ou encore la Chine… mais il y a un continent dont on entend quasiment pas parler : l’Afrique. Avec Samir Abdelkrim, chroniqueur chez Le Point, entrepreneur et auteur, nous allons analyser le potentiel du continent africain et de son innovation. Samir Abdelkrim a parcouru 30 pays africains pendant quatre ans afin d’y étudier l’innovation et les startups. Il est arrivé sur le continent en 2014, alors que l’on ne parlait pas du tout de la tech africaine et qu’elle était au commencement de son émergence. Après son épopée, il a écrit un livre baptisé Startup Lions dans lequel il analyse en profondeur l’innovation africaine. Selon lui, nous sommes trop habitués à une couverture pessimiste de l’Afrique, ce qui s’est vu pendant la crise de Covid-19. Les entrepreneurs africains proposent pourtant un réel modèle d’innovation alternatif : un digital beaucoup plus inclusif et tourné vers les besoins fondamentaux de la population, c’est-à-dire l’éducation, la santé, l’agriculture ou encore l’accès à une énergie propre. Contrairement à l’Europe par exemple, les startups africaines ne profitent pas d’infrastructures fournies par l’État. Lorsque l’on s’éloigne des grands centres urbains, on se retrouve dans des zones non couvertes par un réseau Internet. Au contraire, ce sont ces mêmes startups qui, parties de rien, fournissent des services essentiels au peuple. C’est notamment le cas de M-Kopa, parmi d’autres, qui permet aux populations des bidonvilles de Nairobi d’être raccordées, et engendre ainsi de nombreux bienfaits. Les enfants peuvent faire leur devoir grâce à la lumière et améliorent donc leurs résultats à l’école, et cela contribue également à évacuer les ampoules à pétroles des habitations, elles sont en effet la cause de dizaines de milliers de décès par intoxication chaque année. Il s’agit là de la spécificité de l’innovation africaine, il y a urgence à innover et les contraintes sont sources d’innovation. Samir Abdelkrim explique : « Lorsqu’on est dans des pays fragiles où il y a la corruption endémique, où les services publics ne fonctionnent pas bien, où l’État et le régalien répondent souvent aux abonnés absents, les entrepreneurs et les startupers africains utilisent la tech pour apporter de nouveaux services digitaux inclusifs qui apportent des services aux populations ». Le domaine de la santé est un exemple parfait de cette tendance. À Bamenda au Cameroun, des startups développent des microscopes digitaux grâce à l’impression 3D pour réaliser des biopsies et détecter le cancer du sein. Envoyées sur le cloud, les images sont par la suite analysées par les plus grands cancérologues du continent, note siecledigital.fr.

Une innovation « organique » qui attire de plus en plus d’investisseurs

Samir Abdelkrim définit l’innovation africaine comme organique. Les entrepreneurs cherchent des solutions qui correspondent aux besoins des populations. L’innovation jaillit du peuple et a vocation à répondre le plus rapidement et efficacement possible aux problèmes auxquels il doit faire face. L’auteur prend l’exemple de M-Pesa, une application de paiement mobile utilisée par des millions d’Africains qui était au départ destinée à réaliser des micro-crédits aux PME : « Les populations se sont emparées de ce produit et l’ont adapté à leurs problèmes de manière organique ». Bien qu’à contre-courant de la tech dans les pays occidentaux, l’african tech est en plein boom, et cela se confirme lorsque l’on voit les chiffres relatifs aux investissements et aux levées de fonds. Selon le rapport de Partech Africa, il y a une multiplication exponentielle du niveau des levées de fonds sur le continent : il est passé de 200 millions il y a cinq ans à 2 milliards en 2019. L’argent est bien sûr le nerf de la guerre, et le modèle africain plaît de plus en plus. L’innovation du continent peut en effet répondre à des besoins dans d’autres pays émergents et se globaliser, comme le souligne Samir Abdelkrim : « C’est le pari que font aujourd’hui davantage d’investisseurs qui mettent de plus en plus volontiers des tickets dans les startups africaines parce qu’ils se disent que c’est là l’avenir de l’innovation. C’est véritablement là que l’Afrique se dessine une nouvelle manière d’aborder les problèmes par le digital avec un potentiel de passage à l’échelle globale très important ». Que pouvons-nous tirer comme leçon de l’innovation africaine ? Pour répondre à cette question, l’auteur décide de la contextualiser dans la situation actuelle avec la pandémie de Covid-19. Elle affecte de manière négative la majorité des startups et des entrepreneurs, que ce soit en Afrique ou en France. Selon Samir Abdelkrim toutefois, les startups africaines sont mieux armées pour faire face à cette crise car elles sont très résilientes. Elles se sont développées sans fonds et savent survivre et grandir dans des contextes difficiles et sont donc plus programmées pour affronter les contraintes de l’adversité. La crise va certainement en faire disparaître certaines, mais les autres vont en sortir très renforcées. Par ailleurs, l’innovation africaine a déjà trouvé des moyens très efficaces pour lutter contre le virus. Au Kenya, le paiement sans contact a été généralisé et a été érigé en geste barrière. Enfin, Samir Abdelkrim estime que le coronavirus va permettre de positionner le continent africain comme un leader dans le domaine de la télémédecine et de la santé. Il y a peu, la startup mPharma a ainsi levé plusieurs millions : une confirmation qu’il s’agit du grand secteur de demain en Afrique, ajoute notre source.        

Une ivoirienne devient la première femme à remporter le prix Africain de l’ingénierie

Une entrepreneure ivoirienne spécialisée dans le domaine de la technologie, Charlette N’Guessan, a remporté cette année (2020) le prix de l’Académie royale d’ingénierie d’Afrique pour l’innovation en ingénierie. Elle est la toute première femme à remporter le prix Afrique et la première lauréate d’origine ivoirienne. Charlette N’Guessan vit et travaille au Ghana depuis quelques années avec une équipe de collaborateurs. L’invention de la jeune femme de 26 ans et de son équipe, Bace API, utilise la reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle pour vérifier les identités à distance, a déclaré l’académie. Elle utilise des images en direct ou de courtes vidéos prises par des caméras de téléphone pour détecter si l’image est celle d’une personne réelle ou la photo d’une image existante. Elle s’adresse aux institutions qui s’appuient sur la vérification d’identité. Deux institutions financières utilisent déjà le logiciel pour vérifier l’identité de leurs clients, a indiqué l’académie. Mme N’Guessan a gagné 33 000 dollars pour le premier prix. Le gagnant a été désigné par un public en direct lors d’une cérémonie virtuelle de remise des prix qui s’est tenue jeudi et au cours de laquelle quatre finalistes ont fait des présentations. Il s’agit d’Aisha Raheem du Nigeria – dont la plateforme numérique fournit aux agriculteurs des données pour améliorer leur efficacité, du Dr William Wasswa de l’Ouganda – dont le microscope numérique à faible coût accélère le dépistage du cancer du col de l’utérus et de David Tusubira de l’Ouganda – qui a conçu un système qui gère les réseaux électriques hors réseau en surveillant l’état des panneaux solaires. « Quinze entrepreneurs présélectionnés pour le Prix Afrique, originaires de six pays d’Afrique subsaharienne, ont reçu huit mois de formation et de mentorat, au cours desquels ils ont élaboré leurs plans d’affaires et appris à commercialiser leurs innovations », a déclaré l’académie dans un communiqué, a appris bbc.com.  

Moctar FICOU / VivAfrik        



Comment les pays d’Afrique peuvent-ils gérer la crise du Covid-19, rouvrir leurs économies et accélérer la relance ? (BAD)

(BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT) - Charles Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président de la Gouvernance économique et de la gestion des connaissances à la Banque africaine de développement, s’exprime à l’occasion de la publication du supplément de « Perspectives économiques en Afrique 2020 » (PEA). Il fait part de recommandations sur les politiques à mettre en place pour atténuer l’impact du Covid-19 sur les pays africains.

Quelle a été l’évolution de la trajectoire économique de l’Afrique depuis la publication, en janvier dernier, des « Perspectives économiques en Afrique 2020 » ?

Depuis janvier, presque tout a changé. L’arrivée de la pandémie de Covid-19 a bouleversé l’économie mondiale et notamment les économies africaines. En janvier dernier, lors de nos prévisions de croissance économique et de perspectives pour l’Afrique, personne ne pouvait imaginer l’ampleur des bouleversements que provoquerait le Covid-19.

Sur le plan économique, la pandémie et les mesures de confinement mises en place par les gouvernements pour limiter sa propagation ont eu des répercussions importantes. Les restrictions sur les déplacements internationaux, la fermeture des écoles et des lieux de travail, l’annulation des événements publics, les restrictions sur les rassemblements et la fermeture des frontières nationales et des entreprises non essentielles ont eu un impact sans précédent sur l’environnement économique, sanitaire et politique de l’Afrique.

Les conséquences directes et indirectes de la pandémie ont inversé la forte trajectoire ascendante que suivaient encore de nombreux pays d’Afrique en 2019. Nos analyses et projections contenues dans le supplément de l’édition 2020 de PEA rendent compte de cet environnement ébranlé.

Pourquoi un supplément de « Perspectives économiques en Afrique 2020 » est-il nécessaire aujourd’hui ?

La pandémie a inversé les prévisions de forte croissance présentées initialement dans nos « Perspectives économiques en Afrique 2020 » à cause des bouleversements importants qu’elle a provoqués dans les pays d’Afrique sur les plans économique et sanitaire.

Pour tenir compte de l’impact de la pandémie sur l’environnement socio-économique du continent, il a fallu réévaluer sa situation économique et revoir nos projections de croissance et nos perspectives pour 2020 et 2021.

Le supplément de l’édition 2020 de PEA présente une révision de la croissance économique et des perspectives pour l’Afrique en 2020 et 2021. Il évalue l’impact de la crise du Covid-19 et propose des politiques s’appuyant sur des stratégies sûres pour rouvrir les économies et accélérer la relance après la pandémie.

Pour ce qui concerne les politiques, quelles sont les principales recommandations faites pour encourager une croissance atteignant 3% en 2021 ?

 Tout d’abord, il est important de souligner que les projections de reprise de la croissance atteignant 3% en 2021 sont soumises à d’importants risques de révision à la baisse pouvant résulter de facteurs externes et internes. Par exemple, un risque non négligeable d’une deuxième vague d’infections au Covid-19 subsiste et pourrait obliger les pays d’Afrique à imposer à nouveau des mesures d’éloignement physique, de confinement et de quarantaine.

Nous ne devons pas non plus oublier les autres catastrophes naturelles, comme les nuées de criquets pèlerins dans certaines parties de l’Afrique de l’Est, qui affectent lourdement les rendements et les moyens de subsistance des exploitants agricoles. D’autres facteurs aggravants, dont la baisse des cours des matières premières, le poids considérable de la dette et le durcissement des conditions de financement au niveau international, accroîtront probablement les incertitudes quant aux perspectives de reprise économique en Afrique.

Le supplément de l’édition 2020 de PEA met en avant une approche politique à plusieurs volets pour lutter contre la pandémie, impliquant : des mesures d’intervention en matière de santé publique pour contenir la propagation du virus et minimiser les décès ; des mesures de politique monétaire pour atténuer les effets de l’insuffisance de liquidités et les risques d’insolvabilité ; des mesures budgétaires pour limiter les impacts économiques de la pandémie sur les moyens de subsistance des populations et aider les entreprises ; de nouvelles réglementations sur le marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois ; des politiques structurelles devant aider les économies d’Afrique à se reconstruire et à améliorer leur résilience face aux crises futures. Des détails concrets sur la façon de mettre en œuvre ces réponses politiques sont présentés en particulier dans la section 3 du supplément.

Comment les pays d’Afrique peuvent-ils bâtir des économies plus résilientes face à des crises futures ?

L’actuelle pandémie de Covid-19 n’est certainement pas le dernier choc majeur auquel sera confronté le continent. Dans le supplément de PEA, nous avons souligné qu’il était nécessaire d’accélérer les réformes structurelles pour permettre aux pays d’Afrique d’établir des économies plus résilientes et de mieux se préparer à faire face aux crises futures.

En augmentant la productivité et en éliminant les obstacles qui pèsent sur l’environnement des entreprises, les pays d’Afrique pourraient relancer leur base productive et accroître leurs niveaux d’industrialisation. Ces réformes destinées à renforcer la résilience nécessiteraient des investissements dans le capital humain pour constituer une main-d’œuvre possédant les compétences adéquates pour les secteurs à forte productivité ainsi que des investissements destinés à combler le déficit d’infrastructures, cela pour faire progresser le développement industriel de l’Afrique.

En outre, la promotion de la diversification des économies aidera les pays africains à s’adapter à une économie mondiale de plus en plus instable et à mieux se protéger face aux crises futures. Cela nécessitera des politiques ciblées, qui stimulent la productivité agricole et permettent de faire passer la main-d’œuvre des secteurs à faible productivité vers des secteurs à forte productivité, ainsi qu’une aide à des secteurs compétitifs, dont l’agro-industrie, les technologies numériques ou les services basés sur les technologies de l’information et de la communication, essentiels pendant la pandémie.

Parmi les autres problèmes qu’il faudra essayer de résoudre pour parvenir à des économies africaines à croissance plus rapide et plus résilientes, on peut citer la formalisation du secteur de l’économie parallèle, la garantie d’une stabilité politique, de la bonne gouvernance et de la transparence, et des mécanismes de protection renforcés des droits de propriété.

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Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

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