Félix Tshisekedi a réaménagé ce vendredi 24 mars l’équipe gouvernementale. Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde est maintenu comme chef de l’exécutif. Mais d’autres acteurs politiques intègrent le gouvernement.

Jean-Pierre Bemba est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Vital Kamerhe vice-Premier ministre et ministre de l’Economie, Peter Kazadi vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. Antipas Mbusa Nyamwisi est aussi nommé ministre d’Etat d’intégration nationale.

Claude-François Kabulo prend le contrôle du ministère des Sports.

La nouvelle équipe gouvernementale se présente de la manière suivante :

Vice-Premier Ministres

Vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et Affaires coutumières : Kazadi Kankonde Peter

Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants : Bemba Gombo Jean-Pierre

Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale : Kamerhe Vital

Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et francophonie : Christophe Lutundula Apala

Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, de la modernisation de l’administration et de l'innovation du service public : Jean-Pierre Lihau Ebua.

Ministres d’Etat

Ministre d’Etat, ministre de l'Environnement et du développement durable : Ève Bazaiba Masudi

Ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux : Rose Mutombo Kiese

Ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et travaux publics : Alexis Gizaro Muvuni

Ministre d’Etat, ministre de la Coopération régionale : Antipas Mbusa Nyamwisi

Ministre d’Etat, Ministre Du Budget : Aimé Boji Sangara

Ministre d’Etat, ministre du Portefeuille : Adèle Kahinda Mayina

Ministre d’Etat, ministre du Plan : Tsuminwa Tuluka Judith

Ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et de l'habitat : Pius Muabilu Mbayu Mukala

Ministre d’Etat, ministre du Développement rural : François Rubota Masumbuko

Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et réformes institutionnelles : Eustache Muhanzi Mubembe

Ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire : Guy Loando Mboyo

 

Ministres

 

Ministre Des Finances : Nicolas Kazadi

Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention : Kamba Mulanda Samuel-Roger

Ministre de l’Agriculture : José Mpanda Kabangu

Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) : Tony Mwaba Kazadi

Ministre des Transports, des voies de communication et du désenclavement : Ekila Likombo Marc

Ministre de l'Emploi, du travail et de la prévoyance sociale : Mme Ndusi Ntembe Claudine

Ministre de la Pêche et de l'élevage : Adrien Bokele Djema

Ministre de L'industrie : Julien Paluku Kahongya

Ministre de l’Entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises : Zinga Birihanze Désiré

Ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) : Muhindo Nzangi

Ministre de la Recherche scientifique et de l'innovation technologique : Gilbert Kabanda Rukemba

Ministre Des Mines : Antoinette Nsamba Kalambayi

Ministre Des Hydrocarbures : Didier Budimbu Ntubuanga

Ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l'information et de la communication (PTNTIC) : Augustin Kibassa Maliba Lubalala

Ministre Du Numérique : Désiré Cashmir Eberande Kolongele

Ministre Des Affaires Foncières : Aimé Sakombi Molendo

Ministre des Ressources hydraulique et de l'électricité : Olivier Mwenze Mukaleng

Ministre du Commerce Extérieur : Jean-Lucien Bussa Tongba

Ministre Des Droits Humains : Albert Fabrice Puela

Ministre du Genre, de la famille et des enfants : Masangu Bibi Muloko Mireille

Ministre du Tourisme : Didier Mazenga Mukanzu

Ministre des Communications et médias, porte-parole du gouvernement : Patrick Muyaya Katembwe

Ministre des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité nationale : Modeste Mutinga Mutushayi

Ministre de la Formation professionnelle et des métiers : Antoinette Kipulu Kabenga

Ministre de la Jeunesse, de l'initiation à la nouvelle citoyenneté et de la cohésion nationale : Yves Bunkulu Zola

Ministre des Sports et des loisirs : François Kabulo Mwana Kabulo

Ministre de la Culture, des arts et du patrimoine : Catherine Katumbu Furaha

Ministre des Relations avec le Parlement : Anne-Marie Karume Bakaneme

Ministre près le Président de la République : Nana Manuanina Kihimba

Ministre déléguée près le ministre des Affaires sociales, des actions humanitaires, et de la solidarité nationale Chargé des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables : Irène Esambo Diata

 

Vice-ministres :

Vice-ministre de l’intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières : Jean-Claude Molipe Mandongo

Vice-ministre des Affaires étrangères : Bandu Panzu Crispin

Vice-ministre de la Justice : Mambu Lawu Thadée

Vice-ministre du Plan : Bitika Omana Pascal

Vice-ministre du Budget : Elysée Bokumuamua Maposo

Vice-ministre de la Défense nationale : Adubango Awoto Samy

Vice-ministre des Finances : Onyege Nsele Mimpa

Vice-ministre des mines : Godard Motemona Gibolum

Vice-ministre de la Santé publique et de la prévention : Olen Obe A Nzem Serge

Vice-ministre de l’EPST : Aminata Namasiya Bazego

Vice-ministre des Hydrocarbures : Moleka Nsolo Wivine 

Vice-ministre des transports et des voies de communication : Kilubu Kutuna Séraphine.

radiookapi.net/CC


Lors de l’actualisation de la liste d’arbitres internationaux de la RDC par la Fédération internationale de football association (FIFA) en janvier dernier, Nzigire Zihindula Rachel (originaire de Goma) a fait son  entrée dans cet univers essentiellement occupé par les hommes. Dans cet entretien accordé au desk femme d'Actualité.cd, elle partage ses ambitions à moyen et long terme.

Bonjour Madame Zihindula. Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le domaine du football ?

Rachel Zihindula : Aussi loin que je puisse remonter dans mon histoire, je peux affirmer que j'ai toujours eu une passion pour le football. A l’école primaire, ma sœur jouait au foot. J’appréciais son talent sur terrain. Plus tard, j’ai intégré les équipes de football au niveau de l’école, puis dans les clubs et ce pendant deux saisons. En 2015, j’ai décidé de prendre une formation arbitrale. J’ai été formée par des instructeurs de Goma. En 2016, j’ai intégré l’équipe des stagiaires, j’apprenais les règles du jeu. Deux ans plus tard, il m’a été confié d’officier un match (un championnat local de première division). C’est à ce moment-là que toute ma carrière a débuté. J’ai joué à la Coupe du Congo en 2022 jusqu’en finale. J’ai été désignée comme arbitre protocolaire (AP). La Linafoot a commencé et j’ai participé comme quatrième arbitre, j’ai officié des grands matchs.  En moyenne, j'ai arbitré cinq matchs pour la Linafoot et tout s’est bien passé. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer ce secteur à prédominance masculine ? 

Rachel Zihindula : j’ai rencontré dans mon parcours des femmes qui évoluaient dans le domaine du football. A la télévision également, je voyais des femmes qui arbitraient des matchs de façon extraordinaire. Tout cela m’a encouragé à me lancer. Je me disais que si elles ont réussi dans ce secteur, il n'y avait aucune pour que je ne puisse pas me lancer. En plus, il n’y avait pas de règles du jeu différentes en RDC. Nous appliquons les mêmes règles qu'au niveau mondial. C’est également ce qui m’a fortifié et encouragé à intégrer ce secteur. 

 

Vous avez arbitré des grandes compétitions, notamment la Linafoot ou la Coupe du Congo de football féminin 13e édition en 2022. Quels sont les éléments qui vous caractérisent sur le terrain ? 

Rachel Zihindula : je ne suis pas plus spéciale que les autres. Je pense que le respect des règles du jeu est notre meilleure arme. L’assurance, la confiance en soi est l’un des éléments qui me caractérisent également. Aussi, un bon arbitre doit être physiquement fort, c’est-à-dire qu’il faut être près des actions, être apte à prendre les bonnes décisions. Dans mon caractère, on peut aussi retrouver ces éléments. 

Au mois janvier, vous avez été classée parmi les arbitres internationales congolaises, reconnues par la FIFA. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? 

Rachel Zihindula : c’est une nouvelle qui m’a beaucoup surprise. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai été très contente, j’ai reçu la nouvelle avec une grande joie. Je me dis que j’ai évolué dans le domaine du football et qu’à ce niveau, je ne pouvais plus rien prendre à la légère. C’est une reconnaissance et une responsabilité que je dois défendre. 

Comment vous voyez-vous dans les 10 prochaines années ? 

Rachel Zihindula : je me vois en train d’officier des championnats de haut niveau comme la champions Leagues, la CAN,  la CHAN et même la Coupe du Monde. J’y travaille et j’y arriverai. 

Avez-vous des personnes qui vous inspirent dans le monde de l’arbitrage ? 

Rachel Zihindula : Stéphanie Frappart (39 ans, arbitre internationale du football française) et Salima Radhia Mukansanga (34 ans, arbitre rwandaise, première femme à arbitrer en Coupe d’Afrique des nations, la première femme arbitre africaine désignée pour officier un Mondial en 2022), Jean-Jacques Ndala et Olivier Safari (arbitres congolais). Leurs prestations m’inspirent énormément. 

Vous est-il déjà arrivé d’être confrontée aux stéréotypes, préjugés qui entourent les femmes évoluant dans  le domaine des sports ? 

Rachel Zihindula : nous sommes sur un continent où bon nombre de femmes qui évoluent dans le domaine des sports ne sont pas prises en considération. Ceci induit le fait que la plupart des femmes ne sauront pas s’épanouir, ni viser plus haut. Durant toutes ces années, je me suis forgée un caractère basé sur : la discipline, la concentration sur mon travail et mes objectifs, l'humilité et le respect des règles. Sur terrain, le respect et l’application des règles me font respecter.  Je vois de plus en plus de femmes intégrer le secteur sportif, et j’en suis heureuse. La passion pour mon travail d’arbitre est aussi une grande motivation. Ma famille, mon Dieu me soutiennent dans ce métier. 

Le corps des arbitres congolais a perdu le 03 janvier, Marie-Angès Makengi, première dame arbitre en RDC. Au-delà de mettre en lumière les femmes qui évoluent dans ce secteur, que devrait faire le ministère des sports ? 

Rachel Zihindula : c’est une dame qui a ouvert la voie à d’autres femmes dans le milieu des arbitres. Elle était forte et a donné toute son énergie pour son métier. Malheureusement, force est de constater que la RDC n’honore pas les femmes qui évoluent dans le domaine des sports. Madame Marie-Angès Makengi a fait la fierté de ce pays et le ministère des sports devait honorer sa mémoire. Il y a des arbitres qui travaillent durement, s'entraînent au moins cinq jours par semaine, mais lors des séminaires, ils ne seront pas invités ou ne pourront pas y prendre part faute de moyens (transports et autres).  Je proposerais au ministère des sports de récompenser le métier de cette première arbitre congolaise en octroyant un soutien à sa famille (financier ou matériel). La RDC a des talents et il faut que le ministère les repère et les soutienne. C’est également un plaidoyer que je lance au ministère. 

Un dernier mot ?

Rachel Zihindula : je remercie la FIFA, la FECOFA, mes instructeurs, mes formateurs nationaux et internationaux, mes managers. Même au niveau de la province, nous ne bénéficions pas du soutien du ministère provincial des sports. 

Prisca Lokale

 
 


Lancé en octobre 2019 pour assainir la ville de Kinshasa et lui redonner une belle image, le projet Kinshasa Bopeto communément appelé « Kin Bopeto » est loin d’avoir un impact réel sur la ville d’après les Kinois. Près de 4 ans après, ce projet peine encore à convaincre.                  

Plusieurs endroits et coins de Kinshasa demeurent dans un état qui laisse à désirer. Des immondices traînant dans des caniveaux et jonchant de nombreuses grandes avenues sont encore visibles même pendant cette saison de pluie. 

Cette situation est souvent à la base, d’un côté, des inondations et, de l’autre, de nombreuses maladies. Ce constat est valable pour plusieurs communes. C’est le cas notamment sur l’avenue du Stade dans la commune de Kalamu, sur la route Makoma à DGC en destination de pompage dans la commune de Ngaliema, etc. 

Patrice Lumumba ne dit considérer Kin Bopeto que comme un slogan puisque n’ayant pas encore atteint une grande partie de la ville.

« C'est trop superficiel. Il a fallu commencer par enseigner aux gens pour qu'ils ne viennent pas mettre le désordre où le travail est déjà fait. Allez-y en face de la maison communale de la Gombe, c'est sale. Il n’y a pas de suivi ni d'entretien », dit-il.

Dans certains quartiers le travail d’assainissement est fait, rassurent les autorités mais qui, néanmoins, notent plusieurs difficultés surtout financières. C’est le cas au quartier Kinsuka Pêcheur dans la commune de Ngaliema.

« Le bureau du quartier contribue pour appliquer convenablement le projet Kin Bopeto. Nous sommes limités par les moyens. Nous utilisons nos propres moyens sans intervention des autorités. Nous et nos collaborateurs fixons un jour pour travailler. L'argent pour payer ceux qui ont travaillé sort de nous, après chaque travail, j'envoie les photos au bourgmestre et lui parle de cette difficulté. Mais il n’y a jamais eu de suite favorable », confie un responsable du bureau.

Manque de stratégies ?

Songer à changer des stratégies pour la réussite de ce vaste projet, c’est notamment ce que pense Julien Kabalako de la société civile environnementale.

« Kin Bopeto est un bon projet mais malheureusement son impact ne se fait pas sentir. Le visionnaire et ses collaborateurs devraient peut-être changer des stratégies, savoir le problème de chaque commune et le traiter à la source. Ces déchets ont une grande importance ailleurs, il faut chercher comment collaborer avec ces gens-là pour s'en débarrasser directement », soutient-il.

A Israël Manzambi, habitant de la commune de Ngaliema, de renchérir : « Ils doivent engager les agents résidant dans la même commune pour un suivi régulier et qu'ils soient bien rémunérés. D'après moi, il n’y a aucun changement entre avant et pendant Kin Bopeto ».

« Le temps passé, nous avons connu le service d'hygiène qui entrait même dans des parcelles pour vérifier si elle était propre. En cas de saleté, il y avait  des amendes à payer. Et pour éviter cela, chacun prenait soin de sa parcelle avant le jour du contrôle des agents. Si seulement Kin Bopeto peut aussi opter pour cette discipline soit une amende ou le fouet », a ajouté Patrice Lumumba.

Contacté, Germain Mpundu, coordonnateur provincial de Kin Bopeto, assure que le travail se fait. Il appelle, quant à lui, la population à s’approprier davantage le projet afin que son impact soit rapide.

« Les Kinois doivent se saisir aussi de cette responsabilité pour que la propreté se répande  plus vite que maintenant. Le travail est bien hiérarchisé. Il est difficile pour un coordonnateur provincial de faire le suivi de plus de 120 rues que comporte la ville. Alors cette tâche revient aux chefs des rues, quartiers, bourgmestres, et coordonnateurs des communes pour faire le suivi et me donner le rapport chaque semaine. Kin Bopeto ne prendra pas fin au moment où la ville a besoin de la propreté. Ce projet n'est un échec, les Kinois sont encore en train de s'en approprier chaque année, nous menons des enquêtes pour savoir comment il marche et nous sommes dans le bon », a dit Germain Mpundu.

Rappelons que Kin Bopeto a été lancé pour une période de 5 ans. Il a vu le jour en octobre 2019. Lancé dans la commune de Bandalungwa en présence du chef de l’Etat, le projet avait été bien accueilli par les Kinois.

Bénie Ongala



C’est Guylain Nyembo Mbwizya, directeur du cabinet de Félix Tshisekedi, qui a piloté, ce mercredi à Kinshasa,  la première réunion du processus de revisitation du contrat signé en 2008 entre le gouvernement et le Groupement des entreprises chinoises, infrastructures contre mines.

« Nous avons présenté le dysfonctionnement, les déséquilibres que le gouvernement doit examiner et éventuellement endosser pour entamer les négociations avec la partie chinoise pour arriver à obtenir le rééquilibrage souhaité »,  a dit à la fin de la réunion Jules Alingete, inspecteur général des finances.

Parmi d’autres participants au débat, il y avait également les représentants de la Gecamines et ceux de la SICOMINES, la joint-venture sino-congolaise créée dans la foulée de la signature de la convention entre les deux parties.

« Il y’a la détermination du Chef de l’Etat. Il l’a exprimé plusieurs fois. Il a souhaité que la révision de la convention soit faite eu égard aux déséquilibres constatés. On doit arriver à une révision. Ce n’est pas extraordinaire. La convention elle-même a prévu la revisitation si une des parties estime qu’il y a des choses qui doivent être modifiées ».

Jules Alingete n’a aucun doute sur ce déséquilibre à corriger.

« Les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de dollars américains, tandis que la République n’a bénéficié que de 822 millions de dollars en termes d’infrastructures. Faudra-t-il encore, dans les 822 millions, qu’on entre en profondeur pour réaliser qu'il n' y a aucune visibilité de cette somme », expliquait-il lors de la publication de son rapport sur l'exécution de ce contrat.

Pour marquer l’intérêt et pour un meilleur suivi, Guylain Nyembo Mbwizya était accompagné au cours de la réunion de ce mercredi de ses trois adjoints: André Wameso, chargé des questions économiques et financières, Nicole Bwatshia Ntumba, chargée des questions politiques, juridiques et diplomatiques, et Olivier Mondonge Mugabe, chargé du Progrès Social. Toute la machine institutionnelle est actionnée avec notamment les représentants du gouvernement dont Alexis Gisaro Muvuni, Ministre d’État, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Rose Mutombo Kiese, Ministre d'État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, et Elysé Bokumwana Maposo, vice-ministre du budget.

actualite.cd/CC



Le secteur culturel congolais souffre d’un manque de loi sur la politique culturelle qui le régit et détermine l’exercice de chaque discipline artistique, les limites et les droits de tous ceux qui œuvrent dedans. Une lueur d’espoir est venue en octobre 2022, avec les travaux d’amendement de la politique culturelle nationale qui se sont tenus au Musée national de la RDC. Cela a abouti à l’avant-projet de loi déterminant les principes fondamentaux concernant la culture et les arts que la ministre de la culture a porté au niveau du gouvernement.

Avant la mise en œuvre effective de cette politique culturelle, les artistes et culturels pointent du doigt ce vide. Lors de la journée mondiale de la poésie, le poète Olivier Sangi était l’invité du podcast de la culture de ACTUALITÉ.CD et est revenu sur le sujet. Pour la considération comme il se doit de la poésie et des arts dans son ensemble, il estime que ça passe par la politique culturelle.

« S’il n’y a pas une politique culturelle, les gens croiront peut-être que les artistes chanteurs sont plus grands que les poètes », a-t-il dit. Avant de soutenir que la politique culturelle requiert la présence des gens qui doivent valoriser toutes les formes d’arts jusqu’à la spiritualité africaine.

« Il faut essentiellement des gens qui ont de la culture dans leurs veines. Cet homme qui comprend ce que veut dire la politique culturelle, valorisera chaque forme de notre culture et de nos arts. Il faut les connaître pour les mettre à la place qu’il faut. On ne se développe jamais avec la culture, avec l’argent, avec la langue d’emprunt », affirme-t-il.

Olivier Sangi est auteur de plus de 5 recueils de poèmes. En 1993, un de ses livres a représenté la RDC (alors Zaïre) au Marché des arts et des spectacles d’Abidjan (MASA), en Côte d’Ivoire. Il s’agit de son premier bouquin intitulé « Ubema ni Ubeme » (la beauté et la bonté en français). Trois autres œuvres ont représenté le pays en cette année-là : le ballet Pende, la pièce de théâtre Misère de Landu Mayamba et la musique avec Koffi Olomide.

Il déplore le fait que le pays ait de grands poètes qu’on n’enseigne pas dans les écoles, qui ne sont pas connus des enfants congolais. Il estime que la politique culturelle devait réunir tout cela pour que l’Afrique se relève sans apport extérieur.

« Un de mes textes est entré dans l’enseignement mais de façon accidentelle. Mais il n’y a pas de programme d’enseignement qui puisse désaliéner les enfants d’Afrique pour leur donner l’amour d’eux-mêmes. On n’a pas enseigné nos propres génies pour que nos peuples puissent travailler avec. C’est pour cela, moi en tant que poète, je dis à nos dirigeants de mettre en place une politique culturelle et une éducation qui tiennent compte de nous-mêmes », a-t-il dit.

Aussi, évoque-t-il le problème de langue. Dans toutes les langues africaines, il est possible de faire de la poésie qui va donner de la confiance aux enfants pour réellement être réellement fier de nous-mêmes, propose-t-il.

« Si j’étais responsable de l’éducation, la priorité serait de faire de la poésie dans nos propres langues. J’ai commencé ma révolution poétique en faisant d’abord une œuvre totalement en langue africaine, le Tshokwe. Si nous réveillons ces génies de nos propres langues en les mettant par écrit pour que les gens qui viennent puissent analyser ça, puissent découvrir la façon typiquement africaine de vivre sur terre ; beaucoup de choses iront de l’avant », affirme Olivier Sangi.

Pendant la session parlementaire de mars 2023, ouverte depuis le 15, une loi relative à la culture sera adoptée. C’est la proposition de loi relative à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel de la RDC. Le Président du Sénat, Bahati Lukwebo, l’a fait savoir à l’ouverture de la session indiquant que cette loi fait partie des arriérés législatifs qui doivent à tout prix être finalisés.

Par ailleurs, les travaux d’amendement de la politique culturelle nationale se sont tenus pendant deux jours au Musée national de la RDC, le 24 et 25 octobre 2022. Ce cadre de réflexion a servi aux participants de consolider des textes disponibles depuis la Conférence nationale souveraine jusqu’à ce jour, pour harmoniser un texte final qui sera porté par la ministre de la culture au gouvernement, avant de le renvoyer au parlement.

Le contenu de l’avant-projet de loi déterminant les principes fondamentaux concernant la culture et les arts renferme plusieurs secteurs et est fondé sur la reconnaissance et le respect des valeurs traditionnelles congolaises et de la diversité culturelle. Cette loi prévoit normalement la remise des distinctions en termes de trophées officiels aux artistes qui les méritent chaque année. Ces titres distinctifs nationaux peuvent ouvrir le droit aux lauréats à l’octroi de passeport diplomatique ou des services faisant d’eux les ambassadeurs de la culture congolaise.

Emmanuel Kuzamba



Plus de 150.000 personnes qui se sont déplacés de Kibirizi en plein centre de la province du Nord-Kivu, sont sans assistance humanitaire et médicale en territoire de Lubero, dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Selon Médecin sans frontières (MSF) qui l'a dit, le mercredi 22 mars 2023, dans son bulletin d'informations, ces personnes déplacées de guerre sont situées dans les localités de Kayna, Kirumba et Kanyabayonga. 

"Selon les données collectées par le comité de déplacés et les évaluations menées par les équipes de MSF, plus de 150.000 personnes auraient trouvé refuge en quelques jours dans ce territoire, vivant dans le dénouement plus total où très peu d'ONG sont présentes. Pour répondre à cette situation d'urgence, les équipes de MSF vont soutenir plusieurs structures de santé dans la zone de santé de Kayna en fournissant notamment des médicaments et en permettant à la population déplacée et autochtone d'avoir accès à des consultations médicales gratuites", lit-on dans cette dépêche parvenue à 7SUR7.CD.

A en croire Caroline Seguin, coordinatrice d'urgence de MSF dans le Nord-Kivu, l'aide de son organisation ne suffira pas. D'où, son appel à l'union des acteurs humanitaires pour venir en aide à ces congolais qui ont fui la guerre du M23 dans le territoire voisin de Rutshuru.

"Vu l'ampleur des besoins, notre aide ne suffira pas. Aujourd'hui, nous appelons l'ensemble des acteurs humanitaires à se mobiliser pour organiser l'acheminement de l'aide à cette population en détresse", a-t-elle suggéré.

Il est à rappeler que malgré l'arrestation de 5 agents du M23/RDF et présentés aux autorités de la province du Nord-Kivu le mardi 21 mars dernier, la menace plane toujours sur la ville de Goma, entité qui regorge plus d'un million d'habitants. Après le front nord dans le territoire de Rutshuru, les combats entre les FARDC et le terroriste du M23 se sont déroulés les dernières semaines sur la partie ouest. Une situation qui a créé des déplacements massifs de la population de ces coins.

Patient Lukusa



La première dame de la République, Denise Nyakeru Tshisekedi, a exhorté les professionnels des médias à dénoncer toute forme d'harcèlement sexuel dans leur milieu professionnel. 

C'était au terme, mardi 21 mars dernier à Kinshasa, des travaux de la conférence sur la situation des femmes en Afrique francophone. 

"Vous professionnels des médias avez appris à traiter l'information et à la diffuser de manière efficace, parlez du harcèlement sexuel que subissent vos collègues ou que vous subissez pour que l'aide vous soit apportée. Ce n'est que par cette façon de procéder que les prédateurs sexuels seront mis hors d'état de nuire", a-t-elle exhorté.

La présidente de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi a, par la suite, encouragé les professionnels des médias à prôner l'éthique et le respect de la déontologie dans la profession.

De leur part, les participants ont formulé plusieurs  recommandations notamment :

- Prendre certaines mesures pour protéger la jeune journaliste et celle qui mérite une montée en  grade ;

- Mettre en place une brigade anti-harcèlement  qui servira aux femmes et hommes victimes d'harcèlement dans le domaine des médias de pouvoir adresser leurs plaintes de manière anonyme afin de dénoncer leurs bourreaux ;

- Promouvoir les femmes à des postes de décision et ;

- Les femmes doivent encourager les autres femmes à dénoncer cette pratique.

Ces recommandations ont été remises à la ministre de la Culture et art, représentante du gouvernement pour leur mise en application.

Il sied de noter que l'organisation de cette conférence, sous le thème : "Harcèlement sexuel dans la sphère médiatique", est le fruit d'une collaboration entre la Fondation Zacharie Babaswe et la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi.

Prince Mayiro



Affaire Mwangachuchu : une grande conspiration pour biaiser le procès

Après le rejet par la Haute cour militaire des exceptions soulevées par la défense du prévenu Edouard Mwangachuchu poursuivi par devant elle de plusieurs chefs d’accusation, dont l’atteinte à la sécurité de l’Etat, le procès devait se poursuivre quant au fond ce mardi 21 mars, mais la défense du prévenu ne s’est pas faite prier pour sécher l’audience  qui a été ainsi reportée à la huitaine. Pour quelles raisons la défense a-t-elle brillé par une absence aussi remarquable ? Peut-être qu’un coin du voile sur cette attitude sera levé lors de l’audience prévue ce 28 mars. Mais d’ores et déjà, certaines indiscrétions, en provenance de Goma en rapport avec une mission dépêchée par la Haute cour militaire pour recueillir des renseignements sur le terrain, laissent entrevoir une grande conspiration pour biaiser le procès.

Le mardi 14 mars 2023, la Haute cour militaire en était à sa troisième audience dans ce qu’il faut désormais appeler«Affaire Mwangachuchu». Balayant les exceptions soulevées par la défense, elle s’était déclarée, à travers un arrêt avant dire droit, compétente de connaître de cette grave affaire en rapport avec la sécurité de l’Etat. 

L’affaire devait poursuivre son cours quant au fond le mardi 21 mars. Un auditeur général avait été même commis pour scruter tous les effets saisis à la résidence du prévenu lors de la perquisition en sa résidence de Kinshasa le 1er mars, jour de son arrestation, et d’en faire rapport. Pour des raisons non encore révélées, les avocats de la défense ne sont pas présentés au prétoire. Manœuvres dilatoires ou stratégie, leur client courant la peine de mort au vu des graves chefs d’accusation retenus à sa charge : haute trahison, association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité de l’Etat, détention illégale d’armes et munitions de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline ?Difficile à dire. Sans doute, un coin de voile sera levé sur cette attitude à la prochaine audience fixée pour ce mardi 28 mars.

Mais en attendant, certaines lueurs, qui transparaissent des indiscrétions en provenance de Goma en rapport avec une mission dépêchée par la Haute cour militaire pour recueillir des renseignements sur le terrain, laissent entrevoir une grande conspiration pour biaiser le procès. D’aucuns disent même que le procès ne reprendra pas tant que cette mission ne sera pas de retour. La campagne menée tambour battant tant à Kinshasa qu’à Goma en faveur d’Edouard Mwangachuchu participe également de cette conspiration ; le peuple congolais se révélant parfois amnésique.

En effet, d’après des sources généralement bien informées, sur ordre de la Haute cour militaire, une mission de quatre éléments des services séjourne à Goma depuis le début de cette semaine pour recueillir des renseignements sur le terrain aussi bien à Goma qu’à Rubaya afin d’éclairer la religion de l’instance. Débarquée dans une suite d’appartementsappartenant à un proche du prévenu située au rond-point Signers à Goma, elle est déjà à l’œuvre, interrogeant ainsi divers renseignants qui défilent par devant elle. Mais, il y a plus de probabilité que ces renseignements soient biaisés dans la mesure où certains de leurs auteurs seraient conditionnés par un certain «Janvier», agent à SMB (Société Minière de Bisunzu), société dont Edoaurd Mwagachuchu est le véritable patron. A la limite, c’est la subornation des témoins. Les membres de la Cour sont ainsi appelés à ouvrir l’œil et le bon.

Dérayer le procès et tourner en dérision les autorités

Parallèlement au travail de la mission dépêchée à Goma qui souffre de soupçons, il y a lieu de noter, d’autre part, une campagne menée tambour battant par certaines ONG des Droits de l’Homme, voire des mouvements citoyens en faveur du prévenu Edouard Mwangachuchu, député national de son état. Contre toute attente, ces fameux ONG et mouvements citoyens, faisant fi des ramifications de leur protégé et des exactions infligées aux pauvres populations de Rubaya dont les corps des trois des leurs sont gardés à la morgue de l’Hôpital général de Goma depuis juin 2019, mettent ainsi en balance son état de santé et la sécurité du pays qui est mise à rude épreuve en ce moment où les RDF/M23 défient tout le monde en étendant leurs conquêtes au Nord-Kivu. Pis encore, la désinformation bat son plein dans les médias, via les réseaux sociaux. Tel est le cas de l’article intitulé «RDCONGO : FELIX TSHISEKEDI SACRIFIE SON ALLIE SACRE» publié sur la demi de la «UNE» trafiquée du journal français «LIBERATION», dans sa livraison du 21 mars 2023 ; articlé tweeté à profusion les 21 et 22 mars et qui a donné lieu à la polémique dans le pays. Pourtant, cette livraison retrouvée sur le site du journal avec comme manchette «OLIVIER DUBOIS LIBRE», assortie d’une grosse photo du captif des djihadistes au Mali, a comme deuxième titre «ELIZABETH BORNE, SAUVEE MAIS DEFAITE». Le malhonnête auteur de cette ignominie présente Edouard Mwangachuchu comme allié secret de Félix Tshisekedi à qui il a offert des mines de coltan. Et ceci sur fond de l’ignorance des code et règlement miniers et de la situation réelle sur le terrain. Quelles mines le prévenu peut-il offrir, et suivant quelles procédures, lui qui occupe anarchiquement une partie de la concession de SAKIMA comme butin de guerre depuis la triste occupation de l’Est du pays par le RCD dont il fut membre, avant de régenter le CNDP après le sinistre Bosco Ntanganda ? Nul n’ignore qu’il a joué en son temps à l’entremetteur entre le président Joseph Kabila et le M23.

Ainsi qu’il dégage, ce lion, sous la peau d’agneau, ne ménage aucun effort depuis qu’il est en prison pour échapper au procès. Il opère ainsi depuis des lustres. Beaucoup de procédures à son endroit n’ont jamais connu leur terme. Elles s’arrêtent une fois que la liberté provisoire lui est accordée. C’est dans cette voie sans doute que l’on engage la Haute cour militaire qui risque, autant que les autorités du pays, être tournés en dérision.

                                                                                                       Paul Kasereka Paluku



Au total, 6.636 personnes ont été vaccinées contre l'épidémie de choléra en l'espace d'un mois dans la zone de santé de Katuba dans le ville de Lubumbashi, en province du Haut-Katanga. 

Dans un bulletin d'informations de Médecins sans frontières (MSF) rendu public ce mercredi 22 mars 2023 et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD, c'est depuis le moins de février que cette entité est touchée par cette épidémie. Ce qui a poussé, poursuit le MSF, au lancement des activités de riposte pour y faire face sur base de la stratégie d'intervention CATI (Case-Area Targeted Intervention) dans le but "d'intervenir rapidement dès la notification du premier cas par la prise par la vaccination, le renforcement des mesures d'hygiène et la sensibilisation".

"6.636, c'est le nombre de personnes qui ont déjà reçu une première dose du vaccin contre le choléra par MSF entre le 9 février et le 12 mars dans la zone de santé de Katuba à Lubumbashi", lit-on dans cette correspondance.

Selon MSF, durant la même période, plus de 80 malades ont été soignées dans le centre de traitement de choléra de l'Hôpital général de référence (HGR) de la Kenya à Lubumbashi.

"Outre les 6.636 personnes vaccinées, plus de 800 personnes ont également été sensibilisées sur les mesures d'hygiène", conclu ce document.

Le choléra est une maladie bactérienne qui provoque de graves diarrhées et une déshydratation et qui se transmet généralement dans l'eau. Le choléra est souvent considéré comme fatal s'il n'est pas rapidement traité.

Patient Lukusa, à Lubumbashi



La banque « Trust Merchant Bank » (TMB) en collaboration avec Wanjbrosse Productions, ont lancé depuis le 21 mars 2023, une série de projections sur écran géant à Kinshasa, d'un film réalisé dans la capitale congolaise, intitulé « I am Chance », (traduit en français : "Je suis Chance").

Ce film raconte la vie d'un groupe de jeunes filles vivant dans les rues de Kinshasa, avec pour objectif d'interpréter, sensibiliser, éduquer et éradiquer ce fléau qui touche des millions d'enfants des différentes familles d'Afrique en général et de la RDC en particulier.

Mercredi 22 mars dernier dans les locaux de la TMB à Kinshasa, une projection de ce film a été faite, en présence de plusieurs invités, y compris la presse, conviés à l'occasion afin de présenter ce travail qui a duré plus de 6 mois de réalisation, à en croire l'équipe de Wanjbrosse Productions qui l'a réalisé.

Ce film « choquant » a laissé plusieurs personnes sans mot, qui ont découvert l'histoire d'une fillette prénommée Chancelvie ainsi que ses amies filles dont l'âge varie entre 8 et 14 ans, qui se débrouillent pour vivre, jusqu'à faire des choix parfois difficiles et des choses horribles question de trouver de quoi mettre sous la dent, chacune avec son histoire sur comment elle s'est retrouvée dans la rue.

Relatant les faits réels sans filtre, « I am chance » est un film réalisé par le Belge Marc-Henry Wajnberg, auteur de plusieurs autres films avant en République démocratique du Congo. À l'instar de « Kinshasa Kids » ou « Kinshasa Now », en partenariat avec quelques organismes, dont la TMB qui est un des partenaires financiers de ce nouveau film. 

Ainsi, une série de projections sur écran géant du film dans quelques quartiers et communes de Kinshasa est donc lancée, afin de montrer notamment aux parents les risques qu'encourent leurs enfants qui deviennent « shégue ».

Ci-dessous, le résumé du contenu de ce film de 85 minutes :

Dodo, Gracia, Shekina, Chancelvie. Des jeunes filles, presque encore des gamines, déjà des femmes. Enfermées dehors, dans les rues de Kinshasa, ville immense, bouillonnante, chaotique, pleine d'énergie, de désespoir et d'espoir. Rejetées par leurs familles, elles ont fait de la rue leur refuge, apprenant les codes, ralliant un gang, se retrouvant en sœurs de galère pour survivre dans cet enfer. 

Des filles toujours en mouvement, dans la peur d'être repérées, même quand on leur donne un lieu sécurisé. Des filles qui paradent, affichant leur sororité mais que la violence rattrape. Grâce à une caméra extrêmement mobile, on plonge dans cette réalité qui nous explose au visage. Pas besoin de voix off devant tant d'images fortes, de scènes brutales. Le documentaire détaille au quotidien le chaos, la pollution, la prostitution, la violence, les bagarres, les viols, mais aussi les rires, l'entraide et une parenthèse enchantée quand les filles rejoignent les musiciens, revêtent des costumes faits de déchets et dansent joyeusement comme des enfants insouciantes, pieds nus dans la poussière.

Mais quand Shekina apparaît la joue taillée en lame de rasoir, on sait que la loi de la jungle est leur réalité. C'est tout cela que le réalisateur et producteur belge Marc-Henri Wajnberg, qui connaît très bien le terrain depuis des années, rend compte, sans juger, se mettant en retrait, saisissant le quotidien à vif, sans filtre, et donnant la parole aux filles. Il s'attache à Chance, 17 ans, un sourire incroyable, une énergie de dingue, des éclats de rire étonnants, une résilience chevillée au corps et un ventre rond. Chance est enceinte mais la vie continue avec les passes, les bagarres, les coups de gueule, les coups de lame. C'est terrifiant. Mais peu à peu, c'est Shekina qui se révèle, s'affirmant de plus en plus dans cet enfer qu'elle décide de ne pas quitter. Chance donne naissance à son enfant, elle lui raconte la rue. On sort de ce film complètement chaos

Gede Luiz Kupa

A Propos

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Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

alikalonga@culturecongolaise.com

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