La récente révélation d’une correspondance datée d’avril 2024 secoue le paysage politique et sportif RD-congolais. Dans cette lettre, le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, sollicitait près de 14,6 millions de dollars auprès du Fonds de Réparation des indemnisations des victimes des activités illicites de l’Ouganda -FRIVAO- afin de réhabiliter le Stade Lumumba de Kisangani.
Cette marmite, emblématique d’une région marquée par des conflits armés, devrait selon Budimbu récupérer son éclat dans le cadre d’un projet jugé essentiel pour promouvoir la réconciliation et l’inclusion sociale.
Évoquant les instructions de la hiérarchie, le ministre des Sports a articulé dans son courrier que la rénovation du Stade Lumumba est plus qu’une nécessaire mise à jour d’infrastructure ; elle représente un projet structurant capable d’offrir un espace moderne pour la pratique sportive, de contribuer à la cohésion sociale et de restaurer le moral des populations éprouvées par des années de conflits. La description du stade comme « symbole d’espoir » illustre bien son importance pour les communautés locales, tant sur le plan sportif que social.
Cependant, la mise en lumière de cette correspondance de Budimbu intervient dans un contexte tendu, lié au procès de Constant Mutamba, ancien ministre d’État en charge de la justice, accusé pour sa part de détournement de 19 millions de dollars du même fonds FRIVAO. Ce lien entre deux figures politiques et les questions relatives à l’utilisation des fonds soulèvent des interrogations quant à la transparence et à la gouvernance dans la gestion des ressources publiques.
Une ombre sur le Frivao
Le fait que le montant demandé par Budimbu soit extrait du même fonds que celui impliqué dans les accusations contre Mutamba, qui l’affectation cité à témoigner, pose logiquement des zones d’ombre concernant l’affectation et l’utilisation de cet argent public.
Alors que les annonces faisaient état d’une diligence dans le traitement de la demande de Budimbu, de nombreux observateurs s’interrogent sur le statut réel des fonds : ont-ils été décaissés ? Si oui, comment ont-ils été utilisés ?
Espoir d’un projet de réhabilitation tangible est tempéré par l’absence d’avancées concrètes sur le terrain. La promesse de travaux imminents, fatiguée par la lenteur bureaucratique et les allégations de corruption qui pèsent sur le système, semble aujourd’hui lointaine.
Il est crucial de clarifier cette situation dans l’intérêt des économies locales et de la reconstruction du pays. La transparence dans la gestion des fonds publics et des projets d’infrastructure est un impératif pour restaurer la confiance du public et assurer que les ressources destinées au développement profitent aux citoyens.