Les conducteurs des taxis-moto sont de nouveau en colère dans la ville de Lubumbashi ce mardi. Ils manifestent dans différents coins de la ville en brûlant des pneus sur la voie publique. Ils disent protester contre le meurtre d’un des leurs collègues. 

“Notre collègue a été tué par des policiers. Ils lui ont donné un coup de bâton. Nous n'allons plus accepter ça”, explique un conducteur de taxi-moto trouvé à une barrière érigée non loin du lycée Wema dans la commune Kamalondo.

La manifestant s’intensifie notamment au niveau de la barrière érigée au niveau du camp Vangu en allant vers le centre ville (commune de Kampemba).

Ces manifestations ont perturbé les activités économiques à quelques endroit du centre ville de Lubumbashi. C’est entre autres le transport en commun. Les habitants des quartiers Bongonga par exemple ont choisi de faire le pieds pour se rendre au travail. 

Samedi, l’assemblée provinciale et les  conducteurs des taxi-moto avaient trouvé un terrain d'entente pour le respect du périmètre de sécurité tracé par Laurianne Mwewa Kalombo, Maire intérimaire de la ville de Lubumbashi. L’autorité urbaine a interdit aux taxis-moto d'exercer au centre-ville de Lubumbashi.

José MUKENDI



La Cour de cassation a décidé de casser le jugement en appel prononcé en juin dernier, lors duquel l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi avait été condamné à 13 ans d’emprisonnement. L’affaire est renvoyée devant la cour d’appel pour être à nouveau jugée sur le fond.

Vital Kamerhe n’a pas assisté à l’audience du 11 avril. Il se trouve toujours à l’étranger, où il a été autorisé à se rendre pour des soins, suite à sa remise en liberté provisoire le 6 décembre dernier. Mais il est fort à parier qu’il s’est réjoui de ce nouveau rebondissement judiciaire.

La cour de cassation, qui avait convoqué une audience ce lundi 11 avril, a décidé de casser l’arrêt de la Cour d’appel du tribunal de Kinshasa-Gombe, qui, le 16 juin 2021, avait condamné Vital Kamerhe à 13 ans de prison pour détournement de fonds et corruption. L’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi avait écopé de 20 ans de réclusion en première instance.

Pour motiver sa décision la cour de cassation a évoqué une violation du droit de la défense. Selon les magistrats de cette juridiction que Kamerhe et ses co-accusés ont saisi au début du mois de juillet 2021, la cour d’appel a statué sur la base d’une notification de date d’audience alors qu’elle aurait dû citer le prévenu. L’affaire a donc été renvoyée devant la cour d’appel qui devra être « autrement composée » que lors du précédent jugement pour rouvrir le procès sur le fond.

Le procès de Vital Kamerhe et de ses deux co-accusés, Samih Jammal et Jeannot Muhima Ndoole, va donc être rejoué deux ans après le début de l’affaire.

Tout a commencé le 8 avril 2020, avec une convocation au parquet général de Matete de celui qui était alors directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi dans le cadre de l’enquête sur la gestion des fonds alloués au programme des 100 jours.

À l’issue de cette audition, Vital Kamerhe avait été transféré à la prison de Makala. La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe politique, tout comme celle de sa condamnation, deux mois et demi plus tard, à 20 ans de prison pour corruption et détournement de fonds. La peine a ensuite été réduite en appel à 13 ans de réclusion.

 



Quelles sont les pistes de solution pour que la République démocratique du Congo tire profit de sa collaboration présentée comme « gagnant-gagnant » avec la Turquie ?

Pour relever ce défi, le Groupe d’étude sur le Congo et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, préconise que le Gouvernement congolais puisse recourir aux négociateurs des cabinets privés ayant fait leurs preuves en vue de limiter la corruption des acteurs étatiques dans les négociations. 

« Ainsi, pour éviter les erreurs du passé, le bon choix des négociateurs est indispensable. D’autant que le monopole de la présidence de la République dans ce type de négociations a montré ses limites. Il s’agit en effet de l’une des institutions où beaucoup de scandales financiers sont décriés. La même critique vaut également pour les ministères impliqués dans les négociations. L’État congolais a donc intérêt à recourir également aux négociateurs des cabinets privés ayant fait leurs preuves dans ce domaine. Cette option permettrait de limiter la corruption des acteurs étatiques dans les négociations », ont indiqué GEC et Ebuteli.

Étant donné que les termes des accords signés entre Kinshasa et Ankara demeurent encore inconnus, ces centres de recherche martèlent sur la nécessité de privilégier la transparence. 

« Depuis la signature de ces accords fin février, rien n’a filtré sur le contenu des accords, les conditions qui les entourent, les échéances de leur mise en œuvre. Il est pourtant important que les citoyens en soient pleinement informés. Le débat au Parlement autour de leurs éventuelles ratifications doit permettre à tout le monde de tirer ses conclusions sur le caractère gagnant-gagnant, ou non, de cette nouvelle coopération avec la Turquie », ont-ils affirmé. 

À ce sujet, GEC et Ebuteli invitent l'État congolais de veiller par ailleurs à la sélection des sociétés turques crédibles et compétitives pour opérer en RDC en fonction de l’expérience, les garanties financières et la transparence. 

« Il doit s’agir des sociétés qui publient régulièrement leurs états financiers de synthèse audités par un cabinet privé indépendant. On ne doit pas non plus perdre de vue que la RDC a intérêt à assainir la gestion de ses entreprises publiques. Certaines d’entre elles seront impliquées dans différents projets promis par la Turquie. De ce point de vue, la privatisation de leur gestion pourrait les mettre à l’abri des pressions que subissent les membres des comités de gestion désignés sur base des arrangements politiques », ont-ils insisté. 

Pour ces centres de recherche, les tractations en cours entre la RDC et la Turquie doivent enfin déboucher aussi sur le choix judicieux des entrepreneurs nationaux et des sociétés privées congolaises capables d’entretenir des bonnes relations d’affaires avec les investisseurs turcs pour prévenir la corruption, le détournement ou le blanchiment des capitaux. 

Lors de son séjour fin février à Kinshasa, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a paraphé avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, 7 accords de coopération dans plusieurs domaines, notamment la sécurité, la santé, les infrastructures et les transports. 

Merveil Molo



Sadiki Yuma, Directeur général de la Direction Générale des Recettes du Maniema (DGRMA) a été suspendu par arrêté du gouverneur ad intérim pour plusieurs griefs dont la non-production des rapports de réalisation des recettes pour l’année 2021 et 2022.

Dans ce document dont une copie est parvenue à  7SUR7.CD le vendredi 08 avril 2022, le gouverneur ad intérim, Afani Idrissa Mangala, regrette que cette attitude préjudicie à la mobilisation de recettes dont la province a besoin pour son développement.

« Considérant que monsieur Sadiki Yuma, Directeur Général de la DGRMA n’arrive pas à réaliser plusieurs devoirs à sa charge notamment la non-production du rapport de réalisation des recettes pour l’année 2021, le rapport de réalisation des recettes pour le premier trimestre 2022, la tenue de la réunion d’évaluation du recouvrement forcé organisé au premier trimestre de l’année 2021 et plan de mobilisation des recettes de l’exercice 2022 », a-t-il déploré.

En effet, depuis sa création après la mise en place de 2 institutions politiques : l'Assemblée provinciale et l’exécutif en 2006, plusieurs Directeurs Généraux se sont succédés. Cette instabilité institutionnelle est l’un des facteurs qui bloquent le développement de la province du Maniema.

Pour rappel, à son entrée en fonction, Afani Idrissa Mangala avait promis l’engagement à cette régie par voie de concours pour éviter la politisation à cette régie, mais peu d’initiatives concrètes sont jusque-là prises. Toutefois, un député provincial avait initié une proposition dédit portant organisation et fonctionnement de la Fonction publique provinciale.

Morisho Tambwe, à Kindu



Le gérant de la station-essence Engen du rond-point UPN, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa a été arrêté, sur dénonciation de Didier Budimbu, ministre des hydrocarbures. Il est accusé de rétention des produits pétroliers.

« Nous avons reçu plusieurs rapports. Certaines stations-essence font de la rétention des produits pétroliers. Elles ont des produits, mais elles ne veulent pas vendre. Pour quelle raison? Nous ne savons pas. Pourtant, l’Etat fait sa part », a dit le ministre. 

De longues files d’attente sont encore visible au niveau de certaines stations-essence encore ce lundi matin. Une équipe a été déployée pour vérifier la situation dans la ville.

« L’équipe est descendue sur le terrain. Nous avons trouvé un cas ici. Il y’a de l’essence, mais le gérant avait décidé de ne pas servir prétextant une panne. On a mis un peu la pression. Lui-même est devenu technicien et a réparé la panne. Ce sont des techniques pour faire la rétention des produits et privilégier la vente aux kadhaffis (détaillants). Il est parti au commissariat. Il sera entendu sur PV. Il y aura des sanctions », a expliqué le ministre.

Didier Budimbu annonce des rencontres avec les responsables des sociétés pétrolières installées en RDC: « Une réunion est prévue avec tous les majors cette semaine. Ils sont motivés par qui pour créer cette crise artificiellement. Nous avons des informations ».

actualité.cd/CC



Les éditeurs du monde sont appelés à participer à la 21ème édition du prix des cinq continents de la francophonie. Lancée depuis le 7 mars dernier, la réception des candidatures se referme le 31 mai prochain. Seuls les éditeurs francophones peuvent candidater en soumettant au plus 3 textes de fiction publiés entre le 1 mai 2021 et le 30 mars 2022. Les textes sont examinés par un jury international composé de personnalités du monde littéraire.

Le ministère congolais de la culture, arts et patrimoines a, dans un communiqué du 6 avril, porté à la connaissance du public l’organisation de cette compétition littéraire pour ainsi encourager les Congolais à y prendre part. Le lauréat bénéficiera d’une dotation de 15 000 € et 5 000 € pour la mention spéciale. Les inscriptions se font sur la plateforme : http://litterature.francophonie.org/

Le projet a été conçu et est porté par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Le Prix des cinq continents de la Francophonie permet de mettre en lumière des talents littéraires reflétant la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents et de les promouvoir sur la scène littéraire internationale. Il distingue un texte narratif de fiction écrit directement en langue française quelles que soient la nationalité et la maturité littéraire de son auteur.

Le résultat de la présélection sera annoncé dans la 3ème semaine du mois de septembre 2022. Le jury délibérera dans le courant du 4ème trimestre. Les résultats de la première et de la seconde sélection seront communiqués sur le site de la francophonie. Le prix sera remis officiellement aux lauréats dans le cadre de la journée internationale de la francophonie, le 20 mars 2023.

L’écrivain In Koli Jean Bofane est le premier et le seul Congolais à avoir déjà remporté ce prix. C’était en 2015, pour son œuvre dénommée « Congo Inc. Le testament de Bismarck » parue aux éditions Actes Sud. Le jury a souhaité récompenser un roman étonnant, une sorte d’encyclopédie du Congo, d’un humour tour à tour tendre et féroce, satirique et burlesque sur un sujet inédit : l’Afrique vue par un pygmée géant.

Emmanuel Kuzamba



Le Front Commun pour le Congo (FCC) va appliquer la politique de la chaise vide en refusant de participer aux élections des gouverneurs et vice-gouverneurs projetées le 6 mai prochain. La famille politique de Joseph Kabila a officiellement pris position contre ces scrutins. Un message a été envoyé aux députés provinciaux, à ce sujet. Mais l'histoire enseigne que cette politique de la chaise vide n'a jamais payé en RDC !

« Le FCC n'est pas concerné par ces élections des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs USN, organisée par une "CENI" taillée sur mesure par l'USN et au service exclusif des ambitions politiques de l'USN. Le FCC n'a présenté aucun candidat à ces élections, dans aucune des provinces concernées », dit un message envoyé par Raymond Tshibanda, Président de la Cellule de crise du FCC.

Aucune consigne de vote n’a n’ont plus été donnée: « Voter pour l'un ou l'autre des candidats en lice, c'est cautionner la forfaiture, opérée à coup de corruption, de menaces et d'intimidations, qui a permis le basculement, en plein mandat, de la majorité dans la plupart des Assemblées Provinciales, et la déchéance irrégulière de certains Gouverneurs de Province. Pire, c'est accompagner, sinon conforter la dictature, reniant ainsi notre serment de ne jamais trahir le Congo », a t-il ajouté.

Il espère que ce mot d’ordre va être respecté: « Vous êtes des véritables Résistants, des héros du combat pour la préservation des acquis démocratiques hérités de l'action de notre Autorité Morale, Joseph Kabila Kabange, à la tête du pays, dans le prolongement de la révolution du 17 mai 1997. Nous attendons donc, de chacun de vous, un comportement conforme à cette position claire et sans équivoque de la famille politique ».

La Commission électorale nationale indépendante a confirmé la tenue de ces élections pour le 6 mai 2022. Dans son discours sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès le 13 décembre dernier, le Président Félix Tshisekedi avait fustigé le manque d’harmonie au niveau des institutions provinciales précisant même que 14 provinces sur 26 étaient en instabilité.

CC/actualité.cd



La Haute cour militaire a tenu une audience à huit clos le mercredi 6 avril, pour auditionner quelques agents de l'Agence nationale de renseignement (ANR) et le l’ancien directeur de cabinet Kalev Mutond, alors Administrateur général de l’ANR dans le cadre du procès du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, conformément au décret-loi numéro 032003 du 11 janvier portant création et organisation de l'ANR en son article 21 qui dispose notamment que les fonctionnaires de l'ANR ont droit à la protection de leurs identités. Les sources proches du dossier confirment à la presse qu’après les dépositions de Consul Numbi, ce dernier à été mis à la disposition du ministère public pour l'instruction du dossier.

“Le Dircab est normalement mis à la disposition du ministère public. Il a dit la vérité: il avait conduit Paul Mwilambwe à Lubumbashi. À la prochaine audience, on va entendre le colonel Mbayo”, dit la source.

La Haute cour militaire était en train de poursuivre l'instruction sur les faits de désertion mis à charge de Paul Mwilambwe. Depuis la réouverture du débat, la haute cour à déjà auditionné l'ancien auditeur général des FARDC, le général Joseph Ponde, le bourgmestre de la commune de Limete, ancien conseiller juridique de John Numbi, Douglas Numbi. Le général Ponde avait expliqué comment Paul Mwilambwe était arrivé à l'ANR et n'était plus revenu dans son office pour la poursuite de l'audition.

"(...) Pendant qu'on parlait, je reçois deux agents qui se présentent comme des agents de l'ANR me disant que l'administrateur général de l'agence nationale de renseignements (ANR) les a envoyés prendre Mwilambwe. J'ai appelé l'AG, effectivement il me confirme que c'est lui qui a envoyé les gens en promettant qu'après audition, Mwilambwe allait retourner à l'auditorat. Depuis lors, Mwilambwe n'est jamais retourné”, avait expliqué le Général Ponde.

Floribert Chebeya avait été convoqué le 1er juin 2010 à l'Inspection générale de la police à Kinshasa pour rencontrer son responsable, le Général John Numbi, selon plusieurs témoignages. Son corps avait été retrouvé le lendemain dans sa voiture, les poignets portant des traces de menottes à Mitendi, périphérie ouest de Kinshasa. Celui de son chauffeur Fidèle Bazana n'a jamais été retrouvé.

Ivan Kasongo



La hausse des prix de certains produits sur les marchés à travers l'ensemble du territoire national ne concerne pas seulement les denrées alimentaires de première nécessité. La pâtisserie notamment les pains n’est pas en reste. A Kinshasa, par exemple, il se constate depuis près d'un mois, la disparition de la miche de pain communément appelée « Kanga journée », vendue à 200 FC et fabriquée à la boulangerie Pain victoire.

Cette baguette de pain vendue autrefois à 200 FC, est passée à 300 FC. Celle qui coûtait 300 FC se vend aujourd’hui à 500 FC. Et dans la matinée de ce week-end, la baguette de 500 FC est passée à 750 FC.

Quelques vendeuses approchées par ACTUALITE.CD ne sont pas restées indifférentes par rapport à cette réalité.  

« Le  gouvernement ne fait aucun cas de la population. Il souhaite la souffrance de la population (…). J'ai refusé d'ailleurs de prendre ce pain de 750 FC. Parce qu’à combien dois-je le revendre ? Comment allons-nous vivre ? Tous les articles connaissent la hausse des prix au quotidien sur le marché. Le ministre de l'économie ne fait aucun cas de nous. Il faut que les autorités fassent le suivi dans toutes les boulangeries », a déclaré cette vendeuse, la quarantaine révolue, qui a étalé ses pains aux environs de la boulangerie pain victoire sur l’avenue Kabinda dans la commune de Lingwala.

A en croire les vendeuses, la principale raison qui a favorisé cette hausse des prix des pains demeure un mystère jusqu'à présent.

« Nous ignorons jusque-là la raison ni la cause de cette hausse des prix. Et nous sommes contraintes de l'accepter parce que c'est notre moyen de vivre alors nous n'avons pas le choix », a-t-elle ajouté. 

Bien plus, les vendeuses des pains de ladite boulangerie expliquent qu'à chaque commande des pains effectuée, il y a des bénéfices qu'elles appellent “commission” et dont la responsabilité revient à l'entreprise. Celle-ci, dans ses  attributions, a le devoir de les garder jusqu'à la fin du mois pour payer chacune selon les commandes faites pendant le mois. Curieusement, font remarquer ces vendeuses, il se constate que cette commission n'a pas été majorée en dépit de la hausse des prix de ces pains.

« Il fallait qu'ils augmentent aussi notre commission mais ils ne l'ont pas fait. Depuis que le taux de dollars était à 95 ... la commission reste la même tandis qu'ils ont augmenté les prix des pains. Si tu passes la commande d'une bague de pain à  6000 FC, on te gardera une commission  de 1560 FC à récupérer à la fin du mois », explique une autre vendeuse, la vingtaine révolue. 

Elles appellent le gouvernement à s’impliquer dans la situation pour que des solutions idoines soient trouvées. « Si nous arrêtons de vendre les pains, de qui allons-nous vivre ? C'est ça notre moyen de vivre », font-elles savoir. 

Du côté de la population, on ne cache pas sa frustration.  

« Nous ne voyons plus de différence entre la miche de pain vendue hier à 200 FC  et qui est maintenant vendue à 300 FC. Cette miche  n'a fait que changer de prix tout en gardant la même dimension. Nous ne savons plus manger à notre faim. Et que dire  de ce parent qui n'a que 1000 FC pour offrir 5 baguettes de pain à ses enfants alors que le prix est revu à la hausse ? Tout ceci perturbe le calcul (...). L'Etat congolais devrait y penser et agir »,

Rappelons qu’à son avènement à Kinshasa, ce pain fabriqué par la méga-boulangerie industrielle Pain Victoire a été surnommé par les Kinois "Kanga journée" en raison de sa consistance à l’époque. Par cette appellation, les Kinois expliquaient qu’une seule baguette pouvait suffire pour rassasier son consommateur durant toute la journée. Fort malheureusement, cela n'est plus le cas actuellement.

Ghislaine KANDA



Déclarée le 29 mars dernier vainqueure de la première édition du Grand Prix congolais du livre dans la catégorie fiction, Lilia Bongi s’est confiée à la presse. Elle nous parle de son ressenti, l’importance attachée à ce prix, du résumé de son ouvrage intitulé « Amsoria » ou encore de son prochain projet dans la littérature. 

Née au Congo Belge, elle vit actuellement en Belgique où elle a vécu la majeure partie de sa vie. Elle dit avoir une ouverture culturelle à trois réalités différentes entre le Congo, la Belgique et l’Union Européenne. Ce qui lui permet de viser un public universel. “Amsoria” est son premier roman inspiré de sa propre vie.

 Quel ressenti aviez-vous lorsque vous avez appris que votre premier roman était primé ?

Lilia Bongi : De la joie et de la frustration. De la joie car je suis heureuse d’avoir remporté ce prix qui est le premier de son genre au niveau national. De la frustration car je n’ai pas pu être présente pour vivre sur le lieu au moment de l’annonce.

Quelle importance attachez-vous à ce prix ?

Je n’en reviens pas d’avoir remporté ce prix décerné par mon pays d’origine et de sang. La récompense est double. Non seulement mon écriture est reconnue mais j’ai le sentiment que par ce prix, on récompense aussi le parcours de vie singulier qui a fait de moi la femme qui a gagné le premier prix. J’espère que ce prix donnera lieu auprès des jeunes à des vocations d’écriture ou à tout le moins à un goût pour la lecture. J’espère aussi que les gens seront curieux de découvrir mon univers et de lire mon livre. 

Vous retracez les grands évènements de la fin du 20ème siècle. Pourquoi 20 ans après ?

Le roman n’a pas vocation à être un livre d’histoire. En outre, mon envie d’écrire n’est pas arrivée du jour au lendemain. Elle se préparait certainement déjà depuis longtemps, sans que je m’en rende vraiment compte.  Le recul et le parcours de vie ont permis au projet de mûrir pour m'apparaître une évidence au moment où mon agenda s’est libéré des contraintes professionnelles. C’est alors que j’ai pris conscience que j’avais à ma petite échelle, un témoin parfois privilégié, parfois pas d’une histoire qui me dépasse.

Ce sont les événements qui parsèment mon récit au moment où mes personnages les vivent que je mets en lumière par crainte que personne ne les mentionne jamais. Mon intention n'était et n’est nullement de me substituer aux historiens ou autres spécialistes dont le métier est de raconter les faits dans leurs précisions objectives mais de faire part d’un ressenti, d’une page de l’histoire de manière purement subjective.

À quel public le livre Amsoria est-il spécialement destiné ?

La version initiale, soumise à mes proches, approchait les 600 pages. Je me perdais dans des détails. Lorsqu’il a été décidé de transformer l’histoire en roman, j’ai réduit le volume pour en faire le roman qui contient aujourd’hui 333 pages. Quant au lecteur, je ne pense pas qu’il faille viser un public type. Mon ouverture culturelle à trois réalités différentes (le Congo, la Belgique et l’Union européenne) est d’une cohérence singulière qui définit aussi mon propos. Cette particularité fait ma force et me définit sans doute aujourd’hui, ce qui me fait dire que mon livre est destiné à un public universel.   Vous avez pris la plume pour vos enfants comme nous avons pu le lire dans votre note biographique. 

De quoi ont-ils bénéficié dans le livre Amsoria ?

Mes enfants me sont reconnaissants car contrairement au « grand public », ils ont bénéficié d’une version non romancée de l’histoire, de leur histoire regorgeant de détails intéressants pour eux qui auraient sans doute été rébarbatifs et vides d’intérêt pour mes lecteurs. Aussi, depuis et grâce à ce livre nous écrivons ensemble une nouvelle page de notre histoire familiale que le prix vient couronner. Ils se sont fortement investis dans le projet et je ne les remercierai jamais assez. Mon fils s’est chargé de faits historiques, tandis que ma fille m’a prodigué des conseils juridiques et aidé pour l’édition du livre que j’ai publié en autoédition. Cette dernière est d’ailleurs très investie dans la promotion d’Amsoria. C’est elle qui a découvert l’existence du Grand Prix Congolais du livre et m’a obligé à y participer. “Amsoria” est donc avant tout une affaire familiale !

Pourquoi avez-vous préféré une auto édition pour ce premier livre ?

Par souci d’indépendance et de liberté totale. Pas un instant je n’ai regretté ce choix. Le prix que l’on vient de me décerner confirme que j’ai bien fait.

Quelles critiques avez-vous déjà reçues depuis la parution du livre en 2020 ? 

J’avoue que de manière générale, les retours sont excellents, ce qui me fait vraiment plaisir. Certaines personnes ont cependant tendance à me parler d’Amsoria comme étant une autobiographie pure et simple alors qu’il s’agit bel et bien d’un roman.

En RDC, comment faire pour se procurer du livre ?

Tous les points de vente du livre sont sur mon site internet www.amsoria.com. Vous pouvez le trouver en version papier et ebook sur Amazon et Kobo. A Kinshasa, vous pouvez vous le procurer au Grand Hôtel Pullman ou encore Book Express, 227 avenue Nyangwe c/Lingwala, Kinshasa). Par ailleurs, d’autres points de vente et moyen de distribution sont en cours de négociation. Mon site sera actualisé en temps voulu. 

C’est quoi le contenu du prochain livre ? Le conte rentre dans la même logique que votre premier livre ?

Mon prochain livre est un conte de fées. De facto pas dans la même logique que mon roman. C’est un conte qui s’adresse à la jeunesse, que je veux emprunt du lyrisme, de l’onirisme et de la beauté des contes congolais, tels que ma mère me les racontait.  C’est un conte que je voudrais présenter aux écoles et lire ensemble avec les élèves.

Propos recueillis par Emmanuel Kuzamba

A Propos

www.culturecongolaise.com

Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

alikalonga@culturecongolaise.com

Derniers Articles