Félix Tshisekedi ferme sur ses positions à la VOA



Dans un entretien exclusif vendredi 24 septembre à la « Voix de l’Amérique », le président de la RDC et de l'Union africaine, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a partagé son point de vue sur la résurgence des coups d'État en Afrique, le terrorisme, le changement climatique et le coronavirus. Il aborde aussi le calendrier électoral et l'état de siège.

« L'histoire même la plus récente de notre pays nous démontre qu'il y a eu des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine de notre pays », a répondu le Président Félix-Antoine Tshisekedi. Il réagissait, au cours d’une interview à la télévision VOA/Afrique, à une question relative à la proposition de loi sur la nationalité congolaise, initiée par Noel Tshiani et endossée par le député   Singi.

Mais le Président Félix-Antoine Tshisekedi reconnait à tout congolais de s’exprimer et de faire les propositions pour la bonne marche du pays.

« Tshiani est un Congolais qui a le droit de penser et de dire ce qui est bon pour son pays selon lui.  C’est son droit. On ne va pas faire le procès de Tshiani parce que nous voulons la démocratie, que chacun s'exprime. Je fais seulement un constat. Je ne vais pas donner mon avis, je n’ai pas envie d’entrer dans cette polémique que cette proposition de loi a suscitée. Est-ce qu’être Congolais de père et de mère suffit comme critère pour servir son pays de manière loyale et fidèle ? Je ne crois pas », note M. Tshisekedi.

Concernant la covid 19, au lieu de 200 millions de doses de vaccin promises, l’Afrique n’a reçu que 30 millions. Le transfert de technologie pourrait constituer une solution pour permettre à l’Afrique de fabriquer ses propres vaccins. Toutefois, « Il serait dangereux d’ignorer l’Afrique dans le processus de vaccination », a-t-il lancé car d’autres variantes peuvent se développer. Il s’agit d’une affaire de la planète entière, a conclu le président sur ce chapitre.

L’Afrique a des atouts, par exemple le bassin du Congo, qui peut solutionner le problème de changement climatique, a répondu le président Congolais sur l’épineuse question de réchauffement climatique.

Interrogé sur le terrorisme,  l’homme d’Etat congolais a affirmé que le terrorisme c’est une « gangrène » quand on ne la soigne pas elle s’étend ! Coiffant sa casquette de président en exercice de l’UA, il a déploré les coups de forces enregistrés sous son mandat. Certes le Mali et la Guinée sont des « cas isolés » mais la démocratie est une réalité en Afrique (cas de la Zambie), selon Fatshi. Il faut néanmoins éradiquer la prise de pouvoir par la force.

Revenant sur la situation congolaise, le chef de l’Etat a reconnu que les provinces orientales de son pays ploient sous l’insécurité depuis des décennies ; insécurité occasionnée par des groupes armés locaux et étrangers, ce qu’il a contraint à décréter l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. D’ailleurs, l’article 85 de la loi fondamentale autorise la proclamation de l’état de siège quand le pays est en danger. C’est le cas, constate-t-il. C’est aussi l’occasion pour lui de lancer un appel à l’union de tous les Congolais pour en terminer avec l’insécurité.

Pour les dirigeants de la CENI, « Félix » botte en touche en demandant aux religieux de s’entendre, sinon le Parlement devrait trancher ou faire reprendre le processus de la désignation des cadres de la CENI avec des conséquences fâcheuses sur la non tenue des élections dans les délais.

Cette interview constitue, sans nul doute, une véritable doctrine Tshisekedi : putschs, terrorisme, covid, état de siège, élections, climat.

Ali Kalonga (avec radiookapi.net et VOA)          

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