Le gouvernement dément catégoriquement le trafic d’organes



Contrairement aux aveux de certains criminels, le gouvernement congolais a catégoriquement démenti les informations faisant état d’un trafic d’organes humains à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Devant la presse dans la soirée du lundi 10 juillet, le vice-ministre de la Santé Serge Olene a souligné que le trafic et la transplantation d’organes humains exigent en amont un certain nombre des préalables pour qu’en aval, ces opérations soient effectuées. D’après lui, la ville de Kinshasa n’a pas d’infrastructures qualifiées pour conserver les organes une fois prélevés.

« Peut-être que les gens parlent de choses qu’ils ne comprennent pas. Une transplantation ou un trafic d’organes demande une infrastructure. Non seulement il faut avoir les infrastructures, il faut avoir des gens expérimentés. Des gens expérimentés pour prélever les organes, mais aussi les conditions de conservation et de transport et ensuite il faut savoir que ces organes qui sont prélevés ont une durée de vie qui est très limitée. Par exemple, quand on retire un cœur, il ne peut survivre que 3 à 4 heures, quand on retire un foie, il ne peut survivre en dehors du corps que 6 heures. Quand on retire un poumon c’est 6 à 8 heures et les reins c’est un à deux jours. Mais ça ne suffit pas. Pour retirer un organe ce sont des chirurgiens et des équipes entraînées et ça ne prend pas moins de 12 heures », a expliqué le vice-ministre de Santé au cours d’un briefing conjoint avec le vice-premier ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, et le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Médecin de formation et de profession, Serge Olene a fait comprendre qu’en plus d’infrastructures de pointe et d’une expertise avérée, un certain nombre des tests de compatibilité interviennent avant tout prélèvement d’organes.

Selon lui, à l’heure qu’il est, la RDC n’a ni l’expertise ni les infrastructures nécessaires pour réaliser ce genre d’examens.

« C’est pourquoi je dis que les gens parlent de choses dans les réseaux sociaux, mais ne savent pas de quoi ils parlent. Au moment où on retire l’organe,on doit le transporter directement sinon ça ne va pas survivre. Il faut des laboratoires poussés parce que ce n’est pas n’importe quel organe qu’on va prendre chez son frère qui va marcher chez vous. Il y a ce qu’on appelle la compatibilité HLA (human leukocyte antigen), une molécule qui se trouve dans les globules blancs et pour faire ce test, on ne peut pas le faire ici à Kinshasa. On ne peut pas se permettre de prendre un organe comme on va acheter du pain et ensuite le mettre sur quelqu’un de manière désamourante. Je voudrais ici rassurer que c’est une technologie très poussée pour arriver à faire la transplantation d’organes parce que même chez nous ici , on peut avoir des reins mais pas de la même façon. Il y a ce qu’on appelle des anomalies qui sont viables… Avant même d’arriver au prélèvement d’organes, il y a une série d’examens à faire… Ici à Kinshasa, les laboratoires pour le faire, la conservation c’est très difficile et pour le faire techniquement qu’on ne vous trompe pas, ce n’est pas moins de 6 à 12 heures parfois même à 20 heures. Quand on regarde dans toutes ces conditions, on pense que c’est irréaliste. Soyez rassurés quant à cela », a-t-il affirmé.

« Nous n’avons ni expertise ni plateau technique pour arriver à faire cette transplantation aujourd’hui, nous espérons les avoir mais ça demande des années et des années de formation. Au ministère de la Santé, il n’y a aucune notification au niveau de nos zones de santé », a martelé le vice-ministre de la Santé, Serge Olene.

La population Kinoise vit avec la peur au ventre depuis l’arrestation de 23 civils armés dont 6 jeunes femmes et 4 policiers, auteurs des actes d’enlèvements principalement dans les taxis communément appelés Ketch.

Certains de ces criminels dont la plupart ont été condamnés à la peine capitale, ont avoué qu’après avoir prélevé les organes désirés, les corps des victimes sont enterrés pour effacer les traces. Ce que le gouvernement et la police nationale démentent fermement soulignant que pareil cas n’a jamais été découvert après les enquêtes.

« À ce jour, jamais nous avons reçu un tel cas et nous sommes à la recherche de ces informations. Si cela se fait dans la ville de Kinshasa ou ailleurs, que les victimes se manifestent pour que nous puissions attester », a argué Peter Kazadi.

Quoi qu’il en soit, dans les rues de la métropole congolaise, c’est la méfiance qui caractérise les kinois face aux conducteurs de taxis « Ketchs » même après que les autorités urbaines ont mis sur pied une série de patrouilles mixtes FARDC-PNC et des postes de contrôle à travers la ville pour traquer les criminels.

Carmel NDEO

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