Campagne électorale : faible mobilisation des Congolais à Paris



Le lancement officiel de la campagne électorale ce dimanche 19 novembre 2023 a été froidement accueilli par la communauté congolaise à Paris. Une faible mobilisation dans cette ville qui regroupe plus de 3.000 électeurs enrôlés.

« C’est vous qui me l’apprenez, monsieur », répond avec sourire Thérèse Mambi à la question de savoir si elle est au courant que la campagne électorale a débuté aujourd’hui. Cette jeune femme congolaise vit en France depuis plus de dix ans. Dans un marché de Château Rouge où nous la croisons, presque personne ne parle de cet évènement politique qui se déroule en République démocratique du Congo. A la place, c’est plutôt le prochain concert du chanteur congolais Fally Ipupa à Paris (le 25 novembre) qui anime le débat dans des groupes de discussion formés à chaque bout de rue de ce quartier situé dans le 18ème arrondissement. 

La même atmosphère règne sur la place du Tracadéro. Réputée pour la forte concentration des touristes qui s’y prennent en photo avec une meilleure vue de la Tour Eiffel en arrière-plan, la place du Tracadéro sert aussi d’esplanade pour les activités politiques des communautés étrangères vivant en France. Au mois de juin 2020, des dizaines de Congolais s’y étaient réunies pour exiger des autorités congolaises une enquête fiable sur la mort de Raphaël Yanyi, magistrat qui présidait les audiences du « procès 100 jours ». Mais pour la campagne électorale, aucune activité de la communauté congolaise n’y a été organisée.

« C’est normal que la mobilisation soit faible comme elle est là. Nous vivons dans un autre pays, régis par une autre politique, nous vivons d’autres réalités ici. Donc c’est tout à fait normal que la campagne électorale ne soit vraiment pas une cause qui puisse réunir des foules pour pouvoir en parler », explique Jean-Jacques Lumumba, lanceur d’alerte congolais qui vit en France depuis plus de 5 ans déjà. Dans une cafétéria de Corbeil-Essones, une ville située à 29 kilomètres au sud-est de Paris où il nous a reçu, cet ancien banquier congolais, aujourd’hui réfugié en France, déplore en même temps ce qu’il appelle des « griefs » dans le processus électoral. 

« Rien que la façon dont cette élection présidentielle est organisée, ça pourrait conduire à des violences comme souvent. Parce qu’il est très difficile qu’un candidat obtienne plus de 50% de voix pour une présidentielle à un tour. Beaucoup de choses présagent une présidentielle mouvementée en termes de violences, notamment la situation du pays elle-même qui est très difficile en ce moment », commente-t-il. 

D’après le calendrier électoral, le vote est prévu le 20 décembre prochain. Plus de 10.000 Congolais vivant en France seront attendus aux urnes à l’occasion. Outre la France, les Etats-Unis, la Belgique, le Canada et l’Afrique du Sud sont les pays concernés par les élections. 

Will Cleas Nlemvo

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