Si Moïse Katumbi a honte ou n’aime pas son épouse, qu’il en choisisse une autre !



En plein meeting de campagne difficile à Lodja, dans un terrain vide de monde, et alors que ses équipes trafiquaient déjà les images pour faire croire, comme à leur habitude, à une foule immense, Moïse Katumbi n’a eu d’autres choix que de se lancer dans une énième litanie des promesses. Et celles d’aujourd’hui vont jusqu’à promettre de « supprimer  le poste » de la Première dame une fois élu. Problème : le Congo n’a pas de poste de Première dame ! La RDC est plutôt moralement attachée à l’épouse de son Président, depuis son indépendance, non pas par obligation, mais par moral et tradition.

Je l’ai toujours dit : quand on mène une campagne sans principes ni plan, encore moins un programme ; quand on est inculte et qu’on est incapable de pondre un raisonnement intellectuel logique, on se met à promettre tout et n’importe quoi : Matadi deviendra Monaco, Bukavu Los Angeles, Lubumbashi Johannesburg… et maintenant, Moïse Katumbi veut supprimer le « poste » de la Première dame!

Quand je m’opposais à sa candidature, on me traitait de tout! Pour autant, cette campagne électorale me donne amplement raison. Comment un tel personnage qui manque totalement de profondeur, de hauteur et de capacité de réflexion pour les problèmes les plus sérieux de notre pays peut-il vraiment devenir notre Président. Déjà que le « poste » de la Première dame n’existe pas! C’est un héritage moral que nous avons constitué en institution morale qui amène un peu de douceur dans l’exercice des fonctions du Président et qui a permis d’obtenir des avancées dans des domaines où nous sommes tous d’accord, malgré nos divergences : assistance sociale, lutte contre les violences et les maladies incurables, aide à l’éducation aux plus démunies, etc.

Les premières dames sont l’essence et le ciment qui maintiennent la Nation unie pendant que les politiques s’opposent. L’histoire de notre pays a démontré leur utilité et même bien au-delà. Nos divergences ne pourront pas nous pousser à prétendre que Maman Orthense Kasa-Vubu,  Maman Marie-Antoinette Mobutu, Maman Bobi Ladawa, Maman Olive Lembe et aujourd’hui Maman Denise Nyakeru n’ont servi à rien dans ce pays. Ne m’obligez pas à vous citer : le Centre Féminin Maman Mobutu, Les écoles Canetons, La multitudes d’œuvres de Fondation Maman Olive Lembe ou encore la loi sur les violences sexuelles votées cette année ou même la Bourse Excellentia de Maman Denise Nyakeru… comme quelques exemples à peine fouillés.

Les divergences électoralistes sont tolérables à partir du moment où elles rivalisent autour des idées qui fédèrent la nation. Le populisme par contre, tue la Nation en portant des inculques à sa tête. Ce n’est pas parce que Moïse Katumbi n’aime pas sa femme au point de refuser d’en faire une Première dame que la Nation congolaise doit remettre en cause l’existence, le rôle et les réalisations de ces Grandes dames dans une Nation qui se bat encore pour rendre justice au genre féminin, toujours opprimé par le masculin réducteur. Et la tentative d’orienter cette question sur les dépenses publique aurait eu son sens si le poste de « Première dame » existait réellement et était pris en charge en tant que tel par le Trésor public.

Derière cette sortie populiste, Moïse Katumbi laisse échappé sa peur que le Congo ne lui pose des questions sur les origines de son épouse. Laquelle n’a pu se joindre à sa campagne, devenant un poids plutôt qu’un atout, pendant que les autres candidats y trouvent fierté et réconfort de s’afficher aux côtés de leurs moitiés. Et donc, si Katumbi trouve que son épouse ne mérite pas d’être Première dame de la RDC, qu’il divorce et qu’il en choisisse une qui vient réellement du Congo au lieu de pousser un débat totalement inutile et puéril qui orienterait notre pays à gommer son histoire autour de l’apport vital de ses dignes Filles dans son développement.

De ce débat, tirons un ultime exemple qui prouve qu’à ce jour, cet homme d’un esprit matois, corrupteur et surtout populiste, ne peut en aucun cas prétendre à diriger ce pays. Auquel cas, rien que pour cette réflexion machiste, les Femmes de notre pays pourront se retrouver avec un président à sa tête qui estimera alors que le rôle des Grandes dames serait celui de lui servir son café.

Le Fondé.
Litsani Choukran.

 

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Ali Kalonga

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