Élections en RDC : Félix Tshisekedi, un outsider devenu l’homme fort en cinq ans



Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 avec 73,34 % de voix, selon les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), devant Moïse Katumbi (18,08%) et Martin Fayulu (5,33 %).

Arrivé au pouvoir en janvier 2019, Félix Tshisekedi avait succédé au Président sortant de l’époque, Joseph Kabila, après plus de 15 ans de règne lors de ce qui fut appelée la première transition pacifique de l’histoire du pays. Félix Tshisekedi a cependant gravi plusieurs échelons avant de briguer et de s’installer durablement à la tête de la RDC.

Au nom du père

Fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Félix Tshisekedi est né en 1963 à Kinshasa, capitale de la RDC. Il commence son parcours politique dans l’ombre de son père, notamment dans les fédérations de l’UDPS en Belgique. Il gravit les échelons du parti national (UDPS) jusqu’à devenir secrétaire général adjoint chargé des affaires extérieures du parti.

En 2011, il est élu député national lors des élections législatives dans la ville de Mbuji-Mayi. Comme plusieurs cadres de son parti, il refuse de siéger à l’Assemblée nationale, respectant le mot d’ordre de son parti. À la mort de son géniteur Étienne Tshisekedi, en 2017, Félix va lui succéder à la tête de l’UDPS et sera investi candidat à l’élection présidentielle de 2018.

« Je n’ai absolument pas l’intention, ni l’ambition de me mesurer à ce qu’il a été, mais mon rêve, c’est de continuer son œuvre », avait déclaré Félix Tshisekedi.

Du funambule à FATSHI « Béton »

Désigné souvent en funambule, manquant des stratégies et cherchant à s’affirmer, Félix Tshisekedi a surpris plus d’une personne en s’alliant à la veille des élections de 2018 à Vital Kamerhe formant le ticket « FatshiVit » qui va remporter l’élection présidentielle de 2018.

Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2018 avec 38,57 % de voix, devant Martin Fayulu (34,83 %) qui avait dénoncé à l’époque « un putsch électoral » lançant ainsi sa campagne pour la vérité des urnes.

Cependant, cette victoire du fils du sphinx sera aussi contestée par l’Église catholique qui, à travers ses observateurs disséminés à travers le pays, avait estimé que ce dernier n’avait pas obtenu la majorité de voix pour être désigné Président de la République.

Son élection sera finalement avalisée par la Cour constitutionnelle qui avait estimé à l’époque que les résultats fournis par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) étaient « authentiques et sincères ».

Au pouvoir, Félix Tshisekedi va surprendre par de multiples coups d’éclats et une habileté politique qui lui ont permis de mettre fin à la coalition FCC-Cach avec son prédécesseur Joseph Kabila et de s’installer comme seul maître à bord d’une coalition dénommée « Union sacrée de la nation » avec une majorité parlementaire.

Des acquis à consolider ?

Avec un programme axé sur la sécurité et la lutte contre la pauvreté, Félix Tshisekedi a mis sur pied quelques réformes sociales comme la gratuité de l’enseignement et des soins de la maternité qui sont néanmoins critiquées pour leurs méthodes de mise en œuvre. On lui reproche aussi la non-pacification de la partie est du pays malgré sa politique de lutte basée sur l’État de siège dans le Nord-Kivu et dans l’Ituri, mais aussi le recours aux forces régionales de l’EAC.

Félix Tshisekedi a pour sa part pointé du doigt les « agressions » du voisin rwandais, qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 au mépris du droit international. Au cours de la campagne électorale, Félix Tshisekedi a salué les avancées durant son quinquennat qui ne demandent qu’à être consolidées.

En ce qui concerne ses chances de réélection, Félix Tshisekedi avait indiqué rester serein et modeste lors d’une interview à un média international. Il obtient au cours de ce scrutin le double de ses voix en 2018. Cependant, quelques irrégularités dénoncées par plusieurs parties entachent quelque peu la réélection du fils du sphinx qui a désormais un nom « FATSHI ».

David Mukendi

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