RDC-M23 : les combats se sont déplacés ce mercredi dans la région de Kibumba-Buhumba à Nyiragongo, une accalmie relative observée à Masisi



Des combats ont repris ce mercredi 21 février entre la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise, dans les groupements Kibumba et Buhumba (territoire de Nyiragongo) au Nord-Kivu. Cette reprise des hostilités intervient après une tentative d’attaque du M23 mardi dans l’après-midi contre les forces gouvernementales. Des détonations d'armes lourdes et légères ont été entendues ce mercredi jusque dans les groupements Kibati, une dizaine de kilomètres au Nord de Goma. Les quelques taximans motos de Goma qui bravent la peur pour se rendre à Rutshuru, et vice-versa, sont bloqués de part et d'autre de l'endroit où se déroulent les affrontements.

«  Il y a des combats qui ont repris ce matin vers Kibaya. Les rebelles du M23, ont, une fois de plus, provoqué les Wazalendo. Des détonations d'armes sont entendues dans ma région. Certains habitants se déplacent à nouveau », confirme un habitant de Kibati. 

Pour Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo, le M23 profite de ces moments d’affrontements pour faire traverser les minerais vers le Rwanda. 

« Ils sont en train de faire traverser des minerais vers le Rwanda, en passant par la frontière située à Kabuhanga. Depuis samedi jusqu’hier, les habitants témoignent avoir constaté la traversée de plusieurs colis de minerais vers le Rwanda. Même si l'ennemi est en train de lancer des attaques sur les fronts de Kibumba et de Sake, l'armée possède des équipements qui peuvent constituer de barrage contre l’avancement des rebelles. L'objectif de l'ennemi, en lançant des combats sur plusieurs lignes, c'est de croire que l'armée va dégarnir certaines de ses positions. L'autre objectif est d'étouffer Goma avec cette situation de crise », a dit à ACTUALITE.CD Mambo Kawaya, président de la société civile de Nyiragongo. 

Pendant ce temps, une relative accalmie est observée sur l'autre ligne des combats dans le territoire de Masisi où des rudes affrontements se sont déroulés, mardi, à Nduma, près de Bweremana. Des éclats d'une bombe larguée par le M23 ont blessé une femme qui se rendait au champ.  Le Président de la société civile du groupement Mupfuni Shanga, dans la chefferie des Bahunde (Masisi), Sheldon Hama  Zahiba, précise que nombreux déplacés de Shasha et environs qui s’étaient réfugiés à Bweremana ainsi que certains habitants de Bweremana commencent à vider la cité et se dirigent vers Minova au Sud-Kivu.

« Ce matin c'est calme. Hier, il y a eu affrontements entre le M23 et les combattants Wazalendo appelés Kifuafua. C'était à moins de 2 km de Bweremana. Ici, nous sommes en insécurité. Hier là, il y a eu une femme qui a été blessée par des élclats d’une bombe larguée par le M23. Les gens se sont déplacés de Shasha vers Bweremana. Et ceux de Bweremana prennent actuellement la direction de Minova, Bulenga et ailleurs. C'est des mouvements de la population, du matin au soir. Le grand problème, c'est que la route Sake-Minova est toujours coupée », a témoigné Sheldon Hama Zahiba, président de la société civile locale. 

La représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Cheffe de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), Bintou Keita, a rapporté une hausse alarmante du nombre de civils tués par le M23 depuis la reprise des hostilités en novembre 2023. Selon ses déclarations lors de son intervention mardi 20 février par visioconférence devant les membres du Conseil de sécurité, au moins 150 civils ont perdu la vie, dont 77 en janvier 2024.

Jonathan Kombi, à Goma

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