RDC-Rwanda : "mon pays n'acceptera pas d’arrangements de façade destinés à perpétuer l'insécurité et la confusion qui encourage la coalition M23/RDF à poursuivre l'exploitation éhontée de ses minerais stratégiques" (Zénon Mukongo Ngay)



Le représentant permanent de la République Démocratique du Congo auprès des Nations-Unies, Zénon Mukongo Ngay, est revenu mercredi 27 mars devant le Conseil de sécurité sur les différentes démarches déjà entreprises en vue de la résolution pacifique de la crise entre la RDC et le Rwanda.

À en croire celui qui fut directeur de cabinet de l'actuel ministre des Affaires Étrangères congolais, la RDC est "déterminée à établir une paix durable sur l'ensemble de son territoire" et "n'acceptera aucun arrangement de façade". Se basant sur la feuille de route de Luanda et de Nairobi, ce diplomate congolais a appelé au retrait inconditionnel de la coalition M23/RDF sur le territoire congolais.

Il a d’abord rappelé les efforts diplomatiques au niveau régional qui se poursuivent sous la médiation du Président Angolais Joao Lourenço. Dans ce cadre, plusieurs rencontres ont eu lieu, telles que le mini sommet d'Addis-Abeba, les rencontres bilatérales séparées de Luanda RDC - Angola et Angola - Rwanda, la réunion ministérielle tripartite à Luanda entre les trois ministres des Affaires Étrangères de l'Angola, de la RDC et du Rwanda.

Les conclusions de cette dernière rencontre ont été soumises aux chefs d'État pour appréciation. Une deuxième tripartite ministérielle se tiendra bientôt, souligne Zenon Ngay, aux fins de préparer la tripartite au niveau de trois chefs d'État prévue au mois d'avril 2024.

« En attendant cette tripartite, la République Démocratique du Congo reste déterminée à rétablir une paix durable sur toute l'étendue de son territoire. Mon pays n'acceptera pas des arrangements de façade destinés à perpétuer l'insécurité et la confusion qui encourage la coalition M23/RDF à poursuivre l'exploitation éhontée de ses minerais stratégiques. À court terme, la réaffirmation des processus de Luanda et Nairobi restent la seule voie de sortie et celà implique la cessation des hostilités, le retrait sans condition des troupes Rwandaises du territoire de la RDC, le retrait du M23 des positions occupées, le precantonnement suivi du cantonnement dans le Maniema, le suivi du processus PDDRCS au-delà des négociations en cours, ma délégation souhaite que le conseil puisse exiger du M23 de déposer les armes pour rejoindre le programme PDDRCS », a dit le représentant permanent de la République Démocratique du Congo auprès des Nations-Unies, Zénon Mukongo Ngay dans son intervention.

En tant que médiateur désigné par l'Union Africaine, le président angolais Joao Lourenço poursuit ses contacts entre Kinshasa et Kigali afin de tenter de régler la crise diplomatique de manière pacifique. Les délégations ministérielles des deux pays se sont retrouvées à Luanda en vue de planifier une potentielle rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Pour que cette rencontre au sommet ait lieu, Kinshasa a posé certaines conditions, notamment le retrait des troupes rwandaises de la RDC et le pré-cantonnement du M23.

La République démocratique du Congo, dans sa partie Est, fait face à l'activisme des groupes armés étrangers et locaux. À l'Est, la situation s'est détériorée davantage depuis la résurgence des rebelles du M23 soutenus par Kigali. Depuis l'année 2021, plusieurs pans de la province du Nord-Kivu sont sous le contrôle de ces rebelles. Ils veulent un dialogue direct avec Kinshasa, un schéma que rejette l'administration Tshisekedi, voulant dialoguer directement avec Kagame qu'elle considère comme le parrain du M23.

Clément MUAMBA

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