Retrait accéléré de la Monusco en RDC : Denis Mukwege alerte sur l'exacerbation d'un vide sécuritaire



Le Prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, a exprimé ses vives inquiétudes sur le retrait accéléré de la Monusco en République démocratique démocratique, surtout en cette période pendant laquelle «entre 3000 et 4000 éléments de l'Armée rwandaise sont présents sur le territoire congolais et opèrent conjointement avec le M23 au Nord-Kivu», selon le groupe d'experts de l'ONU.

«Nous réitérons nos vives préoccupations quant au retrait accéléré de la Monusco et au transfert des responsabilités aux autorités nationales, qui risquent de créer un vide sécuritaire et un déficit de protection des civils tres dangereux dans le contexte actuel de la guerre d'agréssion et d'occupation à laquelle la RDC doit faire face», a écrit Denis Mukwege dans un communiqué rendu public le 27 juin 2024, à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

À part les rebelles du M23-AFC soutenus par le Rwanda, la partie orientale de la RDC est également confrontée à l'activisme de plusieurs groupes armés internes et externes, entre autres, la milice CODECO et le mouvement terroriste ADF. Tous ces groupes sont auteurs de plusieurs violences à l'endroit des populations civiles et autres violations graves des droits humains. Malgré tout cela, le Gouvernement congolais a décidé de poursuivre le plan de désengagement accéléré de la Monusco, dont la récente étape a eu lieu au Sud-kivu, sous la houlette de la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka.

Pourtant, le départ de la Monusco sur le territoire congolais est une réponse aux revendications de la population, qui avait jugé pendant les précédentes années, que cette force onusienne est inefficace pour rétablir la paix. Selon les groupes de pression et acteurs de la société civile, le nombre des groupes armés avait gonflé dans l'est de la RDC, juste après l'arrivée des casques bleus de l'ONU.

Compte tenu du contexte, le docteur Denis Mukwege estime qu'il est important de suspendre ce plan de désengagement. «Appelons le gouvernement congolais et la Monusco à suspendre le plan de désengagement pour le Nord-Kivu et l'Ituri; et à reconfigurer le mandat de la mission et brigade d'intervention. Le temps de mener une réforme profonde du secteur de la sécurité et de la justice en RDC et déployer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire», a-t-il exhorté, en appelant le conseil de sécurité des Nations-Unies à rester saisi de la situation.

Prehoub Urprus

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