la réforme de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles(Cnccs) est nécessité pour les artistes et acteurs culturels en vue de permettre à l’art de prospérer en République Démocratique du Congo(RDC), a confié mardi à l’ACP un expert en communication.
«Il est donc nécessaire de réformer la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles en RDC pour permettre à l’art de prospérer, tout en respectant les normes morales et sans faire taire les voix discordantes », a déclaré Yannick Kaumbo.
Selon lui, la redéfinition des missions de la Commission nationale de censure des chansons et spectacles (Cnccs) ainsi que ses limites, dans ses fonctions premières de garant des valeurs sociales, est une nécessité qu’il faut appliquer pour protéger les mœurs en République Démocratique du Congo(RDC). « En redéfinissant les missions de la censure et ses limites, elle pourrait retrouver sa fonction première de garant des valeurs sociales, sans devenir un outil de contrôle politique », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : « il ne s’agit pas d’abolir toute forme de régulation mais de la rendre plus juste, en distinguant clairement ce qui relève de la protection des bonnes mœurs et ce qui relève de la répression d’opinions divergentes ». Pour Yannick Kaumbo, cette ouverture entend favoriser un climat d’innovation artistique où les idées nouvelles et les débats publics vont enrichir le patrimoine culturel du pays plutôt que de le restreindre.
« Dans cet environnement culturel plus ouvert et plus transparent, les artistes congolais pourraient s’exprimer pleinement, tout en respectant les sensibilités culturelles de leur société », a-t-il soutenu. La censure en RDC est entre la protection des mœurs et l’entrave à la créativité des valeurs culturelles et éthiques des artistes qui est une fonction légitime, contribuant au maintien de la cohésion sociale. Par conséquent, elle ne doit pas être perçue uniquement de manière négative.
« Dans une société où l’accès aux contenus artistiques est large et diversifié, un contrôle minimal peut être bénéfique, notamment pour protéger le pays contre des messages qui heurtent les normes morales ou sociales», a-t-il poursuivi. « Si les uns saluent son travail de régulation visant à maintenir des standards moraux, les autres estiment que cette censure déborde souvent vers une répression injustifiée, notamment lorsqu’il s’agit des productions exprimant des opinions politiques divergentes », a conclu Yannick Kaumbo.
Créée par l’arrêté ministériel 225 du 23 aout 1967, la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles a pour mission de se prononcer sur la conformité aux bonnes mœurs et à l’ordre public des chansons diffusées, soit directement par des orchestres, soit par reproduction phonographique ou sur bande électromagnétique dans tous les lieux ouverts au public.
Aussi, est-elle astreinte, selon ses prérogatives, de vérifier si ces chansons sont de nature ou non à provoquer la haine raciale ou tribale, ou si elles comportent des injures, de l’aversion, des imputations calomnieuses ou dommageables, signale-t-on.
ACP/CC