Les présidents congolais et rwandais devaient se retrouver dans la capitale angolaise en réponse à l’invitation de leur homologue Joao Lourenço, médiateur de l’Union africaine entre les deux pays. L’objectif était de parvenir à un accord de paix, mais des tensions apparues avant même l’arrivée des chefs d’État ont fait échouer cette rencontre.
C’est la présidence angolaise qui l’a officiellement annoncé aux journalistes présents sur place pour couvrir l’évènement. Une information confirmée par la délégation congolaise : « On constate que la tripartite n’aura pas lieu puisqu’une partie n’est pas là », confie une source sur place.
La partie qui n’est pas là, c’est donc le Rwanda. Le président Paul Kagame n’est semble-t-il pas en chemin vers Luanda. Le président congolais arrivé lui plus tôt ce dimanche matin est actuellement au palais présidentiel en tête-à-tête avec le chef de l’État angolais.
Le dialogue avec le M23, la ligne rouge de Kinshasa
Quelles sont les raisons de cette annulation ? Selon nos sources, c'est la question d’un dialogue direct entre le pouvoir congolais et les rebelles du M23, ce groupe qui sévit dans la province du Nord-Kivu et dont plusieurs rapports onusiens ont démontré le lien avec Kigali. Au moins 3 à 4 000 militaires rwandais seraient engagés sur le terrain congolais à leurs côtés.
Ces discussions, demandées par les Rwandais, c’est la ligne rouge de Kinshasa depuis plus de deux ans. La RDC a exigé que ce groupe armé soi-même exclu du processus de Nairobi qui encadre le dialogue entre le pouvoir central et les différents acteurs armés de l’est du pays.
Paulina Zidi