L’Union européenne, par le biais de son Représentant spécial pour la Région des Grands Lacs, a exprimé sa déception après l’échec des pourparlers de Luanda, lors des échanges lundi à Kinshasa avec la ministre d’État en charge des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo.
«Nous avons eu un échange très franc (…). Et pour moi, cela a aussi été une possibilité de partager la déception du côté de l’Union européenne pour ce qui vient de se passer à Luanda. Vous savez, l’Union européenne a un très fort engagement par rapport aux différentes approches pour contribuer à la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, en incluant l’Est de la République démocratique du Congo», a déclaré Johan Borgstam, Représentant spécial de l’UE pour la Région des Grands Lacs.
A l’issue de ses échanges avec Thérèse Wagner Kayikwamba, ministre d’État en charge des Affaires étrangères, le diplomate européen a également rappelé la position de l’UE par rapport à la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais.
«Ça a aussi été une opportunité pour moi de rappeler la position très claire et très ferme de l’Union européenne par rapport à la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais, c’est-à-dire que ces troupes doivent se retirer. Il faut que le soutien rwandais pour le mouvement M23 cesse. Il faut aussi que la République démocratique du Congo assume ses responsabilités, et démantèle les FDLR», a-t-il dit.
Prévue dimanche, la tripartite entre les Présidents congolais Félix Tshisekedi, rwandais Paul Kagame et angolais Joâo Lourenço, qui devait conduire au rétablissement de la paix dans l’est de la RDC, ne s’est plus tenue.
«L’annulation de cette tripartite est causée par le refus de la délégation rwandaise de prendre part à ladite rencontre censée mettre fin aux hostilités dans l’Est de la RDC par le retrait des troupes du Rwanda des zones congolaises», avait écrit sur son compte X, la Présidence congolaise.
Au cours d’un briefing spécial co-animé dimanche dans la soirée avec le porte-parole du gouvernement, la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères de la RDC a affirmé que le processus de paix de Luanda est «un processus qui va rendre le Rwanda redevable».
«Le processus de paix de Luanda est un processus qui va rendre le Rwanda redevable. Le sommet n’a pas eu lieu et ceci était lié à une série d’impasses et de blocages pendant les dernières négociations que nous avons eues», a indiqué Thérèse Kayikwamba Wagner, précisant que «pendant ces négociations, le Rwanda a brandi à nouveau le prétexte de l’importance d’une solution négociée et d’un dialogue direct entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe terroriste M23».«Entre la paix et le M23, le Rwanda a choisi le M23», a-t-elle conclu.
ACP/C.L./CC