ONU : « Nous en appelons à des sanctions dissuasives contre le Rwanda » (Première ministre Suminwa)



La Première ministre de la République démocratique du Congo a appelé lundi, à Genève en Suisse, à des sanctions dissuasives contre le Rwanda, pour restaurer l’ordre et la sécurité, et protéger des millions de Congolais vivant à Goma et Bukavu, dans l’Est du pays sous occupation rwandaise.

« Au regard des massacres et des exécutions sommaires qu’il continue de perpétrer sur notre sol, nous en appelons à des sanctions dissuasives pour permettre de restaurer l’ordre et la sécurité, et protéger ainsi des millions de Congolais vivant à Goma, Bukavu et dans d’autres parties du pays sous occupation », a déclaré Judith Suminwa, Première ministre congolaise, à l’ouverture de la 58ème  session du Conseil des droits de l’homme (CDH).

« Nous continuons, à ce jour, d’enterrer les morts que nous n’avons pas cessé de dénombrer, et de compter des millions de déplacés sans abris dont la plupart des camps ont été détruits par les forces d’occupation », a-t-elle ajouté.  

Bilan macabre dans les zones occupées

Selon la Cheffe du gouvernement, la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC a atteint des niveaux alarmants. Les chiffres avancés par le ministère de la Santé, depuis le mois de janvier 2025, sont effrayants.

« La mort de plus de 7.000 compatriotes, dont plus de 2.500 corps enterrés sans être identifiés, et plus de 1.500 corps trainent dans les morgues. Plus de 215 cas de choléra identifiés et plusieurs cas de Mpox non pris en charge avec risque d’expansion. La destruction de plus de 90 sites d’accueil des déplacés internes ; les attaques contre des hôpitaux et entrepôts humanitaires », a-t-elle énuméré, avant d’ajouter : « plus de 450.000 personnes, selon l’ONU, sont sans abri, nourriture et eau ; plus de 27 millions en besoin d’assistance humanitaire et plus de 2,8 millions de déplacés internes en RDC particulièrement dans l’Est ».  

Pour Judith Suminwa, il est impossible de décrire les cris et les larmes des millions de victimes de ce conflit : femmes, filles violées, enfants enrôlés de force, déplacés, orphelins. En outre, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les artistes, témoins de cette tragédie dans l’Est, n’ont pas le droit de la raconter. « Ceci nécessite une réponse internationale renforcée et coordonnée », a-t-elle dit.

« Nous appelons donc la communauté internationale à renforcer  son soutien humanitaire, pour fournir des ressources afin de permettre une bonne prise en charge des milliers de blessés, de déplacés, et de s’assurer du respect du droit international humanitaire car ces principes sont essentiels pour sauver des vies et alléger la souffrance des Congolais », a lancé la Cheffe du gouvernement congolais.

Appel au respect des principes sacro-saints de l’ONU

 « L’histoire nous jugera implacablement si nous ne faisons rien pour mettre fin au conflit en RDC et dans d’autres parties du monde, conflits qui ne font que raviver la flamme de l’ignominie et tournent en dérision les principes et buts sacro-saints de notre organisation que sont la paix, le développement et les droits de l’homme », a souligné Judith Suminwa, précisant que « nous pouvons changer le cours de l’histoire et nous en avons le devoir moral pour les générations futures ».

Représentant le Président de la République, Félix Tshisekedi, à ces assises de l’organe principal de l’ONU en matière de défense des droits humains, la Première ministre est arrivée à Genève dimanche à la tête d’une forte délégation composée de la ministre des Droits humains, Chantal Chambu, du ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya et de la vice-ministre des Affaires étrangères, Grâce Yamba. 

ACP/JF/CC

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