Le challenge "Esprit Magoda", jugé "obscène", fait fureur sur les réseaux sociaux en RD Congo



"Magoda", le single de l'artiste Héritier Watanabe n'est pas encore sorti. Mais il est déjà devenu un phénomène sur les réseaux sociaux. Il a été créé spécialement pour le concert unique que l'artiste congolais donnera le 1er août prochain au Palais des congrès de l'hôtel Ivoire, à Abidjan. 

Depuis quelques jours, une partie de la jeunesse kinoise « ne jure » que par le challenge « Esprit Magoda », lancé par les musiciens de l’artiste congolais Héritier Watanabe. Un chalenge qui repose sur un extrait de son futur single intitulé « Magoda », à paraître le 4 juillet prochain. 

Une chanson qui a été créée spécialement pour le concert que l’artiste donnera le 1er août prochain, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance. Après sept ans d’absence, l’artiste sera de retour à Abidjan pour un concert unique. 

Né le 29 août 1982, à Kinshasa, Héritier Bondongo Kabeya s’est fait connaître d’abord comme membre du célèbre orchestre Wenge Musica Maison Mère, dirigé alors par le grand artiste congolais Werrason. Son groupe a été fondé en 1997 avec ses complices Didier Masela et Adolphe Dominguez. 

Un risque de censure ? 

Comme le font la plupart des artistes africains depuis l’apparition des réseaux sociaux, les musiciens et les danseuses d’Héritier Watanabe ont lancé ce challenge afin de promouvoir le titre « Magoda », qui signifie littéralement "rapport sexuel en levrette", dans un patois kinois. Certains observateurs jugent déjà cette chanson comme potentiellement obscène. 

L’extrait de la chanson qui fait l’objet du challenge dit en lingala : « Alobaka akeyi naye veillée de prière. Djoka akendaka naye veillée ya Magoda. » [Le lingala utilisé ici est francisé et ne correspond pas à l’orthographe exacte du point de vue linguistique, NDLR]. Ce qui pourrait se traduire par « elle prétend qu’elle assiste aux veillées de prière de son église, alors qu’en réalité elle participe à la veillée Magoda. »

Pour notre confrère congolais Mugisho Boshomba, responsable de la rubrique culture de la radio et du site d’information en ligne Ouragan.cd, la traduction au féminin de cet extrait de la chanson, tient surtout au fait que ce sont davantage les femmes qui participent aux veillées de prière. Le présupposé étant que toute femme qui participe à une veillée, pourrait être en réalité « une prostituée ».

Très vite, le challenge est devenu viral. Les danses popularisées par l'équipe d'Héritier Watanabe sont en effet très suggestives, et beaucoup de celles et ceux qui les imitent, en particulier dans la rue, poussent le trait jusqu'aux limites de la décence, voire de l'obscénité. Certaines vidéos sont tournées dans les rues kinoises, où danseurs et danseuses n'hésitent pas à stopper les passants et les moto-taxis pour mimer les pas de danse, dans des positions très expressives.

Selon Mugisho Bashomba, ce ne sont pas seulement les danses qui sont obscènes, les paroles de l'extrait rendu public le sont tout autant. Et c'est sans doute cette dimension qui rajoute à la popularité du challenge. 

C'est ce qui arrivé à la chanson "Misu kaka likolo na cadre ya sentiment", de l'artiste congolais Zik Seigne, sortie en 2024. Idem pour "Diki diki" de Petit Fally, parue en septembre de la même année. Dans cette dernière chanson, Petit Fally explique que le premier président du Congo indépendant Patrice Emery Lumumba est mort non pas pour une cause juste, l'indépendance du Congo, mais le plaisir sexuel. 

Dernier exemple en date, "Dégage" de Rebo Tchulo et Samarino. Un extrait de leur clip devenu viral avait été jugé contraire aux bonnes mœurs, entraînant la convocation de l'artiste devant le le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), le 8 mais 2025. 

Le single n’étant pas encore sorti, beaucoup spéculent à l’heure actuelle sur les risques de censure de la chanson par le CSAC. Selon David Monsoh, le producteur d’Héritier Watanabe : « Seule la danse qui accompagne le challenge lancé par les musiciens d’Haritier Watanabe pourrait être considérée comme obscène. Mais en aucun cas la chanson en elle-même. » Il n’y a donc aucun risque de censure !

Christian Eboulé

 

Share this article

A Propos

www.culturecongolaise.com

Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

Tél (whatsapp): +243 808 856 557

alikalonga@culturecongolaise.com

Derniers Articles