Lancement des travaux de construction du Port de Banana



Ce lundi 31 janvier 2021 fut un grand jour dans le Kongo Central. Le Président de la République posait la première pierre de la construction du port  de Banana. Il y a espoir qu’il y aura d’autres pierres. Une multitude de premières pierres  ont été posées à travers la République depuis 1960. La plupart  n’ont jamais été suivies par d’autres. Si on rassemblait toutes ces premières pierres, parions qu’il est possible de construire avec un building ! Saperlipopette !

Apparemment ici, il n’y a rien à craindre. Les espèces sonnantes et trébuchantes sont là. Il s’agit de 1,2 milliards de dollars yankee. Les travaux vont durer  deux à trois ans.

Notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine disposera alors d’un port maritime avec toutes les facilités modernes. Ce port en eau profonde pourra accueillir des gros bateaux et faire du Congo une force commerciale. Nos voisins auront encore des yeux rouges de jalousie. Bref, passons !

Le bonheur des uns fait parfois le malheur des autres et vice versa.

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, en novembre 2020, le président de l’Intersyndical de la  SCTP (Société commerciale des Transports et Ports)  redoutait la fermeture et la disparition de l’entreprise si celle-ci ne participait pas à la gestion du port en eau profonde de Banana. Stupeur et tremblement !

Sinon près de 25.000 travailleurs actifs et retraités seront sur la paille. Enfer et damnation !

Tiens, ça ne leur a donc pas suffit d’avoir tué l’ONATRA ? Sapristi ! On ne mélange pas les torchons avec les serviettes.

D’après mon ami qui sait tout, avec une reconversion et une bonne gestion, le port de Matadi peut renaître de ses cendres tel le Phénix. Il rappelle que le port de Matadi avait été conçu comme port de transit vers le port de Kinshasa, qui est en fait le quai final, relié par le chemin de fer Matadi-Kinshasa. Aussi, la construction de l’aéroport de Ndjili en 1953 n'a pas mis fin aux activités de l’aéroport de Ndolo qui est maintenant utilisé par des avions légers.

De même les petits bateaux pourront continuer à accoster au port de Matadi. Enfin, le livre numérique n’a pas remplacé le livre papier ! Quand les uns redoutent le malheur, d’autres se frottent les mains. C’est le cas du personnel qualifié qui pourra trouver du boulot au port. C’est le cas des cimenteries.

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, l’industrie fonctionne à des niveaux sous-optimaux d’utilisation des capacités installées. Pour ceux qui ne sauraient pas, les capacités de production installées à l’Ouest du Congo sont d’environ 3 millions de tonnes de ciment alors que la demande n’est que de 1,2 million. Le Congo/Kinshasa consomme 25 kg de ciment par an et par habitant contre 90 kg au Congo/Brazzaville, 300 kg en France et 576 kg en Belgique. Tiens, ce n’est donc pas pour rien qu’on dit que le Belge a une brique dans le ventre !

Comme si cela ne suffisait pas, les importations légales ou illégales de ciment, les multiples taxes ainsi que les coûts de l’énergie sont d’autres sources de tribulations. L’activité n'est donc pas rentable. Qui l’eût cru ? Qui l’eût dit ?

Ceci expliquant cela, certains investisseurs veulent fermer, d’autres veulent vendre, d’autres enfin ont restructuré leur dette et capital. Enfer et damnation !

Mais l’arrivée de grands projets de construction peut changer la donne. C’est le cas du port de Banana, du pont entre Kinshasa et Brazzaville, du nouvel aéroport de Ndjili etc. On dit chez nous que si quelqu’un fait semblant de mourir, il faut faire semblant de l’enterrer.

GML

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Ali Kalonga

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