Print this page

Rumba congolaise : « Indépendance cha-cha », hymne de l’émancipation congolaise et africaine



Les chansons « Indépendance cha-cha et Table Ronde », enregistrées durant la Table ronde de Bruxelles où se décida l’Indépendance de la République démocratique du Congo (RDC) en 1960, ont été inspirées d’un rêve des Congolais de célébrer la sortie du joug colonial, avant leur adoption à ce jour par le continent africain.

Après  plus de 80 ans de paternalisme belge, le Congo devenait un pays souverain à l’instar d’autres pays d’Afrique.

« La Table ronde de Bruxelles a contribué à l’écriture d’une anthologie des chansons comme +Indépendance cha-cha,  Table Ronde, Maonso, Sentiment emonani+,  composées pour célébrer la rupture avec la colonisation » , a expliqué à l’ACP Audidax Bemba, opérateur culturel congolai

Après  la conférence de la Table ronde qui avait fixé les modalités de l’émancipation du Congo belge, « Indépendance cha-cha », improvisée par Grand Kallé et son orchestre, s’est imposée comme l’hymne panafricain des indépendances. Que des pays du continent reprennent en refrain la chanson lors de leurs anniversaires d’Indépendance respectifs.

Cette chanson est bâtie sur un style vocal dans lequel le chanteur s’exprime par l’intermédiaire des syllabes ou d’onomatopées, technique maîtrisée par les grands chanteurs de jazz, a fait remarquer le spécialiste.

Dans cette rencontre de deux ténors congolais, anciens sociétaires de la Chorale Saint Joseph de Léopoldville (Kinshasa), Joseph Kabasele (Kallé) et Victor Longomba (Vicky) en janvier 1960, l’orchestre African-Jazz a lancé l’ère véritablement moderne de la Rumba sur fond de la musique congolaise et d’harmonisation des voix.

Les enregistrements de l’African-Jazz à la Table ronde de Bruxelles  ont scellé une identité et une balance définitives de la musique congolaise avec   une apparition du mi-composé de la guitare d’accompagnement par Charles Mwamba Déchaud, et de la guitare solo de son jeune frère Docteur Nico Kasanda.

C’est dans cette optique que la rumba congolaise va désormais jouer un rôle significatif dans la construction de la souveraineté de la RDC.

En tant que symbole de l’unité et de l’identité nationale, la rumba a toujours été utilisée comme un vecteur de fierté et de résistance culturelle face à la colonisation, culminant avec l’hymne de l’indépendance, « Indépendance Cha Cha ». 

Elle a pris son essor à Léopoldville, capitale du Congo belge, dans les années 1950-1960. Ce style musical aux mélodies agrémentées de textes en langue lingala puise ses sources dans les rythmes cubains, cha-cha-cha, rumba, charanga, arrivés par le fleuve Congo au début du siècle dans le sillage des échanges transatlantiques. 

Les missionnaires fustigeaient les établissements nocturnes associés à la dépravation des mœurs et les noctambules qui s’abreuvaient de loisirs réservés à la minorité européenne. C’est dans ce contexte que la rumba s’est enracinée avec l’enregistrement de « Marie-Louise », le premier tube de la musique congolaise.

La rumba congolaise a intégré le patrimoine immatériel de l’humanité fin 2021,  un signe de l’importance de ce style musical dans l’histoire des musiques mondiales.

ACP/CC

Share this article