Le rappeur français Youssoupha Mabiki, fils du feu artiste musicien Congolais Tabu Ley, a annulé son concert prévu le 1er juillet prochain à Kigali, capitale du Rwanda, dans le cadre de sa mini-tournée africaine.

Cela, a-t-il signifié, par solidarité avec la République démocratique du Congo, agressée par le pays de Kagame à travers le mouvement rebelle le M23.

"Concert déjà annulé depuis plusieurs semaines. La tournée africaine compte plus que tout pour moi. Mais là, ce concert là, c’est hors de question", a-t-il répondu à un internaute sur Twitter ce mardi 14 juin 2022.

Pour rappel, une tension est observée entre Kigali et Kinshasa depuis un peu plus de deux semaines. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir le M23 qui a resurgi dans le Nord-Kivu, attaquant les positions des forces armées de la RDC et tuant les populations civiles. Depuis lors, les relations bilatérales entre les deux pays se sont détériorées.

Prince Mayiro/CC



La commission des affaires étrangères du Sénat des États-Unis dénonce le soutien du Rwanda aux combattants du M23. Cet organe permanent du Congrès qui se consacre à la politique étrangère des États-Unis qualifie l’appui de Kigali à ce groupe armé d’inacceptable. Il appelle le monde à le condamner et demande au Conseil de sécurité de l’ONU, à la MONUSCO et au Bureau des affaires africaines du département d'État américain d’enquêter et de demander des comptes aux responsables de cet appui au M23.

Déjà en novembre 2012, le Sénat américain avait adopté un amendement imposant des sanctions économiques aux soutiens du M23. 

Pour le contexte, c’est la commission des affaires étrangères du Sénat qui est chargée de la politique étrangère des États-Unis au Sénat : examen des projets de lois portant dans ce domaine, la surveillance et le financement des programmes d'aides civiles et militaires à l'étranger, les subventions, etc. Elle est une des plus anciennes et des plus puissantes commissions parlementaires du Sénat américain. Présidée plusieurs fois par Joe Biden, elle a connu des membres influents comme Barack Obama lorsqu’il était sénateur. Elle a aujourd’hui à sa tête le démocrate Bob Menendez qui a succédé à John Kerry.

actualite.cd/CC


Trois artistes céramistes et un peintre composent la liste de l’exposition dénommée “Renouveau 3”. Ils présentent leurs œuvres avec un accent au design, au côté esthétique et décoratif. La balle a été ouverte samedi dernier à l’espace “Mission impossible” dans la commune de Bandalungwa. L’exposition ira jusqu’au 16 juillet prochain.

Les artistes qui exposent poussent pour révolutionner, réécrire l’histoire ou présenter d’autres facettes de la céramique ou de la peinture dans le but de sensibiliser, conscientiser. Christian Kakese a même invité, par ses œuvres, à réfléchir pour trouver des alternatives de consommer africains, ne serait-ce que pour des raisons économiques.

Il a peint une toile représentant une statue traditionnelle mais avec un smartphone en main.

« C’est l’acculturation. Nous sommes dans une situation où on commence à perdre nos valeurs identitaires, on copie beaucoup plus sur la culture occidentale ou orientale », a-t-il expliqué.

Dans ses autres toiles, il a peint, de manière un peu moderne, des pièces de monnaie de l’époque du Zaïre. Voulant parler, pour ce faire, de classes sociales dans le pays qui, dit-il, reste à l’extrême. Soit dans la pauvreté soit dans la richesse et pas dans la moyenne.

Christian Kakese participe pour la première fois à l’expo renouveau, il y apporte des tableaux de peinture alors qu’elle n’a connu jusqu’ici que des œuvres de céramique dans ses premières éditions, en 2019 et 2021. C’est également sa première exposition à Kinshasa depuis son retour de la Chine d’où il vient pour la suite de sa formation.

A l’entrée de la salle, une œuvre de céramique attire l’attention. En vitre, dans l’eau, avec un visage probablement connu, elle est faite de céramique cuite et émaillée. Le visage de Sindika Dokolo, collectionneur des œuvres d’art, décédé en octobre 2020, est perceptible à l’intérieur.

Bulembi Bulls, auteur de l’œuvre, l’intitule immortalité. Il l’a placée dans l’eau à travers une vitre pour symboliser le lien entre le monde des vivants et celui de l’au-delà.

« J’ai représenté Sindika Dokolo pour son parcours positif et son intérêt pour notre culture. L’immortalité, c’est à travers nos actes, nos parcours sur la terre. Si tu as bien fait les choses, si tu as aidé les autres, si tu as contribué à quelque chose, tu vas rester immortel », a-t-il souligné.

Mission impossible studio, un nouvel espace de création

Cette exposition a marqué également la présentation d’un nouvel espace de travail des artistes qui tiennent l’initiative de l’exposition “Renouveau”. Mission impossible studio sera un atelier, espace de travail et un lieu de présentation des œuvres.

« Cet espace sera un lieu d’échange. Après l’exposition, l’endroit sera aménagé pour échanger avec des journalistes, des étudiants et ceux qui désirent discuter avec nous sur l’art, la céramique et bien d’autres », a fait savoir Stanilass Mbwanga, artiste céramiste et initiateur.

L’idée de cette création est partie du constat selon lequel les artistes travaillent mais n’ont pas d’endroits pour présenter leurs productions. Étant également enseignant à l’académie des beaux-arts, Stanilass se voulait de donner l’exemple.

« Cet espace a été conçu pour réveiller, faire voir aux gens qu’il y a des choses que nous pouvons faire mais qui des fois semblent impossibles. Comme avoir notre propre lieu de travail et espace de présentation, dans de bonnes conditions », a-t-il ajouté.

La visite reste ouverte aux visites entre 9h et 16h pendant la semaine et sur rendez-vous pour les week-ends. Elle se trouve sur l’avenue Bukaka numéro 158, dans la commune de Bandalungwa.

Emmanuel Kuzamba



Le Pape François annonce qu’il va célébrer une messe avec la communauté congolaise de Rome le 3 juillet prochain. Le souverain pontife a fait cette annonce ce lundi 13 juin au chapitre général des missionnaires d'Afrique, une société de vie apostolique missionnaire de droit pontifical.

« A mon grand regret, j'ai dû reporter mon voyage au Congo et au Sud-Soudan. En effet, à mon âge, il n'est pas si facile de partir en mission ! Mais vos prières et votre exemple me donnent du courage, et je suis confiant que je pourrai rendre visite à ces peuples, que je porte dans mon cœur », a-t-il dit. 

Et d’ajouter :

« Dimanche prochain, je vais essayer de célébrer la messe avec la communauté romaine congolaise. Le 3 juillet, le jour que je devais célébrer à Kinshasa, nous emmènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là, nous célébrerons avec tous les Congolais romains, qui sont nombreux ».

Initialement prévue du 2 au 5 juillet prochain en RDC et du 5 au 7 juillet au Soudan du sud, la tournée du Pape en Afrique a été annulée, puis renvoyée sine die des suites de ses problèmes au niveau du genou et de la hanche. Cette annonce est intervenue vendredi 10 juin dernier. Deux jours plus tard, soit ce dimanche 12 juin, le Pape a envoyé un message aux autorités ainsi qu’aux populations des deux pays dans lequel il présente ses excuses pour ce rendez-vous manqué. Dans le même message, il a réitéré sa volonté d’effectuer ce voyage dans les jours à venir.

actualite.cd/CC



Les Forces Armées de la République démocratique du Congo confirment l'attaque de la cité frontalière de Bunagana ce lundi 13 juin 2022 par les rebelles du M23, qui contrôlent désormais la zone après d'intenses combats avec l'armée loyaliste.

Dans une communication officielle faite dans la soirée de ce lundi, les FARDC affirment une nouvelle fois que les M23 ont été soutenus par les militaires rwandais, qui ont cette fois attaqué « à découvert ». L'armée condamne une « invasion ».

« Les Forces de défense du Rwanda ont cette fois et à découvert, décidé de violer l'intangibilité de notre frontière et l'intégrité de notre territoire en occupant la cité frontalière de Bunagana. Ce qui constitue ni plus ni moins, une invasion de la RDC et les FARDC tireront toutes les conséquences qui s'imposent et défendront la partie », a déclaré le Général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, cité par la radio télévision publique RTNC.

La tension est vive depuis la matinée de ce lundi à Bunagana, une région stratégique pour l'économie de la province du Nord-Kivu et du pays, étant donné que la RDC partage ses frontières avec l'Ouganda notamment à Bunagana. D'ailleurs des civils se sont réfugiés dans ce pays voisin.

Dimanche, l'armée avait déjà fait savoir que l'objectif du Rwanda est d'occuper Bunagana, en vue « d'asphyxier la ville de Goma ». Jusqu'à présent, le Rwanda continue de nier son implication alors que plusieurs images montrent ses militaires sur le sol congolais.

Alphonse Muderwa



Le monde célèbre ce lundi 13 juin la journée internationale de sensibilisation à l'albinisme, une anomalie génétique qui concerne quelques centaines de milliers de personnes sur la planète et reconnaissables à leur peau et cheveux dépigmentés. De nos jours, cette particularité est très souvent source de préjugés, de discriminations voire de violences.

A l’occasion de cette célébration, Yan Mambo, initiateur et coordonnateur de l'ASBL "Plus de couleur" soutient que les notions sur l'albinisme doivent déjà être évoquées à partir de l'école. Pour lui, ce sera une arme efficace pour lutter contre les stigmatisations et les superstitions liées à cette maladie génétique.

« C'est très important de sensibiliser sur l'albinisme dès le début, dans les milieux scolaires. Les superstitions habitent ceux qui n'ont jamais été enseignés par rapport à ça. C'est maintenant le temps de préparer la future génération, de lui faire comprendre ce que c'est l'albinisme », a déclaré, à ACTUALITE.CD, Yan Mambo.

La célébration de cette année (2022) est placée sous le thème « tous unis pour faire entendre nos voix ». A en croire Yan Mambo, la thématique est appropriée dans le contexte actuel étant donné qu’elle bannit toute velléité de discrimination.

« Aujourd'hui, la discrimination n'est pas à l'ordre du jour car elle est toujours dans nos sociétés et nous devons vivre avec. Aux concernés de lutter pour s'affirmer. Nous devons créer l'émulation et révéler que nous sommes des élites », a-t-il martelé, insistant que la persistance de la stigmatisation, la discrimination ou encore la marginalisation de ce groupe social dans certaines sociétés "n'a pas sa raison d'être".

Celui qui est surnommé "ours blanc" déplore également le fait que les produits de prise en charge et de prévention des complications liées à l'albinisme soient vendus à un prix très cher. Il en appelle au gouvernement, tout en précisant que des contacts ont été amorcés dans ce sens.

« Il y a cinq ans, nous avons proposé au régime passé la création des albishops, des sites de vente à un prix abordable des produits de protection, en collaboration avec les dermatologues et les ophtalmologues. Malheureusement, notre requête est restée sans suite. Avec l'actuel président, nous avons eu des contacts lors du colloque en rapport avec l'albinisme organisé par l'Union Européenne. Son mandat n'en est pas à sa fin donc, nous continuons d'attendre une bonne suite », a-t-il fait savoir.

Un "Festival de l'handicap" dénommé "ma fierté" est prévu au mois d'août prochain par plusieurs organisations de défense des droits des personnes atteintes d'albinisme au stade des martyrs, en rapport avec cette journée.

Bruno NSAKA



Le conseiller technique de Chelsea FC, Claude Makelele Sinda a montré sa volonté de devenir le prochain sélectionneur de l'équipe nationale de la République Démocratique du Congo qui est en crise depuis le début des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023.

Au cours de l'émission "Grand Entretien", l'ancien international français s'est dit prêt pour ramener son pays d'origine à la prochaine fête du football africain.

"Personnellement je suis prêt, nous sommes aussi très nombreux et nous voulons nous asseoir pour restructurer le football en RDC. On produit déjà beaucoup des choses dans l'ombre pour ce pays continent et pour tout ce que le public réclame nous sommes aussi prêts à le faire", a-t-il déclaré.

Après sa retraite en tant que footballeur, Claude Makelele a débuté sa carrière d'entraîneur comme adjoint en 2011 au sein du Paris Saint-Germain.

Il est devenu coach principal du SC Bastia en 2014, avant de signer au club Galois de Swansea City comme entraîneur adjoint en 2017.

Le natif de Kinshasa a entraîné le club belge de KAS Eupen entre 2017 et 2019, avant de devenir actuellement conseiller technique chez les Blouses de Londres.

En tant que footballeur, Makelele a évolué dans plusieurs clubs, entre autres le FC Nantes, l'Olympique de Marseille, Celta Vigo, le Real Madrid, Chelsea FC et le PSG.

Il compte 71 sélections avec l'équipe de France, dont une finale de Coupe du Monde 2006 perdue face à l'Italie.

Gratis Makabi



Une seule mauvaise langue a tenté d'aiguiser une fausse polémique autour d'un fait aussi anodin non autrement lié au protocole d'État.Tout se passe sur Twitter. A cause d'une maladresse commise sur les questions qu'elle était sensée bien maîtriser, une députée nationale a fait la honte de la chambre basse du parlement. Un tweet de Marie-Ange Mushobekwa sur le Premier Ministre Sama Lukonde, est passé véritablement pour un simple buzz raté. Heureusement, plus les commentaires pleuvaient, plus l'auteure de la publication devenait ridicule.

Comme relayer par une ancienne journaliste devenue politicienne, l'ancienne ministre des droits humains et députée nationale Marie-Ange Mushobekwa s'interroge malicieusement sur son compte Twitter : «#RDC Que fait le 1er Ministre en fonction derrière la garde républicaine qui rend les honneurs au couple royal belge ?».

L'on se croirait qu'elle était dans un schéma scientifique de bonne foi où chaque question équivaut à la réponse des experts en la matière, non du tout. Mushobekwa finit par être trahie par sa propre conscience (mauvaise foi). La députée s'est improvisée sur des notions aussi complexes que celles de protocole de nos autorités. Elle affirme avec hargne : «Le problème n'est pas nos invités (auxquels je souhaite un excellent séjour chez moi à Bukavu), mais le protocole...Et le mental d'escale...de nos autorités».  

En lisant les commentaires nourris après sur la page Twitter de Mushobekwa, l'ancienne ministre ne pourrait plus jamais se livrer à cœur ouvert à ce genre des “mauvaises” blagues. 

D'abord Pat Tangelo lui rétorque : «Madame, regardez bien votre propre photo. La GR est rangée des 2 côtés du tapis. Le PM n'ayant pas rang de chef d'État il ne devrait pas, en principe, marcher avec le Roi. Donc il ne pouvait être qu'en dehors de cette zone, ce qui le place là où il est sur la photo, c'est normal». 

L'autre commentaire de Hervé Mbikayi vient amplifier l'ignorance étaler par Marie-Ange Mushobekwa sur la place publique : «En ignorant le protocole en matière des honneurs militaires, Mme Mushobekwa, ancienne ministre de surcroît, commet la bêtise de faire passer son ignorance pour de l’intelligence et l’imbécillité de croire que cela fonctionne». 

Albert Kabongo Mentor exprime ses regrets vis-à-vis d'une ancienne journaliste qui devrait à la limite, à chaque circonstances où se pointent les officiels, maîtriser des questions élémentaires du protocole d'État : «OPINIONS CROISÉES-OPIC. Mme ayant été journaliste, je m'étonne de votre observation ! Vous jugez la scène à partir d'une photo prise dans un angle donné. Le 1er ministre était au pied de l'avion pour saluer le couple royal. La scène est dynamique. Un peu de respect et de civilité !».

Ces trois réponses dévoilent les intentions cachées de “l'opposante” Mushobekwa, de vouloir s'entendre à tout prix. Même quand la voix ne porte pas, ou quand elle est complètement inhibée par les insuffisances. Évidemment, la confusion règne autour du concept “opposition”. Certains pensent bâtir leur popularité sur les critiques “honteuses” revêtues d'une haine viscérale contre les autorités. L'ancienne ministre, originaire de Kabare, croyait tirer son épingle du jeu avec sa publication en confessant son ignorance, or elle a commis une bourde irréparable. Malgré que le fait que les réseaux sociaux soient considérés comme la rue qui donnent à l'accès à tout le monde, les intellectuels préfèrent éviter le sensationnel (le buzz) sur des questions de haute portée de la République.

Jean-Chrisostome Luntadila



Le prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, appelle la Communauté internationale à s'impliquer dans l'agression de la République démocratique du Congo comme elle le fait en Ukraine.

Dans une conférence de presse ce dimanche 12 juin 2022, il indique que la souffrance du peuple congolais doit interpeller le monde entier.

« La souffrance doit être traité de la même façon et je ne pense pas que le monde va continuer à se taire. Quand je vois la réaction du monde par par rapport à l'agression de l'Ukraine, toutes les sanctions qui ont suivi et des milliards des dollars mobilisés, on ne peut pas continuer à fermer les yeux sur des millions de mort au Congo et croire que nous vivons sur la même planète. L'agression de la RDC aujourd'hui, moi je ne vois pas la différence avec l'agression de l'Ukraine », a-t-il déclaré.

Mukwege demande que la discrimination et la politique des deux poids deux mesures cesse. Il plaide également pour des sanctions contre le Rwanda qui agresse la RDC.

Il sied de rappeler que les relations entre le Rwanda et la RDC sont tendues depuis maintenant plusieurs semaines. C'est suite à un « appui du Rwanda aux rebelles du M23 » qui déstabilisent les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, près de la ville de Goma (Nord-Kivu).

Déogratias Cubaka, à Bukavu



Après les symboles et les «regrets» pour les blessures de la colonisation, la dernière étape du voyage de six jours du roi des Belges en RD Congo a été marquée dimanche par les combats en cours dans l'est et un regain de tension avec le Rwanda voisin. Le roi Philippe, son épouse la reine Mathilde et la délégation gouvernementale belge qui les a accompagnés durant leur premier déplacement dans l'ex-Congo belge ont rencontré le médecin congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, dans son hôpital de Panzi, à la périphérie de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.

C'est là que sont soignées depuis la fin des années 90 des femmes victimes d'atroces violences sexuelles utilisées comme «arme de guerre» dans cette région de l'est de la RDC qui, comme les provinces plus au nord de l'Ituri et du Nord-Kivu, sont en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés. Denis Mukwege, connu comme «l'homme qui répare les femmes», mène aussi un combat contre l'impunité entourant et encourageant selon lui ces crimes. Il milite pour une «justice transitionnelle» et un tribunal international pour la République démocratique du Congo.

Au moment où le couple royal arrivait dimanche matin à Bukavu en provenance de Lubumbashi, grande ville du sud-est minier, de nouveaux combats violents étaient signalés au Nord-Kivu, à la frontière ougandaise, entre l'armée congolaise et la rébellion du «M23» (pour «Mouvement du 23 mars»).

Ancienne rébellion tutsi vaincue en 2013, le M23 est réapparu en fin d'année dernière, en reprochant aux autorités de Kinshasa de n'avoir pas respecté des engagements pour le désarmement et la réinsertion de ses combattants. De nouveau, la RDC accuse le Rwanda de soutenir et armer cette rébellion, ce que Kigali continue de nier.

Pour Denis Mukwege, l'implication rwandaise ne fait pas de doute. «L'agression est claire, il faut la nommer, et la Belgique peut le faire», a lancé le docteur lors d'une conférence de presse avant l'arrivée du roi des Belges à l'hôpital de Panzi.

Il a estimé que la Belgique pouvait «jouer un rôle très important» dans cette crise et a également pris à témoin la communauté internationale dans son ensemble face à cette «agression», qu'il a comparée à la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

«Un acte fort»

«Nous, on nous demande de négocier avec nos agresseurs, alors que quand la Russie a agressé l'Ukraine, ce sont toutes les nations qui ont demandé que cette agression s'arrête», a-t-il estimé, déplorant que la RDC et le Rwanda soient renvoyés dos-à-dos dans cette crise. Il faut arrêter «l'humanisme à géométrie variable», le «double standard», a-t-il demandé.

Dans un discours mercredi à Kinshasa, qui lui avait permis de redire ses «plus profonds regrets pour les blessures» infligées aux Congolais durant la période coloniale, le roi Philippe avait aussi parlé de «la violence inhumaine et de l'impunité» régnant «trop souvent» dans l'est. Il avait également évoqué «la préservation de l'intégrité territoriale du Congo, une préoccupation majeure».

Le souverain n'a pas pris la parole dimanche. Mais la ministre belge de la Coopération, Meryame Kitir, a réaffirmé le «soutien» de la Belgique au «droit de la RDC de défendre l'intégrité de son territoire et de défendre sa population contre les groupes armés et toute ingérence extérieure». «Tant la RDC que ses voisins doivent effectuer des efforts internes pour assainir la situation sécuritaire», a-t-elle déclaré, en appelant à éviter tout «message de haine vis-à-vis de certaines communautés». «Nous rendre visite en ce moment, où le Congo est victime d'une énième agression, est un acte humanitaire fort», «un acte de courage exceptionnel», a estimé le Dr Mukwege.

«Nous ne vous oublierons jamais, vous êtes des femmes d'exception pour la manière dont vous avez fait face aux atrocités», a de son côté déclaré la reine Mathilde aux femmes rencontrées à l'hôpital, selon le service de communication du Premier ministre congolais qui participait à la visite. Le roi et la reine devaient retourner dans la soirée à Lubumbashi puis regagner Bruxelles lundi.

Le Figaro avec AFP/CC

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Ali Kalonga

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