La salle polyvalente de l’Hôtel de ville de Kinshasa a servi de cadre mardi 14 décembre 2021 à une conférence-débat axée sur « Les valeurs du roi de la Rumba congolaise/Rochereau Tabu Ley.

Cette activité culturelle a été organisée à l’initiative de Mme Yvette Tabu, fille de son père et commissaire en charge de culture, arts, médias, communication et numérique de la ville de Kinshasa pour honorer la mémoire de l’illustre disparu depuis le mois de novembre 2013.

Plusieurs personnalités du monde musical et scientifique ont pris part à cette conférence-débat, entre autre Le Karmapa, Manda Chante, Jean Goubald, Pr Yoka Lye, Pr Grégoire Lefuoba en provenance du Congo/Brazzaville.

Ce dernier parlant de Rochereau d’heureuse mémoire, a indiqué avoir gardé de cette icone le souvenir d’un philosophe. « Je pense qu’il est le Ronsard de l’Afrique, le poète des amours et un monument qui devient de plus en plus un patrimoine de toute l’Afrique », a fait savoir le Pr Lefuoba.

Pour confirmer le caractère philosophique de Tabu Ley, il a souligné que quand Tabu Ley a composé Congo Avenir, personne ne pouvait s’imaginer que ce qu’il a dit, il y a une cinquantaine d’années, la réalité allait éclater aujourd’hui.

Cette conférence –débat était l’occasion pour les scientifiques de revisiter l’histoire de Rochereau Tabu Ley.

Ilenda wa Ilenda



La plupart des personnes touchées sont testées négatives à la Covid-19. Selon l’Objectif, une maladie a frappé presque tout le monde. Les Kinois se posent moult questions, cherchant à savoir s’il s’agit d’une épidémie, d’un virus ou d’une maladie endémique.

Les symptômes de cette maladie sont la grippe et la fièvre qui fait partie également des symptômes de la pandémie du Covid. Quelle est donc cette maladie ? Fort heureusement que cette maladie n’est pas mortelle. Mais plutôt, elle dérange la quiétude et crée des dépenses inattendues chez les paisibles citoyens alors les fêtes de fin d’année pointent déjà à l’horizon.

La balle est du côté du ministère de la Santé pour préciser à la population de quelle maladie il s’agit exactement. Bien entendu avec l’origine et les causes, le traitement et les précautions à prendre pour l’éviter.

Les médecins appellent les personnes touchées à aller consulter le plus tôt possible dans un centre hospitalier capable d’établir un diagnostic fiable, afin de recevoir le traitement approprié. « Je demande seulement, en cas des signes, d’aller dans un centre où on dépiste le coronavirus comme c’est le cas dans mon centre hospitalier Vijana, à Ngaliema aussi bien qu’à St Joseph.

Allez-vous faire dépister, » conseille le docteur Kalombo Chayli, interrogé par nos confrères de Radio Okapi. « C’est gratuit. Cela vous permettra d’éviter le pire qui peut vous arriver ». Voilà qui va davantage occuper l’esprit des responsables sanitaires congolais.

Après une belle victoire contre la 11ème épidémie d’Ebola dans le pays, officiellement terminée depuis le mois de novembre, la RDC doit désormais se battre contre un Covid-19 en pleine recrudescence, mais aussi contre la rougeole, qui revient en force dans le nord-ouest. Autant d’urgences sanitaires qui mettent à mal le système hospitalier.

“Pour une personne déjà atteinte par une grippe, il faut cependant être dans des endroits aérés, éternué dans un mouchoir ou sur le coude, laver ses mains au minimum au savon pour ne pas contaminer d’autres personnes’’, indique une femme.

Il sied de rappeler qu’en décembre 2020, une épidémie similaire de grippe s’est manifesté à Kinshasa en pleine pandémie de Coronavirus, peut-on parler d’une grippe saisonnière ? Seuls les experts en Santé Publique peuvent nous éclaircir.

Raymond Okeseleke



Revue de presse du vendredi 17 décembre 2021.

Les espoirs se sont envolés après avoir tenu en haleine toute une population. Ce n’est un secret pour personne, la rigueur des forfaits essuyés sous le régime précédent a poussé la population au divorce d’avec le pouvoir insouciant de Joseph Kabila. Les discours, l’histoire ont forgé une embellie dans la conscience d’une population, prête à embrasser même le diable, quitte à déboucher sur un changement positif profitable au plus grand nombre, regrette La République.

Le journal en veut pour preuve l’implication (présumée) des collaborateurs du Chef de l’Etat relevée dans l’enquête Congo Hold-up. Et il y a pire. La fameuse taxe de tous les ennuis et dont on refuse de retirer, en dépit des recommandations de l’Assemblée nationale et du Sénat. Que l’on mette en berne les prérogatives d’une institution, cela ne traduit nullement l’existence d’un régime démocratique tant psalmodié.

Dans le même contexte s’inscrit le dépit de Modeste Bahati, président du Sénat, face au non-respect des articulations des Lois des finances. Avant de toner : « Ou alors nous élaborons le budget dans la complaisance. Comment peut-on comprendre que là où il était prévu des dépenses pour réaliser 708 projets, on n’en a réalisé que 41. Plus grave, on avait prévu pour les 708 projets 160 milliards de Francs congolais (80 millions USD), mais on est allé à 200 milliards de Francs congolais (100 millions USD) pour 41 projets », a dénoncé Bahati Lukwebo.

Dans le même ordre d’idées, Le Journal indique que la famille Tshisekedi est « embarrassée par le scandale sur la taxe RAM » qui révèle : le ministre Kibassa n’est autre que… le beau-frère du Chef de l’Etat. Sa sœur, Isabelle Kibassa Maliba, est l’épouse de Jean-Claude, le grand frère de Félix Tshisekedi. Députée PS provinciale du Brabant wallon, en Belgique – pays dont elle a la nationalité – elle a donné sa démission il y a peu et se consacre à diriger le bureau Best Consulting. Or, selon Espoir Ngalukiye, expert de La Lucha – organisation civique bien connue – qui l’a déclaré devant l’Assemblée congolaise début octobre, c’est Best Consulting qui se cache derrière la société 5C Energy, créée en novembre 2019, qui a signé un contrat avec l’ARPTC et empoche 30% des recettes de la taxe RAM comme prestataire du service.

Entre les 30% de 266 millions de dollars qui iraient à une société liée à sa belle-sœur, les 40% pour l’Etat dont on ne trouve pas trace, et les 25% pour l’ARPTC dont le ministère des Postes et Télécoms assure que le Président est le seul ordonnateur des dépenses, cela fait beaucoup d’argent, déplore le trihebdomadaire.

EcoNews se fait l’écho des dépassements budgétaires qui sont devenus la norme. Et quand on pose la question au flic financier en chef, Jules Alingete, il relativise et estime que le dépassement budgétaire ne peut nullement être assimilé à une faute de gestion !

Ce n’est pas cependant le cas au Parlement où le sujet agace. Au Sénat, son président, Modeste Bahati Lukwebo, s’est rappelé ses cours des finances publiques. Le speaker de la chambre haute du Parlement a tapé du poing sur la table. Il est temps, pense-t-il, de ramener de l’ordre dans les rangs, en freinant l’hémorragie dans les finances de l’Etat, écrit le tabloïd qui titre à ce sujet : « Bahati tire sur la Présidence de la République ».

Dans ce qui peut être considérée comme un problème de mauvaise gouvernance, Forum des As relaie l’appel de l’opposant Martin Fayulu qui demande aux Congolais de s'opposer à la venue des policiers rwandais en RDC.

« Cette présence, comme celle de l'armée ougandaise, viole la souveraineté de notre pays et tend à officialiser sa balkanisation », suppute Martin Fayulu Madidi.

Dans un autre registre, La Prospérité annonce que la ville d’Istanbul abrite du 17 au 18 décembre 2021, le 3ème Sommet de partenariat Turquie-Afrique. Il s’agit d’un évènement d’affermissement des liens politiques et commerciaux qui va se dérouler au Palais des Congrès.

Dans sa double casquette de Président de la République démocratique du Congo et Président en exercice de l’Union Africaine, Félix Antoine Tshisekedi prendra part active à ce rendez-vous qui connaitra la participation de plusieurs Chef d’Etat et de gouvernement africain et près de mille entrepreneurs turcs et africains.

La lutte contre le terrorisme en Afrique sera aussi au centre des discussions au cours de ces assises de haut niveau, ajoute Le Potentiel, qui indique que la Turquie a été déclarée « partenaire stratégique » de l’Union africaine.

En sport, initialement prévu aux Emirats Arabes Unis dans la ville d’Abu Dhabi, en Asie, le stage des Léopards aura finalement lieu en Egypte dans la ville du Caire du 26 décembre 2021 au 6 janvier 2022, informe L’Avenir.

Cuper va saisir cette opportunité pour se faire une idée claire sur les potentiels joueurs évoluant au pays pouvant rejoindre la sélection nationale afin d’affronter les rencontres des barrages prévues en mars 2022.

radiookapi.net/CC



Le Président de la République et Président en exercice de l’Union africaine, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est attendu à Istanbul en Turquie où il va participer, à l’invitation de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, au 3ème sommet de partenariat Turquie- Afrique, prévu du 17 au 18 décembre 2021, à la ville d’Istanbul.

Le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, qui accompagne le Chef de l’Etat à ces assises, a quitté Kinshasa mercredi pour la capitale turque, où il devra prendre part, en marge de ce sommet, à une réunion ministérielle dans le but de discuter des moyens d’approfondir les relations commerciales et économiques.

Selon une source de la Présidence, l’événement aura lieu au Palais des Congrès de Istanbul et sera marqué par des entretiens bilatéraux et un déjeuner de travail consacré aux investisseurs, dans l’objectif de resserrer les liens politiques et commerciaux patiemment tissés depuis vingt ans.

La lutte contre le terrorisme en Afrique sera aussi au centre des discussions au cours de ces assises de haut niveau.

Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et plusieurs autres Chefs d’État et de gouvernement africains prendront part à cette rencontre qui accueillera également, mille entrepreneurs turcs et africains. Ces derniers auront l’occasion de tenir des réunions privées.

La Turquie ayant été déclarée « partenaire stratégique » de l’Union Africaine au cours d’un sommet de l’organisation panafricaine en 2008, s’inscrit dans le principe de la coopération « gagnant-gagnant » dans ses relations commerciales et économiques avec l’Afrique.

Stéphie MUKINZI & ACP/CC





La démolition des constructions anarchiques en cours dans la concession de la société SEP-Congo SA par la police au quartier Ango Ango dans la commune de Matadi (Kongo-Central) est une procédure judiciaire régulière, a affirmé mercredi 15 décembre à Radio Okapi le président du tribunal de grande instance de Matadi, Pi-Ronsard Bonyeme.

Selon lui, cette juridiction avait rendu un jugement ordonnant le délogement de soixante-dix personnes et la démolition de leurs maisons à leurs frais après avoir été saisi par la SEP-Congo pour occupation illégale de sa propriété. Tous les spoliateurs avaient été mis en demeure de s’exécuter volontairement, dans les 48 heures sous peine d’une exécution forcée, mais ils faisaient la sourde oreille, a-t-il déploré.

Depuis mardi 14 décembre, les habitants du site de la SEP-Congo, assistent donc à la démolition de leurs maisons dont certaines sont construites en hauteur, en matériaux durables. « C’est un vrai coup dur ! », affirment-ils.

Pour sa part, le président du tribunal de grande instance de Matadi affirme que des spoliateurs avaient troué la clôture et s’étaient introduits dans cette concession, où ils ont érigé des maisons avec la bénédiction de certains responsables coutumiers.

Selon Pi-Ronsard Bonyeme, le greffe du tribunal de grande instance de Matadi, saisi par la SEP-Congo, avait commencé l'exécution de cette décision. Mais, celle-ci avait été suspendue à la suite d’interférences des politiciens.

Ce dossier ne date pas d'aujourd'hui. En 2016, Augustin Matata Ponyo alors Premier ministre, avait dépêché à Matadi une commission composée des ministres de son gouvernement pour obtenir une exécution apaisée de cette décision de justice, mais en vain.

radiookapi.net/CC



L'association 1, 2, 3 a mis en place une nouvelle structure dénommée « Le Parlement Debout ». Le lancement de cette dernière a eu lieu le mardi 14 décembre 2021, à Kolwezi, en province du Lualaba. 

Cette structure a pour but d’accompagner la vision du Président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. 

Dans une interview accordée à la presse locale à l'issue de la rencontre qu'il a eue avec les parlementaires debout le même mardi, Kutshi Tshomba, président national de ladite association, a fait savoir que le «  Parlement Debout » soutien également les actions menées par les parlementaires. 

« 1, 2, 3 vient de créer son Parlement Debout. Bien-sûr, on a copié quelque part et c'est aujourd'hui que nous avons lancé notre première rencontre du Parlement Debout. L'objectif c'est soutenir la vision du chef de l'État, soutenir aussi la personne qui interprète bien cette vision, qui est Fifi Masuka Saïni. Et se soutenir aussi entre nous  mutuellement les parlementaires. Nous allons commencer à se réunir chaque jour de 7h30 à 8h30, une heure de rencontre », a-t-il fait savoir. 

Il a affirmé que cette structure « qui rassemble jeunes et vieux, va également militer pour que les membres qui la composent aient accès à l'emploi, afin de lutter contre le chômage ».

« Nous allons aider les jeunes parlementaires à trouver de l'emploi parce qu'ils aiment Fatshi. Personne ne leur a donné de l'argent, ils sont venus par amour. Ils aiment le président, le président les aime aussi. Comme le président a dit gagnant-gagnant, l'amour doit être aussi gagnant-gagnant », a ajouté Kutshi Tshomba, président national de l’association 1, 2, 3. 

Par ailleurs, il précise que le Parlement Debout est une structure qui regorge les militants de toutes les tendances confondues. La même source prévoit une série de rencontres tous les jours à l'intention des parlementaires, pour les sensibiliser sur la vision du président de la République. 

Marcelo Mfumu, à Kolwezi



Cet art musical congolais, inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco mardi 14 décembre, compte un orchestre fameux et de nombreux adeptes à Bukavu, dans le Sud-Kivu.

Dès que les premières notes de Mpenzi Asha retentissent, toute la salle est debout. Le saxophone entraîne les corps sur la piste de danse. Genoux fléchis, les mains au niveau du bas-ventre, les hanches des spectateurs ondulent de droite à gauche. La chanson du groupe congolais Grand Mike Jazz est un classique depuis la fin des années 1990.

En octobre, elle a été jouée par l’orchestre sur la scène du festival Rumba Parade, organisé pour la première fois à Bukavu, l’une des principales villes de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « C’est ici que nous avons tous découvert notre passion pour la rumba », se souvient le chanteur Déo Kanoziré. Adolescent, il ne manquait jamais un concert des vedettes de la région. Tous jouaient à La Pirogue, un bar mythique du chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Le futur alto y a rencontré son idole, Rachid King, dans les années 1970.

Les succès scéniques de ce compositeur dépassent rapidement les frontières du Maniema, sa région d’origine, située dans le centre-est du pays. En 1968, le gouverneur de Bukavu lui demande de s’installer dans son agglomération et d’y monter une formation musicale. Rachid King crée le Grand Mike Jazz, dont le nom s’inspire de la rivière Mikelenge, qui traversait son village natal. « A l’époque, tout le monde avait les yeux rivés sur la capitale, Kinshasa, considérée comme le berceau de la rumba. Pourtant, ici, à plus de 2 500 kilomètres, le groupe s’est approprié ce style musical. Il mélangeait rythmes modernes et traditionnels et chantait en dialectes », reprend Déo Kanoziré.

Société des ambianceurs et des personnes élégantes

Autant dire que le classement de la rumba congolaise au Patrimoine immatériel de l’Unesco, annoncé mardi 14 décembre, est une fierté pour tout le pays, et pas seulement à « Kin ». Aujourd’hui, la formation Grand Mike Jazz compte encore huit membres, qui font vivre le répertoire dans tous les lieux de spectacle de l’est de la RDC. Certains sont fiers d’être montés sur scène avec la star fondatrice, comme Djomalie Kabugi, l’un des doyens du groupe. A presque 70 ans, il continue de chanter énergiquement en kiswahili, la langue majoritairement parlée dans la zone.

Parés de chapeaux et de vestes en tweed taillées sur mesure, ces « vieux papas », comme ils se surnomment eux-mêmes, soignent leur look à chaque prestation. Ils ne se disent pas « sapologues », mais ont certainement été influencés par la Société des ambianceurs et des personnes élégantes (SAPE), un style vestimentaire né dans la capitale et popularisé par le « roi de la rumba », Papa Wemba. Mais « il n’y a pas que Kinshasa ! » réplique Frédéric Kalumuna, président de Grand Mike Jazz. « Là-bas, les orchestres meurent avec leur fondateur. Mais dans l’est du pays, nous sommes encore là, malgré la mort de Rachid King, en 2013. Et notre objectif est que Grand Mike Jazz nous survive », poursuit le percussionniste.

Dans la ville d’origine du groupe, il suffit d’allumer la télévision ou d’entrer dans un restaurant pour entendre résonner les rythmes congolais. Les jours de fête, de mariage ou même de victoire de l’équipe régionale de football, les « toumbas » (tambours) et les maracas enflamment les enceintes. « J’ai d’abord subi la rumba avant de la connaître », ironise Joyeux Bin Kabodjo, directeur de l’espace culturel Kwetu Art, à Bukavu. Durant toute son enfance, il a écouté les airs qu’appréciait son père, diffusés par l’unique poste de radio de la maison, « sans avoir le choix ». Progressivement, ils se sont imposés dans son quotidien sans qu’il s’en aperçoive. « Jusqu’à ce qu’un jour, je les aime. J’ai même utilisé les paroles de la chanson Eau Bénite [du chanteur de rumba congolais Simaro Lutumba] pour draguer ma première copine ! », poursuit le jeune humoriste de 25 ans.

A la fois danse sensuelle et musique folklorique

La rumba est devenue un « élément très représentatif de l’identité du peuple congolais », selon la ministre de la culture, Catherine Kathungu Furaha, qui a plaidé pour l’inscription de cette musique sur la liste de l’Unesco. Un dossier porté par la RDC et le Congo-Brazzaville, alors que, selon la tradition, la rumba est née dans l’ancien royaume Kongo, où l’on dansait la « Nkumba » nombril contre nombril. Avec la traite négrière, ce rythme s’est exporté jusqu’à Cuba, aux Antilles et en Amérique, avant de s’imposer à nouveau sur le continent africain à partir des années 1940.

Ces mélodies sont avant tout une histoire d’héritage. « Même les artistes actuels utilisent les techniques des anciens », explique Petit Wendo en fredonnant Marie-Louise, sa chanson favorite, composée en 1948 par Wendo Kolosoy, dit « Papa Wendo », considéré comme le père de la rumba congolaise. Petit Wendo s’est imposé sur la scène kinoise en reprenant les tubes de son mentor et fait un tabac lorsqu’il se produit dans l’est du pays. Aujourd’hui, les jeunes chanteurs « ne peuvent pas faire l’impasse sur ce style », indique-t-il



Cinq ans après la cubaine, la rumba congolaise a fait son entrée au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Un projet porté par Kinshasa et Brazzaville, qui n’ont pas ménagé leurs efforts.

En juin 2019, peu avant sa mort, Fumu Fylla, alors président du Comité rumba du Congo, déclarait : « Le rythme de la rumba congolaise est la cadence même du fleuve Congo, avec ses secousses vertigineuses, avec ses élans impétueux et fusionnels. » C’était lors d’une réunion des comités scientifiques des deux Congos chargés d’élaborer le plaidoyer pour l’inscription de leur rumba sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 

Indépendance Cha-Cha

Devant opérer le choix d’un élément d’exception, les experts ont opté pour la rumba congolaise « parce qu’elle est l’expression par excellence de notre passion de vivre, de notre résilience, justifiait le document de plaidoyer. Compagne de route et de lutte de l’histoire politique des Congos, elle a fini par devenir, non plus seulement un moment festif et un défouloir, mais un vecteur de mobilisation des consciences populaires  ».

À ce titre, les chansons Indépendance Cha-Cha, de la star kinoise Joseph Kabasele (Grand Kallé), et Pont sur le Congo, du poète brazzavillois engagé Franklin Boukaka, sont des références significatives.

Pour le dossier de candidature, l’Unesco a posé cinq questions essentielles concernant la viabilité de la danse : la reconnaissance des communautés locales, l’intérêt des scientifiques pour la rumba, de même que le degré d’implication des États candidats dans sa sauvegarde et sa promotion, spécialement avec des inventaires fiables comme « pièces à conviction ».

À ces interrogations, les experts ont répondu positivement en indiquant, notamment, que l’histoire montre que la rumba congolaise est de tradition populaire, que la communauté scientifique est arrivée à cerner l’essence et le sens de la chanson. Mais également des « ambiances » – comme disent les Congolais –, à savoir : la danse, la sape, les associations de plaisance et d’entraide, la vocation des « bars » comme temples de plaisirs, avec leurs rythmes, leurs idoles et leurs « fans », leurs vestales et leurs rituels.

Démarche inédite, l’Institut national des arts de Kinshasa sort progressivement la rumba congolaise de l’oralité, en mettant sur partitions, dans des répertoires périodiques, ses œuvres emblématiques.

Inépuisable créativité

Malgré des accointances génétiques partagées dans les Amériques, notamment dans le giron afro-cubain, des variables substantielles sont apparues. La rumba congolaise se distingue entre autres par la prédominance du lingala, langue « préfabriquée » à partir des parlers vernaculaires de la partie septentrionale du bassin du Congo, puis enrichie par les échanges sur le parcours du fleuve ainsi que par des codes de l’armée coloniale et, surtout, comme support littéraire de la chanson populaire urbaine, dans ses variations à la fois romantiques et satiriques. La rumba congolaise continue de s’approprier les innovations contemporaines de la « world music » dans une inépuisable créativité.

La pluralité des influences qui l’ont engendrée autant que le succès mondial de ses différentes déclinaisons font reconnaître la rumba comme porteuse d’une identité sociale transversale qui la hisse à la notoriété planétaire.

En fin de compte, pour nous Congolais, notamment les professionnels et les entrepreneurs culturels, l’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité n’est que le point de départ de la vraie aventure de sa promotion, de sa sauvegarde et de sa viabilité. Pour qu’au centre d’un continent inventif, entreprenant, la rumba soit la métaphore d’un grand Congo (celui de Lumumba, de Kabasele, de Boukaka, de Tchicaya U Tam’si), cœur battant d’une Afrique vivante.

André Yoka Lye

Président de la Commission mixte RDC-Congo pour la promotion de la rumba



La Banque africaine de développement (BAD) a accordé mardi à Abidjan, un prêt de 70,04 millions de dollars américains à la RDC, en vue de mettre en œuvre la deuxième phase du Projet de renforcement des infrastructures socioéconomiques dans la région Centre (PRISE II), indique communiqué de cette institution reçu mercredi à l’ACP.

Ce projet qui s’étale sur une période de cinq ans permettra de construire 41 (quarante-une) écoles, 40 (quarante) centres de santé, 88 (quatre-vingt-huit) latrines et 22 (vingt-deux) mini-réseaux d’eau potable pour 870.908 (huit cent soixante-dix mille neuf cent-huit) personnes dans 41 agglomérations rurales de dix provinces, à savoir Kasaï Central, Kasaï Oriental, Kasaï, Sankuru, Lomami, Kwuilu, Kwango, Maï-Ndombe, Maniema et Haut-Katanga.

« Le PRISE II vise à assurer un accès durable et inclusif en eau potable, l’assainissement, la santé, l’éducation et l’emploi pour les résidents bénéficiaires, en particulier les femmes et les enfants qui portent la charge de l’approvisionnement des ménages en eau potable », a déclaré Dr Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée de l’Agriculture et du développement humain et social.

Le projet s’appuie sur les acquis du précédent programme et soutient les efforts du gouvernement de la RDC, afin de remédier aux faiblesses institutionnelles et fournir des services d’eau durables.

Pour le directeur général adjoint de la Banque pour la région Afrique centrale, Solomane Koné, « le projet PRISE II a un caractère stratégique lequel vise à accélérer la mise en œuvre et l’atteinte des résultats tangibles dans le cadre du Programme nationale eau-hygiène-assainissement (PNEHA 2030). Celui-ci est mis en place par le gouvernement de la RDC en 2020 pour renforcer et compléter les autres interventions de la Banque ainsi que l’attractivité et le cadre de vie des zones ciblées du projet ».

La source note, par ailleurs, que le financement d’un montant total de 78,12 millions des dollars américains est assuré d’une part, par un prêt de 70,04 millions du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement et, d’autre part, par une contrepartie du gouvernement de 8,08 millions des dollars américains.

Pour rappel, le Projet de renforcement des infrastructures socio-économiques dans la région du centre, phase 1 (PRISE 1) a permis d’améliorer le cadre de vie par la construction de 60 systèmes d’alimentation en eau potable, 60 écoles, 60 centres de santé et 504 latrines dans la zone centre du pays.

Stéphie MUKINZI

A Propos

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Ali Kalonga

Directeur de la Rédaction

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