Pour le porte-parole de Lamuka, Devos Kitoko Mulenda, la marche projetée mercredi 29 septembre prochain par son organisation se tiendra selon l’itinéraire arrêté par le présidium, faisant fi de l’interdiction du gouverneur Gobila qui interdisait toute manifestation publique sur le tronçon allant de l’aéroport de Ndjili et le Pont Matete ainsi que dans le Centre-ville, siège des institutions.
De son côté Adolphe Muzitu a, au cours d'une conférence de presse lundi 27 septembre, déclaré: « Lamuka ne laissera personne assassiner ou détruire les acquis démocratiques issus du pacte républicain de Sun City. Le présidium appelle le peuple congolais en général et les kinois en particulier à ne pas céder aux intimidations et à se mobiliser nombreux pour répondre à cette manifestation du mercredi 29 septembre courant ».
Le 15 septembre dernier, Martin Fuyulu, l'autre dirigeant de ce qui reste de Lamuka, avait appelé les Congolais à marcher contre notamment « la politisation de la CENI ». Ce fut un fiasco, les Congolais n’ont pas répondu à cet appel. Les quelques partisans de Lamuka qui ont tenté de braver l’interdiction d’alors, ont été dispersés par la police. Rien de commune mesure avec les manifestations citoyennes d’autrefois initiées par l’opposition politique et marquées par la mobilisation de plusieurs milliers, voire des millions de Congolais sur tout, ou presque, le territoire national.
Ali Kalonga
La slameuse Soraya Odia alias Majuscaux a remporté vendredi 24 septembre dernier le prix littéraire « Emilie-Flore Faignond » (PEFF), au cours de deux cérémonies organisées simultanément à Kinshasa et à Bruxelles, par la structure dénommée « Bookutani ».
Soraya Odia a remercié les organisateurs de cet événement pour le choix porté sur sa personne en lui décernant le PEFF, soulignant que la somme de 1000$ lui remise quant à ce, constitue une récompense, en même temps, un moyen pour lui de persévérer dans sa profession.
Pour sa part, l’écrivaine, depuis Bruxelles, Emilie-Flore Faignond a remercié l’association Bookutani de voir son nom désormais être officiellement associé à un prix littéraire.
Née en 1996, la gagnante du PEFF est une passionnée de la littérature qui a débuté par la bande dessinée avant de se lancer à l’écriture des romans.
Membre l’association des jeunes écrivains du Congo (AJCO), Soraya Odia est aussi réputée pour ses nombreuses initiatives, notamment des résumés de romans lus et des analyses des mots qu’elle a l’habitude de partager en vue de susciter le goût de la lecture aux autres.
Blogueuse et chroniqueuse, elle est licenciée en Économie rurale, environnement et gestion des projets. Elle tient à favoriser l’accès aux belles lettres en organisant des ateliers d’écriture et création pour les petits et les adolescents, également un club hebdomadaire de lecture pour les jeunes adultes.
Soraya Odia a déjà remporté le troisième prix du concours des « Nouvelles des plumes consciente » en 2012 et le prix Voix des femmes de Habari RDC, en 2020.
Le PEFF a été crée à l’initiative de la diaspora congolaise pour récompenser un jeune écrivain ou une jeune écrivaine congolaise qui se distingue dans la littérature. Il est également un hommage à l’auteure et poétesse Émilie-Flore Faignond.
ACP/CC
Dans un entretien exclusif vendredi 24 septembre à la « Voix de l’Amérique », le président de la RDC et de l'Union africaine, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a partagé son point de vue sur la résurgence des coups d'État en Afrique, le terrorisme, le changement climatique et le coronavirus. Il aborde aussi le calendrier électoral et l'état de siège.
« L'histoire même la plus récente de notre pays nous démontre qu'il y a eu des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine de notre pays », a répondu le Président Félix-Antoine Tshisekedi. Il réagissait, au cours d’une interview à la télévision VOA/Afrique, à une question relative à la proposition de loi sur la nationalité congolaise, initiée par Noel Tshiani et endossée par le député Singi.
Mais le Président Félix-Antoine Tshisekedi reconnait à tout congolais de s’exprimer et de faire les propositions pour la bonne marche du pays.
« Tshiani est un Congolais qui a le droit de penser et de dire ce qui est bon pour son pays selon lui. C’est son droit. On ne va pas faire le procès de Tshiani parce que nous voulons la démocratie, que chacun s'exprime. Je fais seulement un constat. Je ne vais pas donner mon avis, je n’ai pas envie d’entrer dans cette polémique que cette proposition de loi a suscitée. Est-ce qu’être Congolais de père et de mère suffit comme critère pour servir son pays de manière loyale et fidèle ? Je ne crois pas », note M. Tshisekedi.
Concernant la covid 19, au lieu de 200 millions de doses de vaccin promises, l’Afrique n’a reçu que 30 millions. Le transfert de technologie pourrait constituer une solution pour permettre à l’Afrique de fabriquer ses propres vaccins. Toutefois, « Il serait dangereux d’ignorer l’Afrique dans le processus de vaccination », a-t-il lancé car d’autres variantes peuvent se développer. Il s’agit d’une affaire de la planète entière, a conclu le président sur ce chapitre.
L’Afrique a des atouts, par exemple le bassin du Congo, qui peut solutionner le problème de changement climatique, a répondu le président Congolais sur l’épineuse question de réchauffement climatique.
Interrogé sur le terrorisme, l’homme d’Etat congolais a affirmé que le terrorisme c’est une « gangrène » quand on ne la soigne pas elle s’étend ! Coiffant sa casquette de président en exercice de l’UA, il a déploré les coups de forces enregistrés sous son mandat. Certes le Mali et la Guinée sont des « cas isolés » mais la démocratie est une réalité en Afrique (cas de la Zambie), selon Fatshi. Il faut néanmoins éradiquer la prise de pouvoir par la force.
Revenant sur la situation congolaise, le chef de l’Etat a reconnu que les provinces orientales de son pays ploient sous l’insécurité depuis des décennies ; insécurité occasionnée par des groupes armés locaux et étrangers, ce qu’il a contraint à décréter l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. D’ailleurs, l’article 85 de la loi fondamentale autorise la proclamation de l’état de siège quand le pays est en danger. C’est le cas, constate-t-il. C’est aussi l’occasion pour lui de lancer un appel à l’union de tous les Congolais pour en terminer avec l’insécurité.
Pour les dirigeants de la CENI, « Félix » botte en touche en demandant aux religieux de s’entendre, sinon le Parlement devrait trancher ou faire reprendre le processus de la désignation des cadres de la CENI avec des conséquences fâcheuses sur la non tenue des élections dans les délais.
Cette interview constitue, sans nul doute, une véritable doctrine Tshisekedi : putschs, terrorisme, covid, état de siège, élections, climat.
Ali Kalonga (avec radiookapi.net et VOA)
La 20ème édition du championnat national d'athlétisme a été lancé le vendredi 24 septembre 2021, au stade Dominique Diur de Kolwezi dans la province du Lualaba.
C'est Fifi Masuka Saïni, gouverneure ad intérim de Lualaba, qui a procédé au lancement de cette compétition en présence notamment du ministre provincial des Sports Paulain Kalau.
Chez les dames, Gracia Mujinga, Ines Kazadi et Kabange Ngoie du Haut-Katanga, se sont qualifiées pour la finale dans la série du 5.000 mètres.
Toujours chez les dames, mais cette fois-ci sur 100 mètres, Monique Kiembe, Greta Musimu et Acacia Lumbala vont également disputer la finale.
Chez les messieurs, Mukeba Jean du Haut-Katanga, qui a remporté la course, jouera la finale en compagnie de Nyembo Ditent aussi du Haut-Katanga ainsi que de Matongo Kaïte du Lualaba.
Ce championnat qui prendra fin le 26 septembre prochain, validera les qualifications aux jeux de la francophonie qui se tiendront dans les prochains jours dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Marcelo Mfumu depuis Kolwezi
La coordonnatrice du Réseau des ONG pour le Développement de la Femme (RENADEF) Marie Nyombo Zaina a, au cours, d'un point de presse coanimé avec le coordonnateur de la Clinique Juridique Centre d'Expertise en Droits Humains et en Criminologie (CEDUC) le vendredi 24 septembre 2021 à Kinshasa, plaidé pour l'appui aux actions menées par sa plateforme en faveur de la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) dans 10 provinces de la RDC.
Le RENADEF sollicite l'aide du gouvernement Congolais à côté du Fonds Mondial destiné aux VSBG l'un de ses partenaires qui célèbre ses 20 ans ce jour.
"Il faut la contribution de notre pays par rapport à la santé. Pendant que le pays a souscrit à des lois, à des engagements de pouvoir mettre à la santé 15% de son budget, mais ce n'est jamais sorti. Hors, nous avons un pays malade qui va produire ? Qui va être politicien ? A ce moment, nous devons travailler pour mobiliser le budget. Mai aussi continuer à suivre ce que le partenaire amène", a-t-elle indiqué.
Relevant quelques stratégies mises en place par le RENADEF pour contrer les VSBG, Marie Nyombo Zaina a aussi évoqué les catégories des personnes ciblées notamment les jeunes femmes, les adolescents, les professionnels de sexe et les transgenres.
"Parmi les stratégies, nous avons l'une des plus grandes stratégies c'est les cliniques juridiques qui sont implantées à travers les provinces d'intervention et au sein de ses cliniques, nous avons un paquet complet d'interventions autour. Nous avons l'accompagnement psychologique où les psychologues sont là pour écouter, faire ce que nous appelons canceline et orienter les victimes pour une forme de prise en charge soit sanitaire, soit juridique ou judiciaire. Nous avons autour de ces services, l'accompagnement juridique là ce sont les avocats qui sont installés dans ces cliniques juridiques qui font ce travail d'écouter les victimes et de voir si la victime a besoin à ce que son cas puisse être accompagné au niveau des juridictions compétentes", a-t-elle fait savoir.
À côté de ces stratégies, elle note aussi le réseau des parajuristes formés dans la sensibilisation des communautés sur les cas des droits humains et des violences sexuelles et l'orientation vers les formations sanitaires, mais aussi le réseau des paires éducateurs formés dans la sensibilisation des homosexuels, les sensibilisations à travers les radios communautaires dans les provinces cibles.
Me Serge Tamundele, coordonnateur de la clinique juridique Centre d'expertise en droits humains et en criminologie (CEDUC), a de son côté, noté quelques difficultés rencontrées dans les cliniques juridiques couvrant 36 zones de santé et travaillant en collaboration avec la police.
"Vous comprendrez avec moi aujourd'hui que la ville de Kinshasa c'est une grande ville et à la répartition des zones de santé, je parle dans le cadre du Fonds Mondial, donc on arrive à avoir à accueillir beaucoup de cas pendant qu'on n'est pas capable de rendre service à ces cas là, à cause des ressources qui sont limitées et par rapport à cette subvention du Fonds Mondial par exemple, on atteint par trimestre 10 cas et ou 20 cas. Pendant qu'on est au-delà de ces cas là, vous voyez que quelqu'un qui vient pour le service et qui ne reçoit pas ça, ne bénéficie pas. On crée encore un autre cas de problème de supplément. Nous avons le problème de continuité de service", a-t-il fait remarquer
Le RENADEF a aussi fait savoir lors de ce point de presse que 90% de cas accueillis dans les cliniques juridiques sont des jeunes filles. Cette plateforme d'organisations de la société civile dit avoir répertorié 3685 cas de violences confondues depuis 2009 dont 1500 violences sexuelles dans 5 provinces de la RDC notamment le Nord et Sud Kivu, et le Maniema.
Christel Insiwe
La demande de cobalt est mondiale et devrait encore augmenter avec les besoins en batteries de voitures électriques, mais les "creuseurs" artisanaux de minerai comptent pour une part significative dans son extraction et leurs revendications doivent être prises en compte, plaide un rapport publié vendredi.
Les principaux gisements de cobalt dans le monde se trouvent en République démocratique du Congo (RDC), indique dans un rapport l'organisation IIED (International institute for environment and development), basée à Londres, spécialisée dans la gestion des ressources naturelles.
Dans ce pays d'Afrique centrale, "l'exploitation minière artisanale représente 10 à 30 % de la production annuelle de cobalt et génère des revenus pour environ 150.000 à 200.000 travailleurs des provinces du Lualaba et du Haut-Katanga", note le rapport, intitulé "Des îlots de responsabilité? L'approvisionnement des entreprises en cobalt artisanal en République démocratique du Congo".
Ce rapport fait part des "frustrations" des mineurs artisanaux du cobalt qui "ne sont pas suffisamment représentés dans les initiatives internationales liées à la chaîne d’approvisionnement". "Les préoccupations locales n’ont jusqu’à présent pas été suffisamment prises en compte dans la conception de ces initiatives", déplore le rapport.
"Nous plaidons en faveur d’un changement structurel (...) permettant de reconnaître les mineurs artisanaux comme des acteurs légitimes du secteur tout en garantissant le soutien à leurs moyens de subsistance et leurs droits", notent ses auteurs.
Le cobalt, rappelle le rapport, "est un élément essentiel des chaînes d’approvisionnement qui stimulent la transition technologique vers les véhicules électriques".
L'entreprise congolaise Générales des carrières et des mines (Gécamines) - partenaire du géant suisse des matières premières Glencore - s'est arrogé le monopole de l'achat de la production artisanale de cobalt, par sa filiale Entreprise générale du cobalt (EGC).
La création de l'EGC aura "un impact considérable sur les mineurs locaux", estime l'IIED.
"Pour être considérées comme +responsables+, les multinationales doivent écouter les revendications des parties prenantes locales et promouvoir des réformes sectorielles en faveur des mineurs artisanaux", ajoute l'institut.
En RDC, les mineurs artisanaux tentent de gagner leur vie en revendant à des comptoirs commerciaux les minerais qu'ils parviennent à extraire dans des conditions difficiles et au risque de leur vie.
CC/ACTUALITE.CD et AFP
La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, Catherine Kathungu, annonce que son ministère travaille sur un programme national multisectoriel de réforme structurel et juridique en vue de la libéralisation du secteur de la perception de gestion des droits d'auteurs et des droits voisins.
Elle l'a affirmé dans son discours prononcé à l'occasion de la Journée Africaine du droit d'auteur, célébrée le mardi 14 septembre dernier.
S'adressant aux artistes, Catherine Kathungu a insisté sur la nécessité de la gestion collective des bénéfices de leurs œuvres. Elle a indiqué que les intérêts de la collectivité des ayants doivent caractériser dorénavant les structures qui doivent gérer les droits d'auteur et la gestion collective des artistes.
"Nous, artistes congolais, devons nous réveiller et quitter l'autarcie afin de faire comme d'autres Africains réunis qui ont généré plus de 80 millions de dollars en 2019 pendant que chez nous, nous ignorons comment ces droits sont collectés et distribués", a-t-elle déclaré.
La ministre de la Culture, Arts et Patrimoines promet de mettre en place des actions visant à mettre un terme aux pratiques qui ont découragé les artistes et ont semblé occulté plusieurs de leurs talents.
"Dans la dynamique gagnant-gagnant de l'industrie culturelle que la RDC veut promouvoir, les artistes vont amener de l'argent dans les caisses de l'État et vont améliorer leurs conditions de vie. Ils sont donc appelés à créer une caisse de péréquation pour leur bien être social", a-t-elle déclaré.
La Journée Africaine du Droit d’auteur et de la gestion collective de bénéfice a été instituée il y a de cela 4 ans. Elle a été décrétée par 20 sociétés d’auteurs et de créateurs africains.
En ce qui concerne la République Démocratique du Congo, il a été instituée, il y a de cela 52 ans, la Société Nationale des Editeurs Compositeurs et Auteurs (SONECA) créée pour une durée de 30 ans. Celle-ci était dotée du monopole dans la question et a été remplacée par la SOCODA en mars 2011 après un glissement de 12 années.
Orly-Darel Ngiambukulu
Madame Bibi Bateme Sophie, épouse du haut représentant du chef de l'État, Kitenge Yesu, est décédée le dimanche 28 juillet 2019 à Bruxelles, en Belgique.
En mars dernier, Kitenge Yezu avait été nommé "Haut représentant et envoyé spécial du chef de l'État". Mobutiste engagé, marxiste-léniniste assumé, il était également passé au RCD et a dirigé la Convention des Républicains, jusqu’en 2018, année de sa retraite de la scène publique, après 59 ans de vie politique.
CC
Au cours de l'année écoulée, on a assisté à une sorte de lent retour vers le passé, souvent à contrecœur et superficiel, de la part des anciennes puissances coloniales. Le gouvernement allemand a présenté ses excuses pour le génocide perpétré contre les peuples Herero et Nama en Namibie. Le gouvernement et le parlement français ont promis de restituer un nombre limité d'œuvres d'art, et les musées du Royaume-Uni, des Pays-Bas et d'Allemagne ont pris des mesures similaires. Tout cela suit d’autres initiatives prises au courant de ces dernières années. Comme celle du Royaume-Uni qui, en 2013, a présenté des excuses officielles, ainsi que des réparations d’environ 31 millions de dollars, pour la torture et les abus commis contre les Kényans pendant les années 50.
Un débat similaire a éclaté en Belgique, à la suite du meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis (Etats-Unis) en mai 2020, après une grande mobilisation des activistes de Black Lives Matter en Belgique en juin 2020, et avant le 60e anniversaire de l'indépendance du Congo. Des statues du roi Léopold II ont été retirées à Gand, Bruxelles, Anvers, Mons et Louvain (au moins une dizaine de statues restent); le roi Philippe, descendant du roi Léopold, a écrit une lettre au président congolais, exprimant ses « regrets profonds pour les blessures du passé ». Pour un pays où la bande dessinée raciste « Tintin au Congo » se trouve encore dans de nombreuses salles de classe et où de nombreuses rues portent encore le nom de fonctionnaires coloniaux et du roi Léopold II, il s'agit d'une prise de conscience tardive et partielle.
Mais la manière dont le débat a été structuré a largement exclu les principales victimes de ces abus : le peuple congolais. Même la lettre du roi Philippe était adressée au président Tshisekedi, et non à ses 90 millions de concitoyens. Alors que les organisations de la diaspora, qui travaillent souvent aux côtés ou sous la bannière des manifestations de Black Lives Matter, ont fait preuve d'un activisme fervent, les débats publics et dans les médias se sont généralement limités à la Belgique. Une commission politique et politisée
La Commission spéciale mise en place par le Parlement pour examiner le passé colonial de la Belgique en est un exemple. Créée en juin 2020, cette commission de 17 parlementaires a été chargée de l'énorme tâche d'évaluer l'impact du colonialisme belge sur le Rwanda, le Burundi et la RD Congo et de proposer des recommandations concernant la « réconciliation » (comme si il y avait des abus commis de tous les côtés, entre la Belgique et ses anciennes colonies), l'accès à l'information et le retrait ou la contextualisation des monuments et symboles historiques. Par contre, le mot 'réparation' est absent de la résolution.
La commission est une affaire parlementaire, inscrite dans et limitée par les dynamiques politiques belges. En Belgique le passé colonial est vu d’une façon très différente par les différents acteurs et partis politiques. On peut s’attendre à ce que le résultat final de la commission soit un compromis d'un processus hautement politisé entre ses différents acteurs. Ce ne sont certainement pas les intérêts des Congolais qui vont guider cette démarche.
La commission s'appuie sur un collège d’experts qui sont chargés de soumettre un rapport. Mais comme il s'agit d'une commission politique, chaque parti politique a donc pu nommer ses représentants, sans aucune consultation officielle en Belgique ou au Congo.
Des controverses ont rapidement éclaté au sujet de certains de ces experts. Il n’y a que deux membres d’origine congolaise-le professeur Zana Mathieu Etambala, qui a passé la plupart de sa vie en Belgique; et le professeur Elikia M’Bokolo, qui a fait parler de lui en 2018 quand il a rejoint la coalition FCC de Joseph Kabila, juste avant les élections. L’une de ses membres Belges, d’origine rwandaise, Laure Uwase, appartient aussi à l'association Jambo Asbl, qui a sympathisé avec des organisations militantes de la diaspora hutue rwandaise. Un groupe d'historiens congolais et belges a écrit une lettre pour protester contre la composition du collège d’experts, déclarant : « Il nous paraît étrange que, contrairement au projet initialement prévu, la commission ait amalgamé des historiens de la question coloniale à des avocats, des représentants d'associations de la diaspora congolaise ou d'institutions chargées de questions sociales contemporaines ».
Depuis que la commission a commencé ses travaux, il n'y a eu que peu de consultation ou de sensibilisation du public belge ou congolais. L'approche adoptée par le Parlement, qui a rédigé le mandat de la commission, était dictée d'en haut, apparemment afin de maintenir le contrôle du processus. La commission n'a pas non plus demandé au public de soumettre des propositions, des notes d'orientation ou des déclarations. En partie à cause des restrictions de voyage dues à la Covid-19 et des restrictions budgétaires et les exigences pour le 1er rapport, les experts de la commission ont largement effectué des recherches sur dossier. En fait, l'idée était de commencer par ce genre d'étude et des discussions à huis clos, pour possiblement ouvrir à des consultants plus larges dans une phase ultérieure. L’impossibilité d’une justice rendue par les anciens colons
Cette approche discrète a permis au travail de passer largement inaperçu au Congo. Hormis la lettre d'historiens mentionnée ci-dessus, les médias congolais n'ont fait que quelques rares mentions de son travail. Comme l'écrit le professeur Aymar Bisoka, « l'absence de la victime [est] cachée par la domination du bourreau-justicier ».
Pour certains chercheurs et militants, il pourrait s'agir d'une occasion manquée. Tracy Bibo - Tansia, une écrivaine et politologue qui a suivi de près les travaux de la commission, voit l'impact de la colonisation dans toute la société congolaise, dans les conditions matérielles de la population, mais aussi dans les domaines psychologiques et spirituels. « Le gouvernement ici devrait prendre les devants, le président pourrait convoquer une conférence sur la question, pour attirer l'attention du public. Les partis politiques devraient en parler ». Le groupe des experts a maintenant soumis son rapport; la commission parlementaire décidera les étapes suivantes. Selon des sources proches de la commission, des consultations publiques pourraient alors avoir lieu au cours de cette deuxième phase. Le danger, cependant, est que sans une pression publique significative en Belgique et au Congo, la commission évitera de remettre en question l'apathie et l'ignorance généralisées qui entourent le passé colonial en Belgique. Des sujets controversés tels que les réparations pour le pillage des esclaves et des richesses - pas mentionné dans la résolution -, la restitution des objets culturels et une révision approfondie des cours d'histoire pourraient être éludés ou étouffés dans l'œuf.
Il ne faut peut-être pas placer trop d'espoir dans la commission ; il est possible qu’on se trouve devant une aporie. Comme le conclut Bisoka, l'idée même que nous attendons la justice de l'ancienne métropole coloniale est déplacée et reproduit l'indignité et la soumission. « En effet, c'est seulement lorsque la victime n'est pas un humain que le bourreau peut se permettre de devenir justicier. C'est seulement lorsqu'il est pris dans un narcissisme et une toute-puissance névrotique qu'il peut convoquer des commissions pour statuer sur son propre crime ».
Mais si Bisoka a raison, il y a un besoin encore plus grand d'un véritable projet de réécriture de l'histoire et d'exigence de justice pour les torts du passé, mais cette fois sous l'impulsion et la direction des Congolais eux-mêmes.
Jason Stearns, directeur du Groupe d’étude sur le Congo
A Kolwezi dans la province du Lualaba, Wang Haifeng, un sujet Chinois, a écopé de 3 mois de prison ferme et d'une amende fixée à 500.000 FC.
C'est le Tribunal de Paix, siégeant en matière repressive au premier degré, qui l'a condamné le mercredi 22 septembre 2021, dans une procédure de flagrance après 3 jours d'audiences.
Les griefs retenus contre ce sujet chinois sont entre autres l'outrage à la ministre congolaise des Mines, Antoinette N'samba et l'entrave à la transparence et à la traçabilité de l'industrie minière.
Il y a quelques jours, la ministre congolaise des Mines, Antoinette N'samba avait séjourné dans la province du Lualaba où elle a visité quelques entreprises minières de la place.
Pour rappel, le 26 juillet dernier, 3 autres chinois ont été condamnés à 4 mois de prison pour coups et blessures volontaires sur deux creuseurs artisanaux.
Marcelo Mfumu depuis Kolwezi