Dans son réquisitoire prononcé à l'audience du lundi 27 mai 2024, le ministère public a requis une peine de 20 ans de prison à l'encontre du pasteur polygame Pierre Kasambakana, responsable de l’église primitive. Il est poursuivi notamment pour l'infraction de mariage forcé après avoir contracté un mariage avec une jeune fille nommée Meda, sa 13ᵉ épouse à ce jour. Le parquet a également demandé la fermeture de son église.

Interrogé ce mardi par 7SUR7.CD, Me Lievin Gibungula, avocat de la partie civile (La Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves - LIZADEEL), a expliqué qu'au-delà de cette condamnation, le pasteur Kas devrait être contraint de construire un monument dans la capitale symbolisant la lutte contre le mariage forcé.

« Si le ministère public a requis 20 ans de prison à son encontre, c'est à notre demande. En outre, nous avons demandé qu'il soit condamné à ériger un monument de 5 mètres de haut dans un lieu emblématique de la ville, représentant la lutte contre le mariage forcé et la défense des droits des enfants en RDC », a-t-il déclaré.

Le pasteur Kas et ses coaccusés (son beau-père Mabiala Nzuzi et un officier de l’état civil de la cité de Kizamvuete au Kongo-Central) connaîtront leur sort le 7 juin prochain, date à laquelle le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe (TGI/Gombe), siégeant en chambre foraine à la prison centrale de Makala, rendra son verdict.

Merveil Molo



En attendant le verdict du 7 juin, le Ministère public a requis 20 ans de prison contre le pasteur Pierre Kasambakana connu sous le nom de pasteur Kas pour mariage forcé et atteinte aux moeurs .

De source judiciaire, il nous revient que le Ministère public demande également la fermeture de son église située dans la Commune de Lingwala, précisément sur l'avenue Kabinda, à Kinshasa capitale de la RDC-République démocratique du Congo-.

Bien que la partie civile souhaite la condamnation du pasteur Pierre Kas, ses avocats persistants et signent qu« il n'y a jamais eu viol, et que la personne prétendue victime est majeure ».

Ils plaident pour l'acquittement de leur client.

Pour rappel le pasteur Kas a été arrêté à Kinshasa, le 8 janvier 2024 dernier, après son 12ème mariage à Moanda au Kongo Central.

Mabiala Nzuzi, père de la présumée victime, a également été arrêté.

Serge Mavungu 



La chambre haute du Parlement aura bientôt son bureau définitif, quelques jours après l'installation du bureau d'âge dirigé par Pascal Kinduelo. C'est ce qu'a rassuré le rapporteur Yvan Kazadi Kankonde, lors de leur visite aux travaux de commission pour la validation des mandats de nouveaux sénateurs.

Ce benjamin aux côtés de Pascal Kinduelo, doyen d'âge, souligne que le bureau provisoire de la chambre haute travaille d'arrache-pied, pour qu'il n'y ait pas blocage dans le fonctionnement des institutions.

"Le bureau provisoire du Sénat n'a pas intérêt à prendre du temps. Nous ne voulons pas être le dernier de la classe étant donné que l'Assemblée nationale a déjà installé son bureau définitif. Le gouvernement va bientôt sortir. Nous ne voulons pas être indexés comme ceux qui bloquent la République. Au contraire, nous nous sommes résolus à aller très vite", a-t-il indiqué 

Quant à la polémique née sur la question relative à la mise en place de cinq commissions pour la validation des mandats de nouveaux sénateurs, Yvan Kazadi Kankonde rappelle qu'il ne s'agit nullement d'une invention du bureau d'âge, mais d'une disposition légale reconnue dans l'article 227 de la loi électorale.

Pour rappel, le bureau provisoire du sénat a, entre autres, pour mission de vérification et validation des mandats des élus, d'adopter le règlement  intérieur, ainsi que l'organisation des élections et installation du bureau définitif.

Grevisse Tekilazaya 



Les opérateurs économiques poursuivent ce mardi 28 mai, leur deuxième journée consécutive du mouvement de grève à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, au nord-est du pays.

C’est sur appel de leurs syndicats patronaux respectifs faisant suite au désaccord persistant entre eux et la mairie autour de la taxe sur la location des échoppes.

Les boutiques, les magasins, et les alimentations ferment leurs activités, hormis les officines et les petits commerces qui fonctionnent depuis la veille.

Entre-temps, les deux chambres commerciales à savoir la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et la Fédération nationale des artisans de petites et moyennes entreprises du Congo (FENAPEC) ont poursuivi les pourparlers avec les autorités compétentes sur cette question lundi. Elles ont été à l’assemblée provinciale où elles ont échangé avec les membres du bureau sous l’égide du vice-président faisant intérim de son titulaire en mission. L’organe délibérant a rassuré quant à son implication pour que la paix règne entre les deux parties en conflit.

La société civile, pour sa part, soutient ce mouvement de grève. Position affichée par la société civile du peuple congolais section urbaine lundi soir. Clovis Mihidiye son responsable réclame la transparence dans les actions de la mairie et félicite les commerçants pour cette unité. Il soutient l’extension de la grève jusque dans les marchés pour que l’hôtel de ville revienne à la raison, dit-il.

La FEC et la FENAPEC félicitent leurs membres pour le respect de ce mot d’ordre et les invitent à maintenir la grève jusqu’à une issue favorable des discussions avec les autorités. Les deux chambres économiques réunissent tout de même leurs membres respectifs dans une assemblée générale extraordinaire commune ce mardi, à laquelle est conviée la synergie de la société civile.

Pour sa part, la mairie, dans un communiqué le même lundi dans la soirée, rappelle le devoir civique à chaque opérateur économique de s’acquitter de ses impôts, taxes, droits et redevances. L’hôtel de ville invite par ailleurs tout opérateur économique en ordre d’ouvrir ses activités dès ce mardi et menace de sceller la porte de tout contrevenant en ordre ou pas. Chose qui n’a pas été observée par les commerçants qui se fient aux orientations de leurs dirigeants.

 actuRDC/CC


Grande distinction pour l’ailier congolais Chadrack Akolo, auteur d’une saison monstrueuse avec avec le FC Saint-Gaal. Avec ses 14 réalisations à la fin de la saison, le joueur de 29 ans s’offre le soulier d’or du championnat Suisse.

Toutefois, Chadrack Akolo devrait partager son prestige avec deux autres joueurs de son championnat, Kevin Carlos Omoruyi et Zan Celar auteurs de 14 buts chacun.

Sur le plan personnel, Chadrack Akolo a réussi à brandir un bien meilleur visage que la saison précédente où il n’avait marqué que 7 buts. De l’autre côté, l’ailier congolais devrait travailler sur sa contribution dans la marge de ses coéquipiers, surtout ceux de la ligne offensive. Comme lors de sa première saison, le joueur n’a réalisé que 4 passes décisives alors que sa cote but a simplement doublé.

En remportant cette récompense individuelle, Chadrack Akolo se pointe donc un deuxième position après Shabani Nonda, dans la liste des Congolais ayant une fois été soulier d’or en championnat Suisse. En son temps, l’ancien capitaine de la sélection Congolaise avait réalisé une saison 1997/98 XXL en marquant 24 buts sous les couleurs du FC Zurich.

Gaël Hombo

 


Le gouvernement congolais tant attendu n’a pas encore vu le jour comme annoncé. Les proches du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en difficulté de trouver une chambre de solution se lancent dans les accusations les uns des autres.

Bahati Lukwebo pointé du doigt pour être l’auteur du blocage de la sortie du gouvernement a, à son tour, activé des voix en sa faveur pour dénoncer la désinformation en indiquant qu’il ne s’agit pas du patron de l’AFDC-A mais d’un autre poids lourd. « Bahati Lukwebo n’est pour rien dans cette histoire de blocage », disent les hommes de Bahati.

Qui est donc ce fameux poids lourd? Alors que les spéculations gagnent du terrain, des sources sûres renseignent à notre rédaction qu’il ne s’agit pas d’un problème de partage de postes mais d’un souhait de la hiérarchie de joindre l’utile à l’agréable en sortant le gouvernement au bon moment.

Félix Tshisekedi très déterminé à en finir avec l’infiltration serait en train de poser un regard diligent sur le contour des activités. L’homme de la Cité de l’Union Africaine veut une équipe compétitive face aux exigences du marché.

Gaël Hombo

 


La société civile et les regroupements de la jeunesse du Nord-Kivu attendent de nouveaux sénateurs élus de cette province un plaidoyer efficace et les mécanismes à mettre en place pour le retour de la paix dans la province.

Les responsables de ces structures ont exprimé cette attente lundi 27 mai à Goma au lendemain de l’élection sénatoriale dans cette province. 

Certains groupes sociaux notamment le Conseil communal de la jeunesse de Karisimbi, les femmes et la société civile urbaine demandent à leurs élus sénateurs, une fois confirmés, de faire parvenir leurs préoccupations au niveau national. Ces préoccupations sont aussi la lutte contre l’insécurité et le chômage. 

radiookapi.net/CC



Alors que le délai imparti fixé par les avocats de la République démocratique du Congo (RDC) pour avoir les réponses d’Apple sur une série des questions lui posées est largement dépassé, la société américaine ne pipe mot sur les différentes préoccupations de la RDC quant à son implication présumée dans l’utilisation des minerais produits dans l’Est du pays. Une zone en proie à des violences de tout genre, orchestrées par le président rwandais Paul Kagame et ses soutiens via ses supplétifs du Mouvement du 23 mars (M23).

En ce qui concerne l’utilisation présumée des minerais de sang, le cabinet d’avocats mandaté par la RDC déclare qu’il dispose de nouvelles informations concernant l’utilisation par Apple de « minerais de sang » qu’il se serait procuré par des voies non reconnues. Les avocats de la RDC ont déclaré le mercredi dernier qu’ils disposent des nouvelles preuves qui leur ont été fournies par des lanceurs d’alertes. Ce qui, selon eux, renforce les craintes concernant l’approvisionnement de la firme américaine Apple en minerais provenant de la zone de conflit à l’Est de la RDC.

Dans une déclaration faite il y a quelques heures et relayée par l’agence Reuters, les avocats de la RDC sollicitent d’Apple les réponses à des questions sur sa chaîne d’approvisionnement. Le cabinet conseil sélectionné pour la cause a indiqué qu’il évaluait des probables poursuites judiciaires contre Apple. « Il est plus que jamais urgent que Apple fournisse de vraies réponses concernant sa chaîne d’approvisionnement », estiment les avocats de la RDC.

Le 22 avril 2024, le cabinet d’avocats « Amsterdam & Partners LLP », engagé par le gouvernement de la RDC, a informé Tim Cook, le PDG d’Apple, d’une série de préoccupations concernant la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise. Le cabinet a aussi écrit à la filiale de la multinationale américaine en France, lui demandant des réponses dans les trois semaines qui suivaient.

Amsterdam & Partners LLP enquête au nom et pour le compte de la RDC sur des allégations selon lesquelles des minerais extraits de l’Est du pays, par plusieurs entreprises et groupes armés, sont introduits en contrebande via le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

Quatre semaines plus tard, fustige le cabinet d’avocats, « le géant de la technologie est resté silencieux. Il n’a ni répondu, encore moins accusé réception des questions ».

Toutefois, selon Robert Amsterdam, l’un des avocats qui suit le dossier au nom et pour le compte de la RDC, son cabinet avait depuis, reçu de nouvelles preuves de la part de lanceurs d’alertes. « Il est plus que jamais urgent que Apple fournisse de vraies réponses aux questions très sérieuses que nous avons soulevées », a-t-il exprimé dans un communiqué.

Apple réfute les accusations

Apple, la multinationale américaine, avait précédemment affirmé qu’elle n’achetait, ni se procurer directement ou via des intermédiaires, des minerais bruts et qu’elle avait audité ses fournisseurs depuis plusieurs années et publié ses conclusions.

Dans un rapport publié l’année dernière, la société de Cupertino avait indiqué que 100 % des fonderies et raffineries de sa chaîne d’approvisionnement pour tous les produits Apple fabriqués en 2023, étaient connues et avaient participé à un audit indépendant sur les minerais de sang en rapport avec l’étain, le tantale et le tungstène et l’or.

« Nous n’avons trouvé aucune raison de conclure que l’une des fonderies ou raffineurs de 3TG de notre chaîne d’approvisionnement, au 31 décembre 2023, a directement ou indirectement financé ou bénéficié à des groupes armés en RDC ou dans un pays voisin », indique le rapport la société de Cupertino.

Peter Sahlas, un autre avocat du cabinet Amsterdam & Partners LLP, selon l’agence Reuters, a déclaré que des personnes ayant travaillé sur la vérification de la chaîne d’approvisionnement d’Apple en RDC ont signalé que leurs contrats avaient été résiliés après avoir exprimé des préoccupations concernant la présence de « minéraux de sang » dans la chaîne d’approvisionnement de la firme américaine.

« Nous engageons des discussions avec ces individus, évaluons leurs témoignages et nous en dirons plus une fois que nous aurons terminé des vérifications approfondies », a fait savoir Sahlas sans donner plus de détails.

Depuis la lettre envoyée en avril 2024 par les avocats engagés par le gouvernement congolais, les affrontements se sont intensifiés dans l’Est du pays où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de Rubaya, une ville minière clé pour le coltan utilisé dans les smartphones et autres appareils.

Pour rappel, dans une mise en demeure envoyée à Apple, l’État congolais reproche au géant de la tech d’utiliser des minerais stratégiques « exploités illégalement » qui proviendraient de mines où les « droits humains sont violés » par des rebelles. Pour le compte de la RDC, des courriers ont été adressés, par les avocats français William Bourdon et Vincent Brengarth, aux deux filiales d’Apple en France et à la maison-mère américaine. Ces lettres posent des questions subsidiaires sur les « minerais 3T utilisés dans les produits Apple ». Ces trois minerais sont le coltan (principale source du tantale), l’étain et le tungstène.

LePotentiel/CC



Pendant que les autres pays producteurs de cobalt représentent chacun moins de 10 % de la production mondiale, la République démocratique du Congo détient à elle seule, 70 % de la production, dont 15 à 30 % proviennent de mines dites artisanales et à petite échelle où les mineurs utilisent leurs propres ressources pour extraire les minerais. Un secteur devenu l'eldorado pour les sujets chinois et indo-pakistanais qui achètent ces minerais à bas prix, avec tout ce qui a comme violation des lois et qui ternit l'image de ce secteur artisanal en RDC.

Cette exploitation artisanale permet à des nombreuses entreprises de se ravitailler auprès des creuseurs d'autant plus qu'elle fournit un complément crucial à l’exploitation minière industrielle à grande échelle, qui produit la majeure partie du cobalt dans le monde. Ici, le constat qui est fait est que des "puissantes forces économiques attirent des personnes démunies vers l’exploitation minière dans des régions qui n’offrent pas d’autres moyens de subsistance"

L’exploitation minière artisanale se déroule souvent à proximité des opérations industrielles à grande échelle, car les mineurs sont attirés par les concessions minières des entreprises dont les réserves de cobalt sont prouvées. D'après Jean-Marie Tshizainga Sanama, ancien ministre des mines de la province du Lualaba, "bien qu'illégal, ce secteur offre des opportunités d’emploi à des centaines de milliers de mineurs en RDC et nourrit des millions de personnes si l’on tient compte des familles des mineurs". 

En réalité, plusieurs sources contactées affirment que le secteur artisanal génère beaucoup plus d’emplois en RDC que l’exploitation minière à grande échelle, qui fait largement appel à des machines plutôt qu’à des humains. Car dans ce marché florissant, la RDC a une carte importante à jouer avec son économie qui dispose de plus de 60% des réserves mondiales de cobalt.

Mines artisanales, un refuge des sans emplois 

L’exploitation minière artisanale a un fort impact sur la réduction de la pauvreté et la croissance des revenus locaux, en particulier en ce qui concerne les emplois moins qualifiés. Outre son importance économique, l'exploitation artisanale est confrontée à un certain nombre des défis en matière de durabilité qui continuent à faire débat dans les médias, même au sein des organisations non gouvernementales. Ces défis comprennent les risques de diligence raisonnable, surtout pour ce qui inclue le travail des enfants et le manque de transparence au sein des chaînes d'approvisionnement locales. 

D'autres aspects tels que la rémunération inéquitable des exploitants artisanaux ou les conditions de santé et de sécurité au travail inadéquates représentent des défis tout aussi importants. Ces défis se manifestent sur fond d'un faible niveau de formalisation du secteur artisanal.

Cartographie des sites miniers artisanaux

Pour la seule province du Lualaba où l'on retrouve le cobalt, l'on dénombre d'après les données fournies par les services techniques du Ministère des mines, dont SAEMAPE (Service d’assistance et d’encadrement des mines artisanales et à petite échelle), plus de 100 mines artisanales du cobalt, dont 58 sites sont administrativement viables. Et l'évaluation de ces données indiquent qu'il existe plusieurs coopératives opérant sur des sites miniers artisanaux de cobalt qui présentent un potentiel de développement à long terme. Cependant, d'autres sites d'exploitation minière artisanale et à petite échelle ne permettent pas à ce jour un engagement de ce type, pour diverses raisons. C'est entre autres, l'informalité et l'illégalité dans le secteur artisanal et à petite échelle, qui constituent des obstacles majeurs pour la mise en place de programmes de soutien. Cela implique le risque que les partenaires de la RDC dans ce secteur, ne s'intéressent qu'à un nombre restreint de mines, ne stimulant que peu d'améliorations significatives sur l'ensemble du secteur de l'exploitation minière artisanale.

Dans cette province du Lualaba, environ 200.000 personnes travaillent comme mineurs (creuseurs) informels dans les mines artisanales de cobalt. Donc, dans la chaîne d’approvisionnement, ces dernières sont liées à des risques majeurs en termes des droits de l'homme, selon plusieurs documentations et rapports publiés par des ONG locales, membres de la société civile, consultés par ACTUALITE.CD. La prédominance de l’exploitation minière artisanale génère des défis importants pour la mise en œuvre pratiques d'approvisionnement responsable. Mais bien qu'ils soient illégaux, ces creuseurs travaillent pour enrichir les expatriés.

Secteur minier artisanal, eldorado des expatriés 

L’exploitation minière artisanale et industrielle sont intimement liées en République démocratique du Congo. En dehors du nombre considérable de personnes qui affluent vers les sites miniers industriels à grande échelle pour tenter de récupérer de petites quantités du précieux minerai, il est pratiquement impossible de séparer le flux de cobalt issu de ce secteur artisanal. Ce secteur connaît la forte présence des expatriés qui prennent d'assaut les sociétés coopératives appartenant aux congolais. Ces chinois et indo-pakistanais achètent ce produit à vil prix, c'est-à-dire, comme bon leur semble. Cela, malgré des multiples appels à contestation de la part des responsables de ces sociétés  coopératives locales.

Ces expatriés font tout sur terrain, pour imposer leur mode d'achat de ce minerai précieux utilisé dans la fabrication des batteries électriques. Une situation que dénoncent les responsables locaux. C'est le cas de John Muteta, gérant et président de la Coopérative minière de l'émergence artisanale du Lualaba (COMEAL), qui exploite la mine artisanale de Lenge, dont le permis d'exploitation appartient à l'entreprise minière COMIDE (Congolaise des Mines et du Développement) . 

"Ces expatriés imposent le prix de nos produits comme bon leur semble, ou comme ils le souhaitent. Le prix est imposé, vous n’êtes même pas en mesure de discuter de vos propres marchandises. Nous sommes en tout cas consternés par cette situation. Nos autorités doivent s'y pencher pour des solutions adéquates. En plus de ça, on impose trop de taxes et redevances aussi bien formelles qu’informelles aux coopératives minières et tenanciers de dépôts. Est-ce que vous savez, pour qu'une société coopérative minière arrive à s’acquitter de ses obligations fiscales, elle doit débourser plus de 18000 $ USD pour commencer à travailler sur un site minier, en plus de payer des redevances fondées sur le volume. Maintenant avec tout ce que ces expatriés nous imposent comme prix, comment allons-nous nous développer ? Nous pensons que l'État devrait tout faire pour que nous soyons rétablis valablement dans nos droits", a confié John Muteta.

Ainsi pour harmoniser les régimes fiscaux national et provincial afin d’éviter la double imposition de taxes et de redevances sur l'exploitation artisanale qui ne fait qu'enrichir les expatriés, la société civile recommande à l'État de pouvoir publier un arrêté interministériel fixant des taux des droits et frais en rémunération des services rendus à percevoir par le SAEMAPE en vertu de l’article 542bis du Règlement minier, mais aussi publier un arrêté ministériel fixant les modalités de perception de la taxe de 5 % du revenu annuel de chaque société coopérative minière à titre de contribution aux coûts de réhabilitation des sites miniers, comme le prévoit l’article 417 du Règlement minier afin d'instituer de nouvelles zones d’exploitation artisanale viables et soutenir les sites miniers actuels en s’assurant également de leur viabilité.

"Nous société civile, pensons que pour bien permettre à ces coopératives et mineurs illégaux de bien travailler, l’État congolais doit tout faire pour rendre viables les zones d'exploitation artisanale. Les articles 109, 112 et 113 du code minier doivent aussi être respectés. Un combat que nous continuons à mener même lors de plusieurs ateliers organisés à Kolwezi, où se trouve d'ailleurs la plus grande réserve de ce minerai, des organisations internationales et locales que nous représentons recommandent au gouvernement congolais d'user de son pouvoir pour permettre à ces creuseurs et coopératives de vendre plus facilement leurs produits au prix réel", explique Mike Lameki, coordonnateur de l'ONG Congo Espoir.

Alors pourquoi cette exploitation artisanale demeure jusqu'à ce jour, un eldorado des chinois et indo-pakistanais ? Cette question est loin de trouver de réponse. Mais d'après les explications d'un expert en matière des mines à la Direction de protection de l'environnement minier à Kinshasa, qui a requis l'anonymat, "il n'est pas bon de condamner l'État". Car, dans les différentes initiatives, l'État veut à ce que toutes ces sociétés coopératives profitent des mines congolaises. Toutefois, il n'évite pas la question selon laquelle, le secteur minier artisanal est un eldorado des expatriés.

"En fait, dans l'esprit de l'autorité qui avait instauré tout ce qui a trait à l'artisanat, l'idée était de comment donner la richesse aux congolais. C'est-à-dire, comment les congolais pouvaient se retrouver dans les mines parce que quand on est dans le secteur industriel, il est très difficile pour les petits peuples de se retrouver et accumuler les richesses. C'est comme ça que vous avez vu la loi organiser tout ce qui est artisanal et aider les coopératives à migrer pour devenir des petites mines. Donc, ça devrait être échelonné. Mais cette situation a été vraiment remarquée au moment où la tonne du cobalt est allée jusqu'à 100.000 $ USD vers 2017. Et c’est là où on a vu que les congolais ne se sont pas vraiment retrouvés, parce que inféodés par les expatriés, les chinois sont entrés partout", a-t-il démontré.

Et d'ajouter : 

"Les congolais eux-mêmes préfèrent travailler directement avec les petits chinois et indiens que de réfléchir sur comment faire pour garder cette ligne à 100% nationale. Ils ne pensent même pas à ça. On avait à l'époque créer un lien entre la DPEM et le SAEMAPE pour travailler et avancer ensemble. Que la DPEM apporte son expertise dans ce que SAEMAPE n'avait pas, malheureusement ça n'avait pas marché."

Cet expert démontre qu’il est vraiment déplorable surtout que lorsque l'évaluation est faite, l'opinion constate avec regret qu'il n'y a pas d'épanouissement et que tout tourne en rond.

Qui approvisionne les entités de traitement des minerais

En se référant au code et règlement minier, il est clairement dit que ce sont les sociétés coopératives qui doivent approvisionner ces entités en minerais. Celles-ci sont des capitaux qui viennent installer des usines sans avoir un gisement. Elles reçoivent des agréments pour qu'elles arrivent à bien travailler. En recevant ces avis favorables, ces entités vont dresser une liste des sociétés coopératives avec lesquelles, elles ont signé un contrat d'approvisionnement. Malheureusement dans la faisabilité, c'est là où les congolais sont véritablement dupes. Partout où le reporter d’ACTUAITE.CD est passé, aucun congolais n'est permis de vendre directement les produits auprès d'une entité de traitement. Il est obligatoire d'avoir un commissionnaire chinois ou indo-pakistanais, comme qui dirait les congolais sont-ils devenus étrangers dans leur propre pays. Un malaise qui gagne toujours le terrain, et qui pousse à s'interroger "à quand la fin de cette magouille ?"

Création de la Société générale du Cobalt

Après plusieurs recommandations faites par les différents partenaires de la RDC dans le secteur minier, le gouvernement a été obligé de créer en 2019, l'Entreprise Générale du Cobalt (EGC), qui désormais, devrait détenir le monopole d'achat et de vente du cobalt artisanal en développant une chaîne de valeur responsable. Le but était d'améliorer l'exploitation, les conditions de vie des mineurs artisanaux, appelés "creuseurs". Malheureusement depuis, cette entreprise publique est restée largement inactive jusqu’à aujourd’hui, et c'est la RDC qui est actuellement perdante en matière de fiscalité, selon le rapport ITIE, publié il y a peu. 

D'après l'esprit de la création, EGC devrait veiller à ce que la production artisanale et à petite échelle de cobalt soit entreprise conformément aux normes définies. L'objectif de ces normes est d’assurer des conditions de travail décentes et de supprimer les principaux risques sociaux, éthiques et environnementaux qui ont historiquement affecté la production artisanale de cobalt.

Les normes d’exploitation dans le secteur artisanal d’EGC ont été établies par le Comité technique d’EGC pour fournir un référentiel afin de définir les standards de la production artisanale que EGC s’engage à respecter par l’achat d’un cobalt responsable. Le comité technique d’EGC a élaboré les normes pour les aligner sur la législation de la RDC en tenant dûment compte des travaux entrepris par d’autres acteurs dans le but de développer des normes de chaîne d’approvisionnement responsable pour la production artisanale de cobalt. Utopie ou réalité, la question reste pendante.

Au regard de tout ceci, l'opinion constate que l’État congolais n’est toujours pas en mesure de résoudre ce problème, d’autant plus que les sociétés coopératives dans leur globalité, ne disposent pas encore de zones d’exploitation artisanale viables. Malgré tous les efforts déployés par ses partenaires dans ce secteur, le gouvernement ne sait pas jouer son rôle de régulateur, car il ne sait pas fixer le prix de son cobalt issu de la production artisanale envahie par les chinois et indo-pakistanais. Et de ce fait, les creuseurs ne peuvent pas vendre leurs produits directement à l’unité de transformation. Ils sont obligés de passer par un commerçant chinois ou indo-pakistanais qui a le pouvoir de faire le lien entre les mineurs artisanaux et l'unité de transformation. Bref, les mines artisanales en RDC, sont un véritable eldorado pour les expatriés qui s'enrichissent au détriment des congolais.

Ben AKILI



Lors de la visite dimanche dernier du pasteur Moïse Mbiye dans l’église du prophète Baraka Mugusho, ce dernier n’a cessé de louanger la prouesse de l’artiste gospel. Selon ses dires, le concert de Moïse Mbiye est « celui qui fait du bruit à la face du monde ».

Plus encore, Baraka Mugusho a affirmé que « Moïse Mbiye a montré au monde entier qu’il ne faut pas blaguer avec l’église ». Une déclaration forte qui met en exergue l’empreinte laissée par l’événement à l’échelle planétaire.

Le prophète en a profité pour recadrer le débat sur les plus grands noms de la scène. « Il faut arrêter de faire des débats sur Ferre et Fally Ipupa, c’est le pasteur Mbiye qui occupe la première place », a-t-il tranché.
 
Baraka Mugusho a tenu à rendre hommage à l’exploit inédit réalisé par Moïse Mbiye. Une façon de saluer la portée exceptionnelle prise par ce concert Live au Stade des Martyrs.
 
Miguel Jegou Mpiutu
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