Rappelant les agressions menées par le Rwanda et l’Ouganda : Denis Mukwege appelle le Procureur de la CPI à maintenir la situation de la RDC dans les priorités de son bureau



Denis Mukwege appelle le Procureur de la CPI à maintenir la situation de la République Démocratique du Congo (RDC) dans les priorités de son bureau « car des atrocités de masse défiant l’imagination et heurtant profondément la conscience humaine s’y passent au quotidien depuis presque 30 ans dans une indifférence choquante et un climat d’impunité presque généralisé ».

Il l’a dit dans un communiqué à l’occasion de la Journée de la justice pénale internationale qui commémore l’adoption du Statut de Rome, le traité portant création de la Cour Pénale Internationale (CPI).

« Depuis plus d’un quart de siècle, la RDC a fait l’objet de multiples guerres d’agression et divers pays tiers, notamment l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, continuent de téléguider divers groupes armés pour déstabiliser le pays et piller ses ressources naturelles et minières », a t-il dit avant d’ajouter: « C’est dans ce contexte qu’il y a lieu de rappeler à l’opinion publique internationale que les conflits qui ont ravagé la RDC sont les plus meurtriers depuis la 2e guerre mondiale. Les morts, les victimes directes et indirectes, les femmes violées, et les déplacés se comptent par millions, entrainant une catastrophe humanitaire très grave et plongeant la population congolaise dans un profond traumatisme ».

Fervent défenseur du rapport Mapping des Nations Unies publié en 2010 a cartographié 617 incidents les plus graves commis entre 1993 et 2003, il a noté que « personne ne peut dire que l’on ne sait pas ce qu’il se passe en RDC ». 

« Ces crimes se poursuivent sans cesse et la Mission de maintien de la paix des Nations Unies opérant en RDC depuis plus de 20 ans y procède chaque jour, chaque mois, chaque année à un décompte macabre de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire qui caractérisent le quotidien des Congolais. Ces crimes imprescriptibles ne peuvent  rester impunis, y compris ceux commis actuellement au Nord Kivu par le M23 avec le soutien du Rwanda ».

Il a aussi remarqué que 20 ans viennent de s’écouler depuis l’entrée en vigueur du Statut de Rome, cependant,  l’action de la CPI n’a abouti qu’à la condamnation de 3 miliciens pour des crimes commis exclusivement en Ituri. « Nous sommes pleinement conscients que l’Etat congolais a la responsabilité première pour poursuivre et juger les crimes commis sur son territoire mais, malgré les efforts de la justice militaire, nous pensons que les autorités nationales n’ont toujours pas la capacité pour relever les défis de l’impunité pour les crimes du passé et du présent. Nous exhortons donc le bureau du Procureur de la CPI à poursuivre ses enquêtes dans l’ensemble des Provinces affectées par les conflits, notamment dans les Kivus, et à adopter sans plus tarder une stratégie de poursuites visant à établir les plus hautes responsabilités dans la commission des crimes les plus graves commis sur le territoire de la RDC », a t-il ajouté.

Saluant la tenue de la Conférence sur la redevabilité pour les crimes commis en Ukraine qui s’est tenue à La Haye cette semaine, il a déclaré que « le temps est venu de mettre fin à l’humanisme à géométrie variable et aux doubles standards qui minent la crédibilité des institutions internationales et de reconnaître aussi aux Congolais leurs droits à la justice, à la vérité, à des réparations et à des réformes institutionnelles visant à garantir le non-renouvellement des atrocités. Il s’agit de la condition sine qua non pour briser le cycle de la violence et de l’impunité, et pour consolider l’état de droit, la démocratie et la paix au cœur de l’Afrique ».

actualite.cd/CC

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