Après le passage du pape François



Du 31 janvier au 03 février inclus, le pape François est venu à Kinshasa visiter ses ouailles. Jorge Mario Bergoglio est le 266ème évêque de Rome et de fait, pape de l’Eglise catholique. C’est comme Fridolin Ambongo Besungu qui est archevêque de Kinshasa et de fait Cardinal. Mais pas comme le pasteur Pascal Mukuna qui est évêque on ne sait de quoi. Enfer et damnation !

La visite du Pontifex maximus se traduisit par quatre journées féériques.

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les rues devinrent subitement propres. Les évitables embouteillages au centre-ville disparurent. Les policiers arnaqueurs furent mis au chômage, enregistrant un manque à gagner conséquent. Ils avaient été remplacés par la Garde républicaine. La discipline et l’ordre régnèrent. Il a même cessé de pleuvoir après tant de jours de sinistres. 

Mon ami qui est devenu fou s’écria : « Dors-je ? Rêve-je ? » C’est comme si nous avions voyagé dans le temps et dans l’espace ! Nous étions déjà dans le futur, le jour où la ville, ou ce qu’il en reste, sera mieux administrée.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, le voyage dans le temps est un concept formulé par Albert Einstein dans la théorie générale de la relativité. Bref, passons !

Les inénarrables pasteurs des églises de réveil, passés maîtres dans l’art de sauver les âmes des morts et de soulager les poches des vivants, disparurent des radars comme par enchantement. Sapristi !

Ceci expliquant cela, il y a ceux qui réclament, hic et nunc, que le pape vienne s’installer chez nous pendant au moins six mois. De la sorte, les autorités vont s’occuper de Kinshasa. Tout va changer, tout doit changer !

Dans son homélie lors de l’arrivée du Pape, le Cardinal Ambongo dénonça pêle-mêle la mauvaise gouvernance, la misère du peuple, tutti quanti. Bref, la population ne mange pas trois fois par jour comme lui. Stupeur et tremblements !

Cette saillie du Cardinal ne fut pas du goût de tout le monde. Mal lui en prit. De gustibus et  coloribus non est disputandum, comme on disait dans la Rome antique.

Pour ceux qui ne causent pas latin comme le Cardinal Ambongo, cela veut dire : « En matière de goût, il ne peut y avoir de dispute ». 

Ce qui ne devait pas arriver, arriva. Le saint homme fut vilipendé, traîné dans la boue et accusé de tous les péchés d’Israël. Son problème est qu’il dit tout haut ce que le Cardinal Monsengwo pensait tout bas.

Comme la tribu est la base de tout, l'Association Socioculturelle NGAMBE-BOUCLIER NGBAKA  affirma dans un communiqué du 09 février qu'il y a une intention délibérée de nuire à l'intégrité physique de son fils le Cardinal Fridolin AMBONGO et que ceux qui croient avoir le monopole de la violence ne croient pas qu'ils sont les seuls à en détenir le monopole. Elle lança une fatwa contre leurs auteurs. Saperlipopette ! Bref, passons.

En bon jésuite, Jorge Mario Bergoglio (le nom authentique du Pape), fit des discours plus mesurés. Il dénonça la corruption, la recherche effrénée des gains financiers, le colonialisme économique. Il prôna la réconciliation, l’amélioration de la situation sociale et la cessation des violences. Il lança un appel à des élections libres et transparentes. Sera-t-il suivi ?

D’après mon ami qui sait tout, le pape polonais Jean-Paul II a joué un rôle important dans la chute de l’Union soviétique et du Pacte de Varsovie. Attendons de voir si la récente visite du Pape entraînera des répercussions positives et durables. Pourra-t-elle aider à nous défaire du M23 ?

Vale Pontifex Maximus Francis ! Cela veut tout simplement dire « Au revoir Sa Sainteté le pape François ».

On dit chez nous que la vie est comme la vapeur dans la marmite : dès qu’on soulève le couvercle, elle s’en va.

Gaston Mutamba Lukusa

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