Le livre de l’auteur Andy Mukendi, dénommé “Enfants martyrs : inspiré de la vie des enfants souffrant de cancer en RDC” a vu le jour. Il a été présenté pour la première fois vendredi 23 juin, à l’Institut Français de Lubumbashi. Il s’en est suivi une autre présentation à Goma, le 28 juin. L’essentiel de l’œuvre réside dans la sensibilisation sur le cancer de l’enfant, une pathologie dont les cas sont récurrents aux cliniques universitaires de l’Université de Lubumbashi, et dont la prise en charge est inquiétante.
Malgré l’existence d’une unité d’oncologie pédiatrique, aux cliniques universitaires de l’Université de Lubumbashi, qui s’occupe des cas de cancer de l’enfant, Andy Mukendi n’en est pas satisfait. Étudiant en deuxième doctorat en médecine, il côtoie ces enfants depuis un bon moment. Il a pris deux ans pour mettre en place ce projet de livre qui a pour but de récolter des fonds afin de venir en aide à ces enfants et leurs familles.
« Le livre fait de la sensibilisation au sujet du cancer de l’enfant en RDC parce que c’est un concept qu’on ne prend pas suffisamment en compte. On pense que c’est une maladie qui touche une certaine catégorie des gens mais ce n’est pas ça. Ici, on rencontre véritablement ces cas de cancer de l’enfant », a expliqué Andy Mukendi à ACTUALITÉ.CD.
Ce livre est le résultat du travail qui touche profondément son auteur. Avant cela, il a créé l’Asbl “African children’s dream” (le rêve des enfants africains) afin d’assister, sur le plan psychologique, les enfants qui souffrent de cancer. Ils organisent des activités culturelles, rééducation, réadaptation, réinsertion sociale pour ces enfants. Ils ont un programme d’accompagnement psycho social qui regroupe chaque séance, autour d’une quinzaine d'enfants patients.
Le bouquin met en scène les témoignages de tous ces enfants et leurs histoires.
« Le livre a un caractère social, il retrace les parcours et témoignages des familles qui ont connu des cas de cancer. Il y a des histoires de parents qui racontent leurs expériences avec leurs enfants depuis le diagnostic du cancer, la procédure puis l’issue. Dans certains cas, les enfants patients ont perdu la vie et dans d’autres, ils ont été guéris », a ajouté l’auteur.
Le livre “Enfants martyrs : inspiré de la vie des enfants souffrant de cancer en RDC” compte 136 pages et est subdivisé en trois parties, la première, c’est la perception de ce que représente le cancer de l’enfant dans la communauté ; la deuxième, ce sont les histoires vraies qui sont racontées, accompagnées des photos de ces enfants et leurs identités ; la troisième partie, c’est une exhortation, un appel à la participation qui est lancé à la communauté.
Il est à se procurer à Lubumbashi et à Goma. Il arrivera à Kinshasa avant la fin de l’année, selon les prévisions. L’objectif est de promouvoir cette œuvre afin que la cause soit connue, que ce fléau qui tue silencieusement soit, tant soit peu, stoppée. Le livre n’a pas vraiment de prix parce que la santé n’en a pas non plus, précise Andy Mukendi. Mais comme l’œuvre voudrait récolter des fonds, le prix minimal fixé est à 20$, ceux qui peuvent donner plus le font également.
« La RDC n’a pas de programme national de lutte contre le cancer de l’enfant, quand bien même il y a des cas de cancer. Il y a une difficulté de prise en charge. Aussi parce qu’on a jamais écrit sur la situation socioculturelle des enfants qui souffrent de cancer en RDC, il n’y a pas de récit qui retrace ce que ces familles vivent et subissent. Avec la parution de ce livre, ça me propulse encore parce que l’objectif, à long terme, c’est d’avoir un programme national de lutte contre le cancer de l’enfant », souhaite-t-il.
Et d’ajouter :
« Nous sommes au niveau urbain, mais beaucoup de cas que nous recevons ici nous viennent des zones périphériques. Nous pensons mobiliser beaucoup plus d’efforts et de moyens pour atteindre ces zones de Lubumbashi, afin de porter plus haut cette voix et sensibiliser sur cette question de cancer qui touche l’enfant ».
Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Pour guérir du cancer, le facteur principal qui rentre en compte est le diagnostic, indique Andy Mukendi. S’il est fait plus tôt chez un enfant, la fréquence de guérison est élevée à plus de 95%. Mais un diagnostic tardif aggrave la situation. Le meilleur programme de lutte contre le cancer est celui de dépistage, qui doit être mis en place par le gouvernement.
Emmanuel Kuzamba