Le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a pris part à la célébration, ce 02 novembre 2022, de la journée mondiale contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes, décidée par les Nations-unies après l'assassinat des deux journalistes Français Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal (nord du Mali). Une commémoration organisée par l'ONG de défense de droits de journalistes, JED( Journalistes en danger).
A cette occasion, le ministre Muyaya a rappelé le contexte de guerre médiatique où nous sommes à la suite de l'agression du pays par le M23.
Il a insisté sur le rôle et devoir du journaliste en cette période critique
" C'est toujours bien d'avoir l'évaluation car JED est comme notre thermomètre de ce qui se fait. Mais il y a des points pour lesquels j'ai émis des réserves parceque globalement la situation de journalistes est en évolution. Vous vous souvenez qu'en début d'année, nous avons eu à organiser les états généraux de la communication et médias. Et la recommandation principale était la nouvelle loi. La loi étant élaborée; elle est au parlement et fera l'objet de discussions. Mais malheureusement il y a encore de cas qui touchent à la liberté de la presse non seulement ici mais principalement dans l'est dans les zones à problème" a indiqué le ministre Muyaya.
Il a également rappelé l'engagement pris par le gouvernement à savoir défendre les journalistes qui exercent leur métier.
A ce sujet, soulignons, que le Chef de l'Etat avait promis de ne pas aliéner l'indépendance de journalistes. C'est dans ce cadre que le ministre va réactiver le mécanisme qui existe déjà avec JED, pour s'assurer de suivre de manière étroite chaque cas répertorié de journalistes stigmatisés ou attaqués pour tel ou autre cas.
En même temps, le ministre a recommandé la nécessité pour les journalistes de travailler en connaissance du contexte actuel et en tenant compte de la nécessité de rester professionnel à chaque occasion.
"Nous sommes dans une guerre médiatique. Il y a lieu de nous interroger sur le rôle qui doit être le nôtre. Le journaliste lui-même doit être responsable de sa propre sécurité" a-t-il insisté.
Intervenant à cette commémoration, le professeur Jean- Chrétien Ekambo a annoncé la publication d'un livre blanc sur les indicateurs des atteintes de journalistes à l'ordre public. Cet ouvrage va determiner ce qui est mis en danger.
Au constat fait par JED sur le journalisme qui se meurt, le professeur Ekambo estime qu'il se pose un problème d'entendement.
" Qu'enseignons- nous aux jeunes journalistes? Ils ne sont plus créateurs d'information mais accompagnateurs. Ils doivent s'inspirer sur les sources humaines (10%) et les sources techniques.
Aujourd'hui nous avons les sources muettes, satellites et espions, de big data, méta données. Le journaliste n'a plus le monopole d'accompagner l'événement comme avant. Mais on lui demande plus alors qu'on le menace" a-t-il déploré.
Concernant le rapport présenté en ce jour de commémoration de la journée mondiale contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes, JED a recensé 124 cas d'attaques diverses contre les journalistes et les médias dont 49 journalistes menacés ; 37 journalistes arrêtés ; 18 journalistes agressés ; 17 radios ou émissions interdites; 2 journalistes enlevés et 1 journaliste tué.
opinion-info/CC