Rachel Zihindula : je me vois en train d’officier des championnats de haut niveau comme la champions Leagues, la CAN, la CHAN et même la Coupe du Monde. J’y travaille et j’y arriverai.
Avez-vous des personnes qui vous inspirent dans le monde de l’arbitrage ?
Rachel Zihindula : Stéphanie Frappart (39 ans, arbitre internationale du football française) et Salima Radhia Mukansanga (34 ans, arbitre rwandaise, première femme à arbitrer en Coupe d’Afrique des nations, la première femme arbitre africaine désignée pour officier un Mondial en 2022), Jean-Jacques Ndala et Olivier Safari (arbitres congolais). Leurs prestations m’inspirent énormément.
Vous est-il déjà arrivé d’être confrontée aux stéréotypes, préjugés qui entourent les femmes évoluant dans le domaine des sports ?
Rachel Zihindula : nous sommes sur un continent où bon nombre de femmes qui évoluent dans le domaine des sports ne sont pas prises en considération. Ceci induit le fait que la plupart des femmes ne sauront pas s’épanouir, ni viser plus haut. Durant toutes ces années, je me suis forgée un caractère basé sur : la discipline, la concentration sur mon travail et mes objectifs, l'humilité et le respect des règles. Sur terrain, le respect et l’application des règles me font respecter. Je vois de plus en plus de femmes intégrer le secteur sportif, et j’en suis heureuse. La passion pour mon travail d’arbitre est aussi une grande motivation. Ma famille, mon Dieu me soutiennent dans ce métier.
Le corps des arbitres congolais a perdu le 03 janvier, Marie-Angès Makengi, première dame arbitre en RDC. Au-delà de mettre en lumière les femmes qui évoluent dans ce secteur, que devrait faire le ministère des sports ?
Rachel Zihindula : c’est une dame qui a ouvert la voie à d’autres femmes dans le milieu des arbitres. Elle était forte et a donné toute son énergie pour son métier. Malheureusement, force est de constater que la RDC n’honore pas les femmes qui évoluent dans le domaine des sports. Madame Marie-Angès Makengi a fait la fierté de ce pays et le ministère des sports devait honorer sa mémoire. Il y a des arbitres qui travaillent durement, s'entraînent au moins cinq jours par semaine, mais lors des séminaires, ils ne seront pas invités ou ne pourront pas y prendre part faute de moyens (transports et autres). Je proposerais au ministère des sports de récompenser le métier de cette première arbitre congolaise en octroyant un soutien à sa famille (financier ou matériel). La RDC a des talents et il faut que le ministère les repère et les soutienne. C’est également un plaidoyer que je lance au ministère.
Un dernier mot ?
Rachel Zihindula : je remercie la FIFA, la FECOFA, mes instructeurs, mes formateurs nationaux et internationaux, mes managers. Même au niveau de la province, nous ne bénéficions pas du soutien du ministère provincial des sports.
Prisca Lokale