Antony Blindent, secrétaire d'État des États-Unis, séjournera en RDC du 9 au 10 août. Son programme prévoit des entretiens avec des membres haut placés du gouvernement congolais et des membres de la société civile pour discuter de l’intérêt mutuel à assurer la tenue d’élections libres, inclusives et justes en 2023, en promouvant le respect des droits de l’homme et en protégeant les libertés fondamentales. Il se focalisera aussi sur la lutte contre la corruption, l’appui au commerce et aux investissements, les actions visant à faire face aux changements climatiques, l’accroissement de la résilience agricole, et il appuiera les efforts africains régionaux pour promouvoir la paix dans l’est de la RDC et l’ensemble de la région des Grands Lacs.
A ce propos, des organisations comme American Jewish World Service, Center for Civilians in Conflict (CIVIC), CREDDHO (Centre de recherche sur l’environnement, la démocratie et les droits de l’homme), FILIMBI, Human Rights Watch, Lucha (Lutte pour le changement), Never Again Coalition, Panzi Foundation, RODHECIC (Réseau d'organisations des droits de l'homme et d'éducation civique d'inspiration chrétienne), The Sentry ou encore UNIS ont signé un communiqué conjoint dans lequel elles estiment que Antony Blinken devrait clairement affirmer que les États-Unis imposeront des sanctions ciblées aux responsables gouvernementaux et aux autres personnes qui soutiennent des groupes armés qui commettent des abus.
« Le secrétaire d’État Blinken devrait informer le président rwandais Paul Kagame que les États-Unis ne toléreront aucun soutien au M23, comme l’a fait le président Barack Obama en 2012 », a déclaré le Père Rigobert Minani Bihuzo du Centre d'études pour l'Action sociale (CEPAS). « Il devrait insister sur le fait que le gouvernement congolais doit réformer son armée, notamment en améliorant les mécanismes de lutte contre la corruption, en filtrant et en renvoyant les officiers qui commettent des abus, et en enquêtant sur ceux qui ont été impliqués dans des crimes de guerre par le passé. »
Le communiqué ajoute que le dirigeant américain « devrait également insister sur la nécessité de réformer l’armée congolaise, minée par le favoritisme et les détournements de fonds. Tout règlement des conflits armés dans l’est du pays devrait exclure la possibilité d’amnistier les responsables de crimes internationaux graves, empêcher les commandants qui se sont rendus coupables d’abus d’intégrer les forces armées congolaises, et prévoir un ambitieux programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration dirigé par une nouvelle équipe ».
Antony Blinken se rendra ensuite au Rwanda du 10 au 12 août, où il s’entretiendra avec de hauts responsables du gouvernement rwandais et des membres de la société civile pour discuter de priorités communes, y compris les opérations de maintien de la paix. Le secrétaire d’État se concentrera, dit un communiqué de l’ambassade américaine à Kinshasa, sur le rôle que le Rwanda peut jouer dans la réduction des tensions et de la violence actuelle dans l’est de la RDC. Il soulèvera aussi des préoccupations relatives à la démocratie et aux droits de l’homme, comprenant la répression transnationale, la limitation de l’espace pour les opinions divergentes et l’opposition politique, et la détention injustifiée de Paul Rusesabagina, résident permanent légal aux États-Unis.
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