Les Léopards ont regagné le pays ce lundi 12 février en provenance d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire, après avoir pris part et fini 4èmes à la CAN 2023. Après leur atterrissage à l'aéroport international de N'djili à Kinshasa, ils ont pris la direction du stade des Martyrs de la Pentecôte où les attendaient quelques milliers de supporters. Chants, danses, cris de joie, l’ambiance a été au rendez-vous. Reportage
Kinshasa, capitale de la RDC. L'attente aura été longue pour ses quelques supporters ayant fait le déplacement du stade des Martyrs - très loin de refuser du monde -. Annoncés aux environs de 13 heures, c’est finalement autour de 20 heures que les Léopards atterrissent à Kinshasa.
Au stade des Martyrs, leur prochaine destination, la mise en place se poursuit. Podium en train d'être monté aux couleurs du pays. Juste à côté, le DJ, aux manettes, tient en haleine un public visiblement fatigué. Il est bientôt 21 heures. Il brasse les meilleurs sons du moment. Les morceaux “Toro-Toro” de l'humoriste Herman Amisi et le “Coup du marteau” de Tam Sir, considérés comme des vraies surprises de cette CAN 2023, ou encore le traditionnel et célèbre “Fimbu” de Félix Wazekwa, ont un cran au-dessus des autres. Le public exulte et danse.
Un dispositif sécuritaire est aussi mis en place. La présence policière est notamment observée tant aux alentours du podium que sur la voie menant vers celui-ci depuis les tribunes. Mais ce n’est pas suffisant. Nombreux sont néanmoins ceux qui pensent que les Léopards ne passeront plus par le stade des Martyrs. Ils évoquent, pour la plupart, comme raison : “la faible affluence du public” ou encore le fait “qu’il fasse déjà très tard”. Et ce n’est même pas la présence du car de reportage de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) aux abords de la pelouse, qui attire l’attention.
Si certains, au bout de leur patience, ont fini par quitter l’enceinte peu avant l’arrivée des Léopards, d’autres, en revanche, se sont montrés très déterminés à voir et communier avec ces joueurs dont 20 sur 24 découvraient la CAN cette année.
Les Léopards, enfin !
Tout est fin prêt. Mais le suspens demeure … jusqu’à ce que le ministre des sports, Claude François Kabulo Mwana Kabulo, ne fasse son entrée au stade. C’est sur le podium que cet ancien journaliste sportif s’adresse au public en Lingala : “ (...) les joueurs arrivent. Ils vont monter ici et seront présentés. Mais que le tout se fasse dans la discipline la plus totale. ” Ce message est sans doute celui que tout le monde attendait.
Il est 22h passées d’une dizaine de minutes, quand les Léopards et leur staff technique font leur entrée au stade des Martyrs. Les joueurs, vêtus aux couleurs de leur deuxième maillot durant la compétition, et les membres du staff, tout en bleu, sont accueillis par une foule dense et joyeuse. Toro-Toro est la chanson qui accompagne leur montée sur le podium - tournant sa face en direction du boulevard Triomphal, côté où sont rassemblés tous les supporters présents -.
Bienvenu Fuamba, la trentaine révolue, a réussi à se trouver une place le long du podium. “ Nous sommes là une fois de plus pour soutenir nos Léopards. Ils nous ont procuré une folle joie. C’était important de venir leur dire merci et les encourager pour ce beau parcours ainsi que les échéances à venir ”, explique cet amoureux du ballon rond.
Pickel et Wissa déjà adoptés
Vient ensuite le moment de présentation de chacun des joueurs et membres du staff technique. De Théo Bongonda au capitaine Chancel Mbemba en passant par Cédric Bakambu, Charles Pickel ou encore Yoane Wissa, le public ne s'est lassé d'applaudir ni privé d’entonner, à l’unisson, des chants à l’honneur de chacun de ces 24. On pouvait, par exemple, entendre avec insistance depuis les tribunes “Théo Messi ... ! ” quand il s’est agi de Théo Bongonda ou encore “Bakagoal !” au tour de Cédric Bakambu.
Présentation finie, le public s’illustre à nouveau à sa manière. “eee, Pickel aloba eee” pour signifier “nous voulons entendre Pickel”. Ce dernier, visiblement pas encore familier avec le Lingala, ne sait à peine entendre son propre nom en répétition. Tout sourire, il va demander des explications à ses coéquipiers. Il en est de même pour Yoane Wissa, qui va même tenter sans succès de s’échapper. Si le premier, très joyeux et satisfait de sa première CAN, s’est limité à saluer le public, en Lingala d’ailleurs - à la grande joie de ce dernier -, le deuxième, présent dans la sélection depuis quelques années déjà a, à son tour, préféré danser le “fimbu” avec le public. Quoi de plus normal si l’on sait que c’est de la sorte qu’il célèbre ses buts en sélection y compris ses deux réalisations durant cette CAN.
Ça va vite. Entre leur entrée au stade et leur départ, les Léopards n’auront communié avec le public que pendant une vingtaine de minutes. Puisque juste après leur présentation, suivie d’un mot du président de supporters congolais, les hommes de Sébastien Desabre vont repartir en bonne compagnie de “Toro-Toro”.
Sarah, qui a patienté des heures à la tribune, est contente de la soirée. “ Je suis satisfaite de l’équipe et de cette quatrième place à laquelle on ne pouvait même pas prétendre au début de la compétition. Pour moi, ce parcours fera grandir davantage l’équipe ”, dit-elle, le regard épuisé par la fatigue.
La cérémonie a été courte. Mais visiblement réussie. Les supporters, eux, qui ont patienté durant des heures, ne voient plus curieusement passer l’heure. Au point de rester sur leur faim. Ils sont nombreux autour du bus des Léopards en dehors du stade. Question de les ovationner une dernière fois.
Ainsi se tourne cette page. Le rendez-vous est désormais pris pour le mois de juin prochain. Les Léopards se produiront pour la première fois au stade des Martyrs de Kinshasa après la CAN 2023. Ce sera face aux Eperviers du Togo à l’occasion de la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Japhet Toko, au stade des Martyrs