Lors de la prière de l’Angélus dite ce dimanche 12 juin au Vatican, le Pape François est revenu sur le report de son voyage apostolique en République Démocratique du Congo et au Soudan du Sud prévu en début du mois de juillet.

Le souverain Pontife a exprimé son « grand » regret aux autorités et peuples congolais et soudainais, pour avoir reporté ce voyage africain pour des raisons de santé.

« Chers amis, c’est avec grand regret, en raison de problèmes à la jambe, que j’ai dû reporter ma visite dans vos pays, prévue pour les premiers jours de juillet. Je ressens vraiment un grand regret d’avoir dû reporter ce voyage, auquel je tiens tant. Je m’excuse pour cela », a indiqué le Souverain Pontife avant d’inviter ces populations à la prière pour une rapide guérison.

« Prions ensemble pour que, avec l’aide de Dieu et les soins médicaux, je puisse venir parmi vous le plus rapidement possible. Nous sommes confiants », a-t-il sollicité.

Prévu du 2 au 7 juillet 2022, le voyage apostolique du Pape François en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud a été reporté à une date ultérieure suite aux problèmes de santé.

Bernard MPOYI

 


Le Pape François a nommé Monseigneur Vincent Tshomba Shamba Kotsho, évêque du diocèse de Tshumbe, dans la province du Sankuru, le samedi 11 juin dernier.

D'après la lettre de la Conférence épiscopale de nationale du Congo (CENCO), qui rapporte cette nouvelle, le Saint Père a accepté la renonciation au gouvernement pastoral du diocèse de Tshumbe présentée par Monseigneur Nicolas Djomo Lola.

« Par sa lettre n° 4473 du 09 juin 2022, la Nonciature Apostolique en RD Congo, demande à Son Excellence Monseigneur Marcel Utembi Tapa, Archevêque de Kisangani et Président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), de porter à votre connaissance que Sa Sainteté le Pape François a accepté la renonciation présentée par Son Excellence Mgr Nicolas Djomo Lola, à la charge du gouvernement pastoral du Diocèse de Tshumbe.
En même temps, il a plu au Saint-Père de nommer Son Excellence Mgr Vincent Tshomba Shamba Kotsho, comme nouvel Évêque du Diocèse de Tshumbe »,
 lit-on dans la lettre signée par Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire de la CENCO.

Par la même occasion, la Conférence épiscopale nationale du Congo se réjouit de cette nomination et présente ses félicitations à l'heureux nommé.

« Il était jusqu'à ce jour évêque auxiliaire de l'Archidiocese de Kinshasa. Le Secrétariat Général de la CENCO qui se réjouit de cette nouvelle, présente ses vives et sincères félicitations à Son Excellence Mgr Vincent Tshomba et lui souhaite un fructueux ministère dans l'église-famille de Dieu qui est à Tshumbe », ajoute la correspondance.

Il sied de souligner que le diocèse de Tshumbe est un diocèse catholique de République démocratique du Congo, suffragant de l'archidiocèse de Kananga. 

Vincent Tshomba Shamba Kotsho, est le 4 ème évêque de ce diocèse qui, le 10 novembre 1959, étant vicariat apostolique, est érigé en diocèse avec la bulle Cum parvulum du pape Jean XXIII.

Alain Saveur Makoba



La cité de Bunagana, frontalière avec l'Ouganda, dans le territoire de Rutshuru, qui est en plus vitale pour Goma, s'est réveillée sous le feu des rebelles du M23 ce dimanche 12 juin 2022.

La cité a été attaquée dans sa périphérie par ces rebelles soutenus par le Rwanda, apprend-t-on d'une communication officielle de l'armée faite dans la soirée de ce dimanche. Les Forces Armées de la République démocratique du Congo accusent le pays de Paul Kagame de vouloir occuper Bunagana afin de paralyser l'économie de la ville de Goma.

« Les terroristes du M23 soutenus par l'artillerie et les militaires de l'armée rwandaise ont attaqué, tôt ce matin sans succès, les positions des FARDC de Bigega 1 et 2 à plus ou moins 5 km au sud-est de Bunagana. L'objectif poursuivi par le Rwanda est d'occuper Bunagana, pour non seulement asphyxier la ville de Goma mais aussi faire pression sur le Gouvernement de la RDC », écrit le Général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu dans un communiqué.

Dans cette riposte appuyée par les forces de la MONUSCO, l'armée affirme cependant, avoir perdu un officier supérieur. Il s'agit du major Éric Mwisa, officier de sécurité du Général Peter Cirimwami, chef des opérations dans la zone.

Vendredi dernier, l'armée congolaise a accusé le Rwanda d'avoir largué une dizaine de bombes sur le sol congolais à Biruma, jusqu'à bombarder une école et tué deux écoliers. Ce dimanche, le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, est monté au créneau pour appeler à l'implication de la communauté internationale, plaçant la guerre en RDC au même rang que celle de l'Ukraine.

Alphonse Muderwa



La Fédération d'Iran de Football met fin aux discussions sur le match amical qui devrait opposer sa sélection nationale aux Léopards de la République Démocratique du Congo, au Qatar, juste après les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) Côte d'Ivoire 2023.

En pourparlers avec la RDC, le Cameroun et l'Algérie, l’Iran jouera finalement face aux Fennecs. Cette rencontre amicale aura lieu, ce dimanche 12 juin à Doha.

Rappelons que, l'équipe nationale d'Iran a remporté à 3 reprises la Coupe d'Asie en 1968, 1972 et 1976, et a participé 5 fois en phase finale de Coupe du Monde, en 1978, 1998, 2006, 2014 et 2018.

Elle occupe actuellement 21ème place au classement FIFA.

Gratis Makabi



Denis Mukwege a lancé un plaidoyer au sujet de l’activation du M23 dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru (Nord-Kivu). Le Prix Nobel de la paix ne mâche pas ses mots. Pour lui, il s’agit d’une nouvelle agression du Rwanda. « Aujourd’hui, le Congo est en train de saigner. C’est peut-être même plus que l’hémorragie du passé. Si vous laissez cette hémorragie continuer vous allez vous occuper des cicatrices. Le Congo ne sera plus là après », a-t-il dit dans une conférence de presse en marge de l’arrivée du couple royal belge à Bukavu (Sud-Kivu), ce dimanche 12 juin 2022. 

Il espère que Philippe et Mathilde de Belgique ainsi que leur délégation pourront porter la cause congolaise.

« Ils ont visité Kinshasa, le siège de nos institutions politiques. Ils ont été à Lubumbashi, la capitale économique. Ici, ils vont entrer en contact avec le peuple, un peuple meurtri. Ils vont toucher la souffrance de la femme congolaise. C’est important pour moi. C’est une expression de l’humanisme et cet humanisme doit aller plus loin. Je pense qu’ils sauront transmettre à la population belge et européenne la souffrance de la femme congolaise. Si un président a arrêté en 2012 le M23, l’Europe peut également le faire aujourd’hui aussi. C’est un manque de volonté politique », a t-il dit.

Le prix Nobel se montre optimiste: « Nous espérons que cette volonté politique peut se créer à travers cette visite ». 

Denis Mukwege a une nouvelle foi évoqué le rapport mapping dont il est un fervent défenseur. Ce document décrit les violations les plus graves des droits humains et de droit international humanitaire commises en RDC entre 1993 et 2003. Au moins, 617 incidents graves ont été répertoriés par ces experts des Nations unies. Il s'agit des massacres, des violences sexuelles et des attaques contre les enfants. 

L’activiste a également loué la force et la résilience de la population congolaise meurtrie depuis environ trois décennies suite aux diverses violences armées.

actualité.cd/CC


Le ton monte encore entre Kinshasa et Kigali: le gouvernement congolais somme le Rwanda de mettre fin à son soutien au M23 et d'éviter tout acte de nature à compliquer la tâche du médiateur João Lourenço.

A travers un communiqué signé par Christophe Lutundula Apala Pen'Apala, vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, le Gouvernement congolais somme le Gouvernement du Rwanda de mettre fin à son soutien au M23 et de s'abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans la partie Est de la RDC et la Région, et d'autre part, d'éviter tout acte de nature à compliquer la tâche du médiateur de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL), le Président João Lourenço « à qui toutes les parties concernées doivent faire confiance ». Le Chef de la diplomatie congolais réagissait à une note verbale du 10 juin 2022 du Gouvernement rwandais par laquelle ce dernier accuse les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d'avoir lancé le 10 juin des roquettes sur le territoire rwandais. Dans ce document, les autorités rwandaises accusent « des hauts responsables gouvernementaux et des membres des organes de sécurité congolais d'inciter la population à commettre des actes de violences contre le Rwanda et les personnes parlant le Kinyarwanda, en général ».

Le Ministère congolais des Affaires Étrangères rejette en bloc toutes ces accusations qu’il qualifie de `` fallacieuses « qui cachent mal la détermination du Rwanda de poursuivre agression contre la République Démocratique du Congo et leur soutien au M23. Le Ministère rappelle la teneur de la Communication officielle des FARDC en date du 10 juin 2022 par laquelle les FARDC ont informé l'opinion nationale et internationale, de ce que depuis 16H15 du vendredi 10 juin 2022, l’Armée Rwandaise a tiré une dizaine d'obus sur le territoire de la République Démocratique du Congo, plus précisément à BIRUMA et à KABAYA en territoire de RUTSHURU détruisant L’institut saint Gilbert, y tuant deux enfants âgés de 6 et 7 ans respectivement et blessant un troisième ».

« L'ignoble soutien continu de l'armée rwandaise au groupe terroriste du M23 est confirmé par les images des drones qui attestent l'occupation jusqu'à ce jour de TCHANZU et de RUNYONYI par les Forces de Défense du Rwanda (RDF) », ajoute Christophe Lutundula Apala Pen'Apala.

Samedi, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU avait reconnu implicitement la présence d’acteurs étrangers dans la crise: « Nous réaffirmons notre attachement ferme à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, et nous condamnons l’utilisation de groupes armés agissant par procuration ». Il avait également insisté sur les efforts diplomatiques: « Nous saluons et soutenons les efforts politiques nationaux et régionaux en cours pour accompagner le désarmement des groupes armés, notamment ceux entrepris par le président Félix Tshisekedi de la RDC et le président Uhuru Kenyatta du Kenya à travers le processus de Nairobi. La MONUSCO travaille aussi en étroite collaboration avec le Bureau de l'Envoyé spécial du Secrétaire-général pour la région des Grands Lacs afin de promouvoir des mesures non militaires pour le désarmement des groupes armés étrangers ». 

actualite.cd/CC



Le pape François a nommé depuis le jeudi 9 juin 2022 Monseigneur Jean-crispin Kimbeni Ki Kanda évêque du diocèse de Kisantu en remplacement de Monseigneur Fidèle Nselele Zi Mputu qui a présenté sa renonciation à cette fonction il y a deux ans pour des raisons de santé.

C'est ce qu'indique un communiqué de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) signé et publié ce samedi dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD.

"Par sa lettre référencée n°4477 du 09 Juin 2022, la Nonciature Apostolique en RDCongo demande à Monseigneur Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et président de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), de porter à votre connaissance qu'il a plu à sa sainteté le pape François de nommer son excellence Jean-crispin Kimbeni Ki Kanda, nouvel évêque du diocèse de Kisantu", lit-on dans ce document.

La CENCO a, par l'occasion, présenté ses félicitations à celui qui dirigera actuellement le diocèse de Kisantu après l'itérim exercé depuis novembre 2020 par Fridolin Ambongo Besungu.

Jean-crispin Kimbeni Ki Kanda était jusque-là évêque auxiliaire à l'archidiocèse métropolitain de Kinshasa depuis 2020.

Né le 22 Octobre 1969 à Kinshasa, Jean-Crispin Kimbeni Ki Kanda a, après ses études primaires et secondaires, effectué des études de philosophie et de théologie aux grands séminaires st André Kaggwa et st Jean XXIII. Il a été ordonné prêtre le 30 Mai 1999 .

En 2011, il a obtenu un Master en biothétique à l'Institut international Camillanum à Rome àffilié à l'université pontificale du Latran poursuivant ses études au sein du même institut jusqu'à obtenir un doctorat en théologie pastorale de la santé en 2019. 

Christel Insiwe



Prévue dimanche avec Algérie-Sénégal et RD Congo-Niger, la dernière journée du Tournoi des Quatre Nations, une compétition amicale destinée à préparer le CHAN, n’aura pas lieu, a annoncé la Fédération Algérienne de Football de football (FAF) ce samedi. Cette décision fait suite au décès tragique de l’international A’ algérien Billel Benhammouda.

«Face à l’ampleur du drame qui vient d’ébranler l’équipe nationale des locaux A’ et le football national en général suite à la disparition tragique du joueur Billel Benhammouda, la Fédération Algérienne de Football est dans le regret d’annoncer la fin avant terme de la lère édition du tournoi des quatre nations en même temps que le stage de la sélection nationale A’. Nous remercions les sélections du Niger, du Sénégal et de la République Démocratique du Congo (RDC) pour leurs marques de sympathie et de soutien dans cette douloureuse épreuve ainsi que pour leur compréhension. La FAF et l’EN A’ sont extrêmement sensibles à vos nobles sentiments. Nous avons été honorés par votre présence parmi nous autant sportive que fraternelle. Nous comptons d’ores et déjà sur votre présence lors de la prochaine édition qui sera en hommage à notre défunt joueur Billel Benhammouda», ont écrit les Fennecs A’.



L'ONU a exhorté samedi à "désamorcer les tensions" croissantes entre Kinshasa et Kigali, appelant "tous les groupes armés à cesser immédiatement toute forme de violence" dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Les tensions récurrentes entre la RDC et le Rwanda connaissent une nouvelle poussée depuis une flambée de violence le mois dernier à la frontière entre les deux pays d'Afrique des Grands Lacs, qui s'accusent mutuellement de soutien à des groupes armés et même, ces derniers jours, de frappes contre leurs territoires respectifs.

"Nous sommes préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo", a déclaré dans un communiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Il a évoqué "la multiplication des attaques contre les civils" par des rébellions congolaises et "la présence persistante d'autres groupes armés étrangers", notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) opposées au pouvoir de Kigali, "qui continuent de menacer la stabilité régionale".

"Nous réaffirmons notre attachement ferme à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, et nous condamnons l'utilisation de groupes armés agissant par procuration", a insisté le porte-parole.

Il a également apporté son soutien aux efforts de l'Union africaine, qui a nommé le président angolais Joao Lourenço "pour désamorcer les tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda".

De son côté, le département d'Etat américain s'est dit "alarmé" par les accusations "d'attaques transfrontalières entre la RDC et le Rwanda qui ont causé la perte de vies humaines".

"Nous attendons des dirigeants congolais et rwandais un leadership responsable et constructif", a-t-il prévenu dans un tweet.

Les relations entre les deux pays sont tendues depuis l'arrivée massive dans l'est de la RDC de Hutus rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsis lors du génocide de 1994 au Rwanda.

Un certain dégel avait suivi l'entrée en fonction du président congolais Félix Tshisekedi en 2019, mais les tensions sont à nouveau élevées depuis le mois dernier.

AFP avec CC/ACTUALITE.CD

 


Toute une nation s'était pourtant mobilisée pour accueillir un hôte de marque aussi prestigieux que le Pape François. Une événement, certes non inédit, mais teinté d'une saveur particulière et très attendu, car, 37 ans après Jean-Paul II, aucun autre Pape n'avait foulé le sol congolais.

C'était imminent, voire très imminent, puis, tout à coup, la nouvelle que d'aucuns redoutaient est tombée. "A la demande de ses médecins, afin de ne pas compromettre la thérapie du genou encore en cours, le Saint Père, à son grand regret, est contraint de reporter son voyage apostolique en RDC et au Soudan du Sud à une date ultérieure", a annoncé, non sans pincement au cœur, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO.

La nouvelle du report sine die du voyage apostolique de François en RDC et au Soudan du Sud, dans l'air depuis quelques jours, est ainsi tombée tel un couperet, plongeant les millions des Catholiques Congolais dans l'émoi. Ils sont partagés entre la déception de ne pas accueillir, pour la troisième fois dans l'histoire, un Souverain pontife, alors qu'ils se sont déjà mobilisés jusqu'aux dents, contribuant à hauteur de 2.000 FC (soit 1$) chacun pour supporter son séjour, et l'inquiétude de savoir que le Successeur de Pierre ne s'est toujours pas remis de ce mal de genou qu'il traîne voilà des mois. Sacré coup dur pour la Communauté Catholique congolaise et sud-soudanaise.

Le manque à gagner financier et diplomatique

Cependant, et par-dessus tout, le voyage reporté du Pape François entraîne une "énorme manque à gagner" tant sur le plan financier que diplomatique. En effet, au regard de la grandeur et de l'agenda du Souverain pontife en RDC, des millions de dollars ont été investis pour les préparatifs de son accueil et séjour. "Des millions des dollars américains sont engloutis, en commençant par la confection des podiums spéciaux sur les sites où le Pape devrait dire les messes en passant par la mobilisation, les commandes des pagnes et autres effigies, ainsi que les pancartes décorées et les réservations en cours dans des hôtels huppés de la RDC. A cela s'ajoute les nuits blanches des commissions et sous-commissions de l'Eglise Catholique du Congo", a commenté un observateur, avant de s'interroger "qui va compenser les multiples dépenses engagées à Kinshasa et Goma par le Gouvernement?"; et de qualifier la nouvelle du report du voyage de François de "coup de tonnerre".

La photo d'un jeune entrepreneur Congolais, abondamment partagé sur les réseaux sociaux, le montrant tête baissée dans son bureau rempli de t-shirts à l'effigie du Pape, exprime mieux cette grosse déception de devoir concéder l'engloutissement des millions de dollars qui n'auront pas servi pour la cause de leur décaissement.

Il n'est pas hyperbolique de considérer que la triste nouvelle a provoqué un "énorme manque à gagner". Et, si ce manque à gagner est financièrement digérable, considérant surtout que le voyage n'est pas annulé mais reporté, quoi que sine die, il ne fait néanmoins pas les affaires de Kinshasa vu d'un angle diplomatique.

Le Pape François a été la deuxième personnalité haut de gamme qui devrait visiter le pays de Malula, moins d'un mois seulement après le passage du Roi des Belges, Philippe, qui poursuit présentement son séjour en RDC du côté de Lubumbashi dans le Haut-Katanga. 

Sa venue, le 2 juillet prochain, offrirait à Kinshasa une belle vitrine pour se vendre au monde. "La RDC était sur le point de gagner le pari, parce que la visite du Pape François, 37 ans après Jean-Paul II, allait intervenir après celle en cours du Roi des Belges. Du coup, l'attention de toute l'humanité devait se focaliser sur la RDC", a fait remarquer le même observateur, regrettant amèrement ce rendez-vous manqué.

Signes avant-coureurs de démission

Dans le regret, une question émerge: est-ce que seulement le Pape avait le choix pour éviter à la RDC ce manque à gagner? Pas sûr au regard de la succession des événements ces derniers mois du côté du Vatican. Ces événements, d'ailleurs, poussent plusieurs habitués des couloirs de la Place Saint Pierre à privilégier, avec une certaine dose de certitude, l'hypothèse de la démission de François de ses charges pontificales.

Selon le journal britannique The Guardian, l'inquiétude, dans le pré carré du Vatican, va crescendo quant à l’état de santé de l'Evêque de Rome, plusieurs de ses agissements, ces dernières semaines, laissant entrevoir qu'il va emboîter le pas à son plus proche prédécesseur Benoit XVI.

L'année dernière, le Pape François a subi une délicate intervention chirurgicale d'une stenose (rétrécissement de l'intestin) diverticulaire symptomatique du côlon.

Victime d’une rupture de ligament, ayant sensiblement réduit sa mobilité au point de l’empêcher de se tenir debout sans sa canne et d'exiger un rocking-chair à bord de la Papa mobile, le 265ème Successeur de Saint Pierre a, plus encore, plongé dans la tourmente quand, en début de mois de mai, il s'est publiquement affiché, pour la première fois, assis sur un fauteuil roulant.

Sentiment d'un pontificat bref

A la tourmente, le Pape François en a rajouté une décision "étrange", "inhabituelle" et "inattendue", en convoquant, pour le 27 août prochain, un consistoire. Objectif: créer de nouveaux Cardinaux. Parmi ceux-ci, certains seront éligibles au prochain conclave (rencontre secrète des Cardinaux en marge de laquelle ils élisent le nouveau Pape).

"C’est très étrange d’avoir un consistoire en août. Il n’y a aucune raison de le convoquer trois mois à l’avance et ensuite se rendre à L’Aquila au milieu de celui-ci", a confié Robert Mickens, rédacteur en chef de l’édition anglophone de La Croix, à The Guardian.

La participation du Pape François au festival Perdonanza Celestiniana à l’Aquila, une ville des Abruzzes abritant le tombeau de Célestin V, un Pape ermite qui, après 5 mois de pontificat, a démissionné en 1294, est perçue comme un signe avant-coureur de sa renonciation aux charges papales près de 10 ans depuis son élection en remplacement d'un autre démissionnaire, Benoît XVI. 

Ce dernier, quatre ans avant de remettre les clés de l'Eglise, s'était aussi rendu dans cette ville en 2009. Une jurisprudence qui renforce encore plus l'hypothèse d'une démission prochaine de François qui, dès l'entame de son pontificat, avait fait part de sa volonté de voir la démission d’un Pape devenir "chose normale". Deux ans plus tard, il revenait à la charge pour confier qu'il a le sentiment de faire un bref séjour à Vatican.

Laurent OMBA

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