Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a constaté une augmentation du nombre de meurtres ou d’atteintes à l’intégrité physique d’enfants lors d’opérations militaires ou d’affrontements, contre des populations civiles ces derniers temps en RDC.
Dans un rapport élaboré entre le 20 juin et le 31 août, présenté au Conseil de sécurité des Nations Unies fin septembre, Antonio Guterres a invité toutes les parties concernées par les opérations militaires en Ituri et au Nord-Kivu à s'abstenir de viser les enfants.
« Je suis préoccupé par la forte augmentation du nombre de meurtres ou d’atteintes à l’intégrité physique d’enfants lors d’opérations militaires, d’affrontements entre parties, d’attaques contre des populations civiles et dans le cadre de violences intercommunautaires, autant d’événements qui font payer un lourd tribut aux enfants. J’invite toutes les parties à s’abstenir de viser des enfants et des civils en général et à prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire autant que faire se peut l’effet de leurs opérations sur les civils, notamment les enfants. Je prends note des efforts du gouvernement, par l’intermédiaire du groupe de travail technique conjoint, visant à limiter les menaces qui pèsent sur les enfants pendant les opérations militaires dans le cadre de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu», a-t-il déclaré dans le rapport parvenu à 7 SUR 7.CD.
Le secrétaire général des Nations Unies a exprimé également son inquiétude face «un grand nombre» d'enfants détenus pour leur association présumée avec des groupes armés.
«Je note avec inquiétude qu’un grand nombre d’enfants sont détenus pour leur association présumée avec des groupes armés. Je demande au gouvernement de traiter ces enfants avant tout comme des victimes, de ne les placer en détention qu’en dernier recours et pour une durée aussi brève que possible et de les remettre aux acteurs de la protection de l’enfance, conformément à ses directives de 2013 et aux principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés, qu’il a fait siens », a-t-il demandé.
Ce rapport du secrétaire général des Nations unies a indiqué que sur 929 enfants (552 garçons, 377 filles), son équipe a confirmé le meurtre de 578 enfants et l’infliction d’atteintes à l’intégrité physique de 351 autres enfants, soit trois fois plus que la période précédente (391).
Par ailleurs, il a évoqué que 300 violations ont été confirmées d’avril à décembre 2020, 464 en 2021 et 165 au premier trimestre de 2022. Parmi ces victimes, 749 (81 %) sont attribuées à 35 groupes armés et 143 aux forces gouvernementales. Quant aux 37 autres cas, le rapport a estimé qu'il n’a pas été possible d’en identifier les auteurs, quand ils n’ont pas été attribués à des restes explosifs de guerre.
Selon le même rapport, le plus grand nombre d’enfants tués ou mutilés (519, soit 56 %) a été enregistré dans la province de l’Ituri, principalement en raison des violences intercommunautaires dans les territoires d’Irumu et de Djugu, où des groupes affiliés aux communautés Hema, Lendu et Bira se sont affrontés et ont pris pour cible des civils, y compris des enfants. Il est aussi en raison de l’intensification des activités des Forces démocratiques alliées
dans la partie sud de la province de l’Ituri.
Ce document a été établi en application de la (résolution 1612, 2005) et des résolutions ultérieures du Conseil de sécurité est le huitième rapport du secrétaire général des Nations Unies sur les enfants et le conflit armé en République Démocratique du Congo.
Raphaël Kwazi
Le commandant divisionnaire adjoint de la police de la ville de Kinshasa, le Général Blaise Kilimbalimba est, enfin, réhabilité de ses fonctions. La nouvelle est confirmée par plusieurs sources dignes de foi.
Ces mêmes sources renseignent que le Général Blaise Kilimbalimba aurait déjà reçu une invitation du protocole d'État, afin d'accueillir le Chef de l'État Félix Tshisekedi à l'inauguration du bâtiment de l'IGF -Inspection générale des Finances-.
Suspendus depuis le 31 août dernier, le commissaire divisionnaire adjoint ainsi que le commandant de la LENI, tous deux avaient été accusés d'avoir "illégalement" déguerpi un diplomate à Kinshasa. Des accusations toujours niées par les deux précités.
Ce déguerpissement irrégulier avait dégénéré en un affrontement entre deux franges des jeunes de la structure "Force du progrès", affiliée au parti au pouvoir, l'UDPS, qui y ont été associées. Après affrontement, un groupe de ces jeunes s'est attaqué à la résidence de l'ancien Président de la République, Joseph Kabila.
Grevisse Tekilazaya
Le bateau MV Merdi naufragé, jeudi 3 octobre, a été localisé ce dimanche à 200 mètres de profondeur des eaux du lac Kivu (Nord-Kivu). L’équipe conjointe des recherches (plongeurs locaux, force navale et SADC) en a informé le vice Premier-ministre, ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo dès son arrivée le même dimanche à Goma.
« Nous venons de faire le constat par rapport à la situation sur le terrain. C’est pour comprendre comment et quels sont les responsables afin de prendre des mesures urgentes pour que cette situation ne se répète plus », a déclaré à la presse, le ministre de l’Intérieur après avoir tenu un conseil de sécurité.
Le bilan provisoire de cet accident est de 34 morts, 80 rescapés. En l’absence de manifeste des passagers, la société civile locale ainsi que le comité des victimes mis en place, déclarent avoir identifié des centaines de disparus en se basant sur les témoignages des familles dont les proches restent introuvables.
Le jeudi 3 octobre, le bateau MV\Merdi a coulé dans les eaux du lac Kivu, près du port de Kituku, à Goma.
C’est à une centaine de mètres du quai du port de Kituku que le bateau plein de passagers et produits vivriers, a commencé à sombrer sous le regard horrifié et la clameur des habitants de Goma venus attendre leurs proches qui voyageaient à bord de l'embarcation accidentée.
Des témoins du naufrage, affirment que c’est par l'arrière que cette embarcation a commencé à chavirer avant de sombrer complètement dans les eaux du lac Kivu.
Le port de Kituku, qui approvisionne la ville de Goma en produits vivriers en provenance de Minova, est dépourvu de dispositif de surveillance du trafic lacustre.
Depuis l’occupation de la localité de Shasha par les rebelles du M23, la population de Minova passe par le lac Kivu pour atteindre la ville de Goma.
radiookapi.net/CC
Trois organisations non gouvernementales de promotion et de protection des droits de I‘homme, basées à Lubumbashi, sont vivement préoccupées par la nouvelle annonçant la disparition forcée du chauffeur de l’opposant Moïse Katumbi Chapwe.
Ce chauffeur répondant au nom de Kafutshi serait gardé en secret par les services de sécurité, depuis la nuit du 1er au 2 octobre, en rapport avec l’affaire de la piste aéroportuaire que réhabilite Moïse Katumbi au village de Mulonde, du territoire de Mpweto, dans la province du Haut-Katanga, rapporte ces ONG.
Ces trois organisations, notamment le Centre pour la justice et la réconciliation (CJR), l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) et Justicia Asbl ont exprimé leurs inquiétudes dans un communiqué publié en fin de semaine dernière.
Elles craignent que cet employé de l’homme politique ne soit victime de torture.
Ces ONG estiment que « des services de I'Etat ne devraient ni faire disparaître un citoyen congolais, ni le détenir au secret, quelle que soit l'accusation qui pèse contre lui ».
Le riche homme politique avait écrit à l'autorité de l’aviation civile pour l'informer qu'il réhabilitait la piste de Mulonde dans le groupement Kamfwa, au territoire de Pweto dans le Haut-Katanga. Cependant, dans une correspondance, l'autorité de l'aviation civile a répondu à Moïse Katumbi qu’ayant commencé ces travaux sans en avoir informé l’autorité de tutelle, il tombe sous le coup l’article 183 alinéa 1 de la loi portant sur l’aviation civile en RDC.
Cette loi stipule : « est puni de 5 à 10 ans de servitude pénale et une amende toute personne qui modifie, exploite et dessert un aérodrome sans l'autorisation de l'autorité de l'aviation civile ou du ministre de tutelle », lit-on dans cette correspondance abondamment relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux.
C’est après cette réponse adressée au président du parti politique "Ensemble pour la République" que dans la nuit du 01 au 02 octobre, les forces de défense sont descendues sur le terrain et ont mis la main sur son chauffeur et saisi son véhicule.
Pour la coordination provinciale de la jeunesse de son parti au Tanganyika, cette descente des forces de défense dans ce village de Mulonde est une tentative d’arrestation de leur président national, Moïse Katumbi.
Dans une déclaration politique, samedi 5 octobre à Kalemie, les jeunes de ce parti ont appelé le Gouvernement à « œuvrer plutôt au renforcement de la cohésion nationale au lieu de s’acharner sur Moïse Katumbi ».
Pour ces jeunes, la réhabilitation de la piste de Mulonde par l’opposant politique entre dans le cadre des travaux de rénovation de l’hôpital de ce village auquel est rattaché cette piste et que cet homme politique entreprend généreusement ces travaux, selon ses partisans.
« Nous condamnons avec la plus grande fermeté la tentative d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques des œuvres sociales de notre président national le camarade Moïse Katumbi consistant à réhabiliter l’hôpital et la piste d’aviation qui s’y rattache dans le village de Mulonde », a déclaré Vianey Muteta, président provincial de la jeunesse d’Ensemble pour la République, au Tanganyika.
Ce partisan de Katumbi rappelle que le président de leur parti politique n’en est pas à sa première œuvre philanthropique communautaire :
« Nous rappelons que le président Moïse a eu à le faire dans le passé à Kibombo au Maniema, à Kasenga à Pweto et dans son village natal à Kashobwe dans le Haut-Katanga ».
Vianey Muteta affirme que les jeunes du parti Ensemble, au Tanganyika, appellent à l’arrêt de « toute pratique tendant à régresser l’Etat de droit et à intimider toute voix dissidente pour passer en force à la révision constitutionnelle ou carrément au changement de la constitution ».
L’opposant Moise Katumbi, candidat président à l’élection de décembre 2023, était arrivé en deuxième position après Felix Tshisekedi.
radiookapi.net/CC
Cinq jours après le naufrage du bateau MV Merdi, le Gouvernement a pris des sanctions contre les responsables des services publics impliqués dans ce naufrage survenu au large du lac Kivu. Il s’agit notamment des agents de la division provinciale des transports et communication, de la police nationale lacustre et ceux de la Direction générale des migrations, (DGM).
Le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani qui séjourne à Goma (Nord-Kivu) depuis dimanche 6 octobre, a également autorisé les familles à procéder à l’enterrement de leurs proches qui ont péri dans ce naufrage, et promet son accompagnement pour un enterrement digne et conforme aux us et coutumes.
Jacquemin Shabani a également instruit les gouverneurs des provinces du Nord et Sud-Kivu de prendre toutes les mesures sécuritaires et règlementaires en matière de navigation sur les lacs Kivu et Edouard, et de veiller à leur strict respect.
Il s’agit entre autres d’exiger le port de gilets de sauvetage à tous les passagers embarqués à bord des unités flottantes et le contrôle technique et de conformité des embarcations.
Il annonce également que les services habilités poursuivent les recherches des corps encore coincés dans l’épave du bateau situé à 200m de profondeur, afin de les remettre aux membres de leurs familles pour un enterrement digne.
Par ailleurs, le Gouvernement promet la prise en charge médicale de tous les rescapés internés dans les hôpitaux de Goma.
radiookapi.net/CC
L'Institut des Musées Nationaux du Congo (IMNC) marque un tournant décisif dans la valorisation de l'art contemporain congolais. En lançant un registre numérique destiné à recenser et protéger les œuvres des artistes, l'institution s'engage à offrir une visibilité inédite à la création artistique locale et à sécuriser les droits d'auteur.
Lors d’une récente rencontre de prise de contact avec les artistes, Simon Siala Siala, le nouveau Directeur Général de l'IMNC, a souligné l'importance de ce projet, les artistes étant les premiers partenaires de son institution.
“ L'art contemporain est un vecteur puissant de notre culture, et il est essentiel de le protéger et de le promouvoir. Cette plateforme permettra aux amateurs d’art, aux collectionneurs et aux institutions du monde entier d'accéder à vos œuvres, à les découvrir et à les apprécier. Plus important encore, elle vous ouvrira une opportunité unique d’atteindre de nouveaux publics et de nouveaux marchés ”, a-t-il dit aux artistes.
Ce registre numérique permettra aux artistes congolais de sécuriser leurs droits d'auteur, chaque œuvre sera enregistrée et authentifiée, mettant fin aux usurpations et aux utilisations non autorisées ; d’accéder à un marché plus large tant au niveau national qu'international ; et de bénéficier d'une reconnaissance institutionnelle car les artistes auront un statut officiel, ce qui renforcera leur crédibilité.
Au-delà du registre numérique, l'IMNC envisage de mettre en place un programme d'échanges culturels ambitieux. Des résidences de création, des expositions et des productions seront organisées pour favoriser la création et la diffusion de l'art contemporain congolais.
Blaise Esinyalanga, directeur de la conservation du Musée National de la RDC, a souligné que ces échanges favoriseront la création d’un univers propice pour l'art congolais.
“ Il s'agit de détecter les talents émergents et de les accompagner dans leur développement. Nous voulons créer un écosystème favorable à la création artistique en RDC ”, a-t-il dit.
Ce registre sera non seulement un outil de reconnaissance mais aussi de protection. Chaque artiste sera inscrit avec ses œuvres répertoriées, et chaque création protégée et sécurisée par un certificat authentique numérisé. Ce système permettra aux clients, qu'ils soient particuliers ou institutionnels, de vérifier votre certification, en tant qu’artiste agréé et officiel.
La procédure d’affiliation sera simple. Il faut s’affilier à l’IMNC via son site, et la protection des œuvres sera automatiquement assurée par le simple fait de l’immatriculation, sans aucune autre démarche.
“Un homme de terrain”
Cette discussion avec le DG Simon Siala Siala était aussi une opportunité pour certains artistes de lui proposer la manière de travailler pour plus d’efficacité dans ce secteur un peu négligé dans le pays.
« Qu’il soit un homme de terrain parce que les artistes sont plus dans les ateliers, il aura comme ça la chance de palper du doigt leur travail directement. Il pourra voir ce que réalisent les artistes », a indiqué Assan Tshamala, artiste sculpteur et enseignant à l’académie des beaux-arts.
Fifi Bashala connu sous le label de Bitshilux mode, a trouvé l’occasion de décrier ce qui ne marche pas dans son secteur d’activité.
« Imaginez vous que nous n’avons même pas d’usine qui crée des doublures, des tirettes, des fils ! Alors que ce sont nos matières premières, qu’il perçoive 5 000 Fc ou plus pour un travail, nous utilisons les mêmes matières. Et comment tout un pays comme la RDC, nous n’avons pas une seule usine qui peut produire ça sur place ? », s’interroge-t-elle.
Kuzamba Mbuangu
Franck Mulaja, figure emblématique du gospel congolais et leader du groupe Échos d’adoration, lance un avertissement contre la commercialisation croissante de la musique sacrée.
« La musique sacrée n’a pas pour vocation d’être une musique commerciale », déclare Mulaja, pointant du doigt une évolution qu’il juge préoccupante.
Selon lui, l’afflux d’argent dans l’industrie du gospel, bien que résultant d’une popularité grandissante, risque de détourner les artistes de leur mission première : glorifier Dieu.
Le chanteur reconnaît que le succès permet aux artistes de vivre de leur art, mais il met en garde contre les dérives potentielles.
« Lorsque nous mettrons l’aspect commercial en avant, nous détruisons tout », affirme-t-il avec conviction.
Cette mise en garde intervient dans un contexte où de nombreux artistes gospel congolais connaissent un succès commercial croissant. La popularité de la musique chrétienne en RDC a en effet ouvert de nouvelles opportunités financières, créant un dilemme pour les artistes partagés entre leur vocation spirituelle et les réalités économiques.
Ce débat soulève des questions cruciales pour l’avenir de la musique gospel en RDC. Comment les artistes peuvent-ils concilier leur vocation spirituelle avec les réalités économiques de l’industrie musicale ? Est-il possible de maintenir l’intégrité artistique et spirituelle tout en bénéficiant du succès commercial ?
La réflexion de Franck Mulaja invite à un examen de conscience collectif au sein de la communauté gospel congolaise. Elle rappelle que, au-delà du succès et de la reconnaissance, la musique chrétienne doit avant tout rester un vecteur d’élévation spirituelle et de glorification divine.
Les agents de la REGIDESOo de la province du Maniema ont lancé un mouvement de grève ce week-end.
Ils protestent contre le non-paiement de leurs salaires depuis 19 mois.
Cette action vise à attirer l'attention des autorités sur leur situation.
Amundala Yausiya, délégué provincial de la REGIDESO, explique que les agents réclament le paiement de 16 mois d'arriérés de salaires, ainsi que trois mois supplémentaires impayés depuis juillet. "Ies agents se sont réunis pour revendiquer leur droit, car malgré leurs demandes répétées auprès des autorités nationales, ils n'ont pas été entendus," se désole-t-il.
Il souligne que le salaire a un caractère "alimentaire", et que sans rémunération, les agents ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Il précise que les agents sont prêts à reprendre le travail dès que leurs salaires seront versés : "Tout à fait normal si seulement ces revendications sont répondues, directement ils rentrent au travail"
La situation de ces agents de la REGIDESO a été portée à l'attention de toutes les autorités concernées, mais elles n'ont pas encore reçu de réponse à leurs revendications.
radiookapi.net/CC