Deux ingénieures congolaises ont procédé ce vendredi 04 mars dernier à la présentation officielle d'un prototype de respirateur made in Congo, appelé "respirateur d'espoir". L'œuvre a été réalisée conjointement par leurs équipes à savoir, Investing in People et Women’s Technology.
Lors de son intervention, la Cheffe du Département anesthésie et réanimation des Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK) a relevé le fait que seulement deux respirateurs restent fonctionnels aux CUK, malgré le nombre important des patients nécessiteux, avant de saluer cette nouvelle initiative.
" Nous avons longtemps souffert ! Dans l'unité de réanimation des cliniques universitaires, nous n'avons actuellement que deux appareils qui peuvent fonctionner. Nous avons parfois 8 malades ou 4, qui nécessitent d'être branchés au respirateur, mais on ne peut y mettre que 2 malades. On tâtonne pour le reste. Nous pensons que ces deux équipes peuvent déjà nous aider à voir comment récupérer ces machines ", a expliqué Berthe Baraiga.
Raïssa Malu est revenue sur les quatre parties dans le développement d'un respirateur d'urgence. La partie mécanique, qui consiste à maîtriser le mode d'actionnement et le moteur de la machine, la phase électrique qui est la phase intelligente du respirateur, la plomberie, partie qui permet de relier le respirateur au patient, enfin, la gestion des risques, partie capable d'envoyer des signalements clairs aux médecins lorsqu'il y a dysfonctionnement, lorsque le patient reprend sa respiration naturelle ou s'il a un comportement qui le met en danger.
" Tout le processus nous a pris deux ans", a-t-elle souligné.
Sur place, une démonstration à été faite appuyée par les explications de Thérèse Kirongozi. Elle a également signifié la particularité du respirateur qui peut fonctionner avec une électricité en basse tension.
"Nous savons que dans certains villages de la RDC, il y a un problème permanent d'électricité. Nous avons pu travaillé sur ces machines pour qu'elles puissent s'adapter à des situations complexes. C'est-à-dire que nos machines peuvent fonctionner avec 12 Volts. Même une batterie de 15A peut faire fonctionner le respirateur. Nous avons aussi adapté ces machines aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé, l'âge et le poids du patient ont été pris en compte(...)" a-t-elle ajouté.
Il est à noter que cette activité a eu lieu en marge de la journée mondiale de l'ingénierie pour le développement durable. Thérèse Kirongozi est à la base des robots roulages qui régulent la circulation dans la ville de Kinshasa. Mathématicienne et Physicienne, Raïssa Malu a mis en place la semaine de la Science, elle a accompagné le mandat de la RDC à l'Union Africaine.
Prisca Lokale