L’Afrique du Sud ne baisse pas les bras. Sortis des qualifications à la Coupe du monde 2022 dimanche par le Ghana sur un penalty très litigieux (1-0), les Bafana Bafana ont saisi la FIFA. Ce mercredi, les dirigeants sud-africains ont appuyé leur démarche en tenant une conférence de presse visant à préciser leurs accusations. Avec un chiffre choc : 90,9%. D’après l’étude réalisée par la Fédération sud-africaine (SAFA), 90,9% des décisions erronées prises par l’arbitre sénégalais Maguette N’Diaye sur ce match (30 sur 33) l’ont été à l’encontre de Percy Tau et sa bande et pas contre le Ghana. De quoi étayer les accusations de match truqué formulées par l’instance.
«Nous sommes préoccupés par certaines décisions prises lors du match, nous demandons donc une enquête pour manipulation de match», a débuté le président Danny Jordaan. «Nous avons donc demandé à Ace Ngcobo (ancien arbitre professionnel) d’analyser le match et de voir s’il y a un biais qui aurait pu avoir une influence sur le résultat final du match. (…) Nous sommes ici pour informer la nation des événements qui se sont produits à Cape Coast et qui nous ont choqués. La FIFA a la responsabilité de faire respecter l’intégrité du football mondial. En février 2020, la FIFA a désigné une société appelée Sports Radar pour surveiller chaque match afin de contrôler l’intégrité de la compétition. La responsabilité de la SAFA est de prouver s’il y a un quelconque parti pris contre notre équipe, et si c’est le cas, de le signaler à la FIFA.»
«Si le Ghana perdait, il y aurait eu de gros problèmes»
Le dirigeant a ensuite énuméré une liste d’indices concordants selon lui assez troublants. «Un match peut être manipulé pour un gain financier ou pour un gain sportif. (…) Y avait-il des paris sur le match ? Oui. Selon les bookmakers, il y a eu une erreur dans le favori. (…) Ce que nous voulons, c’est que la FIFA analyse l’influence sur le match. Y avait-il des informations sur le penalty, puis y’a-t-il eu un pic de paris sur la décision qui allait se produire ? Nous n’avons pas la capacité de le faire et nous avons demandé à la FIFA d’examiner cette question. La dernière question est la suivante : le profil du match était-il tel qu’il suscitait un intérêt en dehors du football et oui, c’était le cas. Si le Ghana perdait, il y aurait eu de gros problèmes, même pour le président du pays», a assuré le Sud-Africain en faisant aussi état de rumeurs qui seraient apparues avant le match et qui auraient indiqué que le Ghana allait bénéficier d’un penalty.
Pour comprendre l’importance de la démarche des Bafana Bafana, il faut rappeler que la FIFA avait sanctionné dans les éliminatoires du Mondial 2018 l’arbitre ghanéen Joseph Lamptey qui avait sifflé un penalty imaginaire pour les Sud-Africains à l’occasion de leur victoire 2-1 contre le Sénégal. Après des faits avérés de manipulation de match de la part de l’officiel, la rencontre avait été rejouée et remportée 2-0 par le Sénégal qui s’était qualifié pour le Mondial au détriment de l’Afrique du Sud. Charge à la FIFA de faire la lumière sur cette nouvelle affaire.
Romain Lantheaume