Barbe grisonnante, sourire aux lèvres, Joseph Kabila semble détendu quand il salue ce vendredi les caciques, ceux qui sont restés fidèles après les nombreux départs que lui, son parti et son regroupement politique ont subis. La rencontre se déroule au Mont Ndeke, à Kingakati.
Les accolades et les photos terminées, en chef de file, il prend place devant ses proches et adopte un ton ferme. Comme il l’avait déjà répété aux rares personnes qui l’avaient précédemment rencontrées, il a dressé un tableau sombre du pays, un pays en crise, a-t-il décrit. Selon les participants contactés par ACTUALITE.CD, il a parlé de la nécessité pour la RDC de survivre, mais n’a pas donné clairement sa position sur les élections. Il a laissé entendre qu’il n’a pas pris sa retraite politique et a promis de s’adresser incessamment à la population.
C’est depuis le début de l’année qu’il hésite à prendre la parole publiquement. Il avait annoncé une rencontre avec quelques journalistes triés sur le volet, le rendez-vous était prévu pour le premier trimestre, mais il ne s’est pas concrétisé.
Les questions qui se posent aujourd’hui au sujet du sénateur à vie semblent simples: quel avenir politique pour l’ancien président ? Va t-il rejoindre la rue comme les autres opposants ? La poignée de mains entre lui et Moïse Katumbi en juin 2022, à Lubumbashi, avait fait le tour du web congolais. Certains voyaient en cette accolade, le signe d’un rapprochement, d’une réconciliation. Cependant, les deux hommes ont gardé leur distance, selon leur entourage. Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la formation politique dirigée par Joseph Kabila n’a pas rejoint la dynamique de Lubumbashi. Il n’a même pas participé aux opérations d’enrôlement des électeurs. Quand bien il partage les mêmes critiques contre la Commission électorale, il n’est pas loin d’un schéma du boycott.
« Ceux qui se sont réunis à Lubumbashi sont dans une démarche interne au processus électoral. Ils sont dans un bateau qui a quitté le quai. Nous sommes restés sur la terre ferme. Nous ne sommes pas partie prenante à ce processus électoral », a expliqué à ACTUALITE.CD un cadre du PPRD présent à la rencontre de Kingakati dans les conditions actuelles décriée par le FCC.
actualite.cd/CC