Tickets USN à Kinshasa : « J'ai travaillé pendant 5 ans pour avoir ces députés au moment où les autres étaient dans des avions pour leurs business » (Augustin Kabuya)



Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dément avoir menacé d’invalidation les députés provinciaux membres de son parti si leurs candidats à l’élection des gouverneur et vice-gouverneur de Kinshasa, en RDC, ne sont pas élus, chose qu’il ne conçoit pas que sa famille politique largement majoritaire à l’assemblée provinciale avec 44 élus, soit battue dans une élection indirecte par des candidats n’ayant aucun élu. 

Dans un entretien samedi à 7SUR7.CD, Augustin Kabuya restitue le contexte et la portée de ses propos  lors sa causerie morale devant des députés provinciaux de l’Union sacrée de la nation qu’il avait réuni vendredi à Fleuve Congo Hôtel, pour garantir la victoire des tickets USN au bureau de l’Assemblée nationale et à l’exécutif provincial.

« Vous savez, je suis vraiment déçu et désolé. Je n'ai menacé personne ! C'était sous forme d'une causerie morale, j'étais en train de prodiguer des conseils aux amis. Je dis que c'est regrettable et malhonnête ! Je sais, ce sont des amis qui roulent pour les billets verts au détriment du développement de notre pays », a-t-il lancé contre ceux qui, d’après lui, ont détourné ses propos.

Le SG de l’UDPS a expliqué sa stratégie pour ne pas reproduire les erreurs du passé, comme en 2019 où son parti avec 14 députés provinciaux, n’en avait pas tiré les dividendes politiques. Pour lui, même si son parti est majoritaire avec 12 députés, il faut laisser de la place à ses partenaires de l’USN pour consolider la cohésion de leur famille politique. Il explique pourquoi, en tant que chef de parti, il a sermonné  un député qui voulait que l’UDPS ait deux postes au bureau au lieu d’un.

« Qu'est-ce qui s'est passé : j'ai trouvé des choses que moi comme, responsable, je ne pouvais pas permettre. Un membre de l'UDPS, il prend son courage pour diminuer les autres (partis et regroupement, NDLR), ils n'ont pas un poids politique. Ils ne peuvent pas occuper le poste de vice-président de l'Assemblée provinciale. Je lui ai dit, en politique, il faut respecter tout le monde. Ne donnons pas l'impression que l'UDPS veut tout prendre. , a-t-il renchéri. 

Avant d’ajouter : « ANB du premier ministre honoraire Sama a deux députés à l'Assemblée provinciale. Comme les autres avaient proposé ce poste, j'ai dit à notre ami du parti qui voulait contester, non! Nous sommes la première force politique, nous sommes un parti au pouvoir, on doit considérer tout le monde, il ne faut plus sous-estimer les autres et surtout qu'il y a une seule femme dans ce bureau là, elle peut occuper ce poste, je ne vois pas ce que nous perdons. Est-ce que j'avais mal fait ? »,  a-t-il relaté. 

Sur les ambitions d’un autre membre de l’ANB qui voulait avoir un autre poste au bureau, le SG Kabuya a dit qu’il n’était pas possible pour lui de l’avoir alors que l’AFDC-A avec 6 députés n’avait aucun poste.

« J'ai prodigué encore un conseil à un membre de l’ANB qui voulait postuler, puis qu'ils ne sont qu'à deux, au poste de rapporteur au moment où il y avait un délégué de l'AFDC du président Bahati. Je lui ai dit non, ça va mal sonner. L’AFDC a 6 députés et vous, avec vos deux députés, on vous donne le poste de premier vice-président de l'Assemblée et vous dites que ça ne suffit pas, vous voulez compétir  même avec l'AFDC au poste de rapporteur, ça ne va pas bien sonner, laissons cette place à l'AFDC », a-t-il indiqué.

En outre, Augustin Kabuya a dit avoir donné d’autres conseils aux députés provinciaux par rapport aux réalités politiques.

« J'ai dit à notre ami du parti, il y a d'autres réalités politiques qui peuvent faire qu'on laisse le poste à x personne sans tenir compte de son poids politique comme vous le dites. Je lui ai posé la question : pouvez-vous nous expliquer par quel mécanisme, Christopher Mboso était devenu président de l'Assemblée nationale ? Il avait combien de députés, si nous allons dans votre logique ? Nous, l'UDPS à Tshuapa , à Boende, nous avons un seul député provincial mais c'est l'UDPS qui dirige le bureau de l'Assemblée provinciale. Par quel mécanisme tu peux m'expliquer puisque tu parles de poids politique ? L'UDPS dans la législature passée avait un seul sénateur. Par quel mécanisme l'UDPS a eu le poste de premier vice-président du Sénat ? », s’est-il interrogé.

Le SG de l’UDPS a rappelé les efforts qu’il a consentis au niveau du parti pour avoir des résultats après 5 ans. Il a aussi dénoncé des mensonges visant à ternir son image.

" Nous sommes dans quel monde ? J'ai travaillé pendant cinq ans pour avoir ces députés au moment où les autres étaient dans des avions pour leurs business", a-t-il lâché.

Dans un message relayé sur les réseaux sociaux, l’on accuse le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, d’avoir sermonné et menacé d’invalidation les députés provinciaux de son parti si leurs candidats aux gouvernotales à Kinshasa ne passaient pas lors d’une réunion tenue  vendredi dans la capitale congolaise.

Prince MAYIRO

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