Des réflexions sont en cours au niveau du gouvernement en vue de juguler la crise qui frappe le secteur des hydrocarbures, notamment à cause du conflit Russo-Ukrainien. En début de cette semaine, Kinshasa a connu la rareté de carburant. Mercredi, le ministre des Finances Nicolas Kazadi a annoncé que des propositions seront soumises à l'approbation du Conseil des ministres ce vendredi, pour revoir à la hausse le prix du carburant à la pompe.
“Il est important de souligner que ce choc c'est un choc international, ce n'est pas une crise interne à la République Démocratique du Congo, nous avons bien géré les choses mais la situation en ce moment s'impose à nous avec une situation de crise et nous devons gérer la crise. Il faut d'abord que les congolais le comprennent bien et le souci du gouvernement c'est de faire en sorte que le choc soit le moins atténué possible pour les congolais et particulièrement les congolais les plus faibles. Nous avons trouvé une piste de solution qui va être confirmée vendredi puisqu'il y aura des décisions à prendre avec mon collègue des hydrocarbures et avec la profession pétrolière”, a indiqué Nicolas Kazadi au cours d’un point de presse.
Le carburant à la pompe se vend à 2095 FC le litre. Le vrai prix du litre à la pompe pour l’essence devrait être à 3500 FC au lieu de 2095 FC si l’on veut atténuer la crise.
“Nous réfléchissons pour voir comment maintenir un niveau supportable dans les stations même s'il y a eu une augmentation qu'elle soit supportable, ça veut dire qu'on va continuer de subventionner mais de manière supportable”, a souligné le ministre des Finances.
Le gouvernement entend arrêter de subventionner par exemple le secteur minier qui est un gros consommateur des produits pétroliers. “Pour ce secteur lié aux grandes entreprises qui consomment beaucoup de carburant, nous n'avons plus de raisons de continuer de subventionner, voilà la piste que nous avons trouvée. Le ministère de l'économie nationale est en train de faire des simulations pour voir quel est le bon niveau qu'on peut supporter, qu'est-ce qu'on peut payer et quel sera l'impact sur les autres variables de l'économie”.
Le gouvernement rassure que “l'effort sera fait pour que le prix ne s'éloigne pas trop de 2095 FC”.
Généralement, les prix à la pompe sont négociés par les pétroliers et le gouvernement en tenant compte de divers paramètres. L’Etat, conscient du pouvoir d’achat et de la tension sociale, se montre toujours favorable à une gestion très prudente de la question. Ainsi, il s’engage à payer aux pétroliers ce qui est considéré comme manque à gagner dans la fixation du « prix social ».
Clément Muamba