En plein cœur du Quartier latin parisien, Félix Tshisekedi, a exprimé lundi de vives critiques contre un accord minier controversé lors de la présentation de son livre Pour un Congo retrouvé, le 29 avril au Collège des Bernardins.
Le livre, paru le 8 décembre 2023, dépeint la vision de Tshisekedi pour un Congo souverain et prospère, et offre un rare aperçu de ses réflexions personnelles sur son mandat. Lors de cet événement, le président congolais a non seulement partagé ses réflexions sur les défis de la RDC, mais a également pris position contre un récent Mémorandum d'entente (MoU) sur les matières premières critiques, signé entre le Rwanda et l'Union Européenne.
« Alors que nous nous efforçons de stabiliser et de sécuriser notre région, le rôle de nos partenaires internationaux, et particulièrement celui de la France, est crucial », a déclaré Tshisekedi. Il a souligné le soutien de la France aux efforts de paix au sein de la région des Grands Lacs tout en exprimant son incompréhension face à la décision de l'Union Européenne de nouer des partenariats miniers avec le Rwanda.
Selon Tshisekedi, ces partenariats sont d’autant plus controversés qu'ils semblent soutenir indirectement les agresseurs de la RDC dans un conflit qui dure depuis trois décennies, alimenté par la convoitise des ressources minérales congolaises. « C’est pour le pillage de nos ressources et non pour la défense d’une minorité que certains de nos voisins s’adonnent à ces violations », a-t-il insisté, faisant référence aux soutiens externes au groupe rebelle M23 et à d'autres forces négatives opérant à l'est de la RDC.
Le Président a également mis en lumière l'importance de la traçabilité et de la provenance des minerais, thèmes centraux de son opposition à l'accord.
La réaction de l'Union Européenne, fin février, par la voix de Josep Borrell, Haut Représentant pour les Affaires étrangères, insiste sur le fait que l'accord vise à améliorer la transparence et à lutter contre le trafic illégal de minerais, affirmant que des accords similaires ont été signés avec la RDC. Cependant, cette explication ne semble pas suffire à apaiser les inquiétudes exprimées par Tshisekedi et plusieurs organisations de la société civile, qui voient dans cet accord une menace à la souveraineté et à la stabilité de la région.
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