Pour la célébration de la rumba congolaise inscrite sur la liste représentative des patrimoines culturels immatériels de l’humanité, plusieurs groupes et artistes se sont produits sur la scène dans la salle de spectacle du Palais du peuple pendant 3 jours, mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 décembre derniers.
Le public a vu jouer des artistes tels que Nyoka Longo, Héritier Watanabe, Fred Kabeya, Karmapa ou encore Manda Chante qui dit à ACTUALITÉ.CD que c’est le moment de travailler pour garder haut la barre de la rumba.
« Je pense que c’est le moment de donner encore plus de force parce que cette reconnaissance mondiale montre qu’il y a un avenir. Il faut donc se mettre encore plus ensemble pour que la rumba soit à la place qu’il faut, la place que voudraient ceux qui l’ont valablement défendue. Que chaque artiste congolais, partout dans le monde, puisse avoir cette intelligence de lever haut l’étendard de cette rumba », a-t-il dit.
Un participant au concert du troisième jour, Yann Tisalakambi, dit reconnaître son identité grâce à ces moments de musique.
« Magnifique. Je me suis senti comme étranger en moi-même. Nous sommes là pour célébrer la rumba, c’est comme un rappel de notre identité que nous ne devons pas oublier de célébrer régulièrement ou quotidiennement », dit-il.
Et à Benjamin Tezangi d’ajouter que cette reconnaissance de la rumba ouvre d’autres opportunités.
« La rumba avec moi, c’est toute une histoire, avec mes oncles quand j’étais petit, on faisait le tour à l’intercontinental. Je suis amoureux de la vieille école de la rumba composée de Tabu Ley, Franco et les autres. Reconnaître la rumba par l’UNESCO aujourd’hui ouvre les portes à de nombreuses opportunités à l’échelle internationale »
Au programme de ces trois jours de concert sans billet et sans droit d’entrée, et mis à part les artistes reconnus, les groupes Rumba Liziba, Vox Africa, Chœur la grâce, Ballet Congo, Ballet Nsango Mbonda, Viva La musica, Quatre étoiles et autres, ont fait des prestations devant un nombre considérable de spectateurs.
Brain Tshibanda, directeur général adjoint du centre Wallonie-Bruxelles et un des organisateurs de l’activité, appelle le gouvernement à mettre en place une politique pour cette rumba reconnue mondialement.
« Il appartient au gouvernement congolais de monter la stratégie et les autres vont l’accompagner en ce moment-là. La stratégie peut exister mais c’est le gouvernement qui doit donner tous les moyens qu’il faut, trouver les ressources humaines pour que la stratégie réussisse », a-t-il affirmé.
Le Président de la république, Félix Tshisekedi qui s’est félicité de l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a chargé le Premier Ministre de conduire, avec le concours des membres du Gouvernement concernés et d’autres parties prenantes, des réflexions devant permettre de produire un plan d’action stratégique à court et à moyen termes, visant notamment à promouvoir de manière significative, sur les plans national et international, la musique congolaise, en général et la rumba congolaise, en particulier.
Depuis l’annonce, le 14 décembre dernier, de l’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative des patrimoines culturels immatériels de l’humanité, la fête est dans tous les coins de la RDC et du Congo Brazzaville. Pour cela, les festivals internationaux de la rumba et de l’élégance ainsi que la rumba parade, ont fêté cette consécration dans la salle de spectacle du Palais du peuple pendant 3 jours.
Emmanuel Kuzamba