Vingt-quatre heures après l'annonce de l'acquittement de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du chef de l'État et l'homme d'affaires, libanais Samih Jammal, par la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe, les réactions fusent de partout.
Au cours d'une interview accordée ce vendredi à ACTUALITE.CD, le coordonnateur de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ), Maître Georges Kapiamba, dit ce qu’il considère comme une déception. Il qualifie ce verdict d'un coup fort donné à l'Etat de droit.
« La décision a été rendue en dehors de l'audience publique alors que le prononcé de la décision avait été renvoyé à ce vendredi. Nous avons tous été surpris de l'apprendre, les membres de la Cour n'ont pas respecté leur parole. Nous avons constaté que c'est une décision qui n'est pas fondée sur le droit mais qui est fondé sur des considérations à caractère politique, et au regard des éléments à notre possession, nous pouvons confirmer que c'est la politique qui a pesé à la balance en lieu et place du droit », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Et d’ajouter :
« C'est fortement regrettable pour la République. Nous ne pouvons plus parler de l'État de droit à partir du moment où nous constatons par ce genre de décision que les magistrats de l'État se retrouvent capitaliser c'est-à-dire ils sont incapables d'assumer leur mission de dire le droit avec indépendance », a indiqué Georges Kapiamba à ACTUALITE.CD.
Sur le dossier Samih Jammal, le président de l'ACAJ précise que ce dernier a violé les lois de la République.
« Il avait été établi clairement que Monsieur Jammal avait transféré une somme d'argent à l'étranger au-delà du taux autorisé par les lois de la République c'est-à-dire il s’est retrouvé dans la situation de l'infraction de blanchiment des capitaux, mais les juges de la Cour l'ont même acquitté pour ce fait. Nous regrettons sérieusement ce recul », a-t-il renchéri.
L'ACAJ promet de poursuivre son combat pour que la vérité soit établie et que la somme détournée soit récupérée au bénéfice du peuple congolais.
Vital Kamerhe et ses coaccusés dans l’affaire 100 jours ont été acquittés par la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour faute de preuves.
Grâce Guka