Les combattants du M23 se sont emparés de Bunagana, important centre de commerce transfrontalier entre la RDC et l'Ouganda, et tout proche du Rwanda (Nord-Kivu), depuis le 13 juin 2022. Ce jours là, 137 soldats congolais et 37 policiers avaient traversé la frontière et étaient recueillis par l'UPDF (l'armée ougandaise). La situation a provoqué depuis fin mars la fuite de milliers d'habitants vers l'Ouganda et Rutshuru.
Les autorités congolaises ont présenté des preuves de l’implication de l’Armée rwandaise dans la progression du M23. Un rapport d'experts missionnés par les Nations unies confirme également que l'armée rwandaise a lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises depuis novembre 2021 et jusqu'en juin 2022. Des accusations que Kigali a toujours rejeté alléguant que les FARDC se battent aux côtés des FDLR.
Jeudi 11 août, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a, de son côté, appelé les gouvernements congolais et rwandais à cesser de soutenir les groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Il existe des rapports crédibles sur un soutien aux groupes armés par toutes les parties, y compris les FDLR par les forces congolaises et le M23 par les forces rwandaises", avait déclaré Antony Blinken à l'issue de discussions avec le président rwandais Paul Kagame à Kigali.
Et d’ajouter:
"Notre position est claire: le soutien à tout groupe armé doit cesser. Il ne s'agit pas d'un groupe contre un autre. Le principe de base est qu'il ne devrait pas y avoir de soutien venant des gouvernements et des forces armées aux groupes armés comme le M23 et les FDLR", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Les échanges directs entre Kinshasa et Kigali menés sous l’égide de l’Angola sont au point mort. A part des appels à la cessation des hostilités et une feuille de route signée par les deux parties, rien de concret n’a été réalisé. Bunagana est toujours occupé et plusieurs autres localités. Kinshasa attend davantage du conseil de sécurité de l’ONU pour mettre la pression sur Kigali.
actualite.cd/CC