Incarcéré dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR) depuis le 9 février pour avoir incarné le personnage d’un recruteur Kasaïen qui sélectionne les candidats sur base d’une appartenance tribale, l’humoriste Junior Nkole a été relaxé dans la soirée du jeudi 09 mars.
Sa détention pour avoir dénoncé le tribalisme et d’autres antivaleurs dans l’un de ses sketchs avait suscité indignations et tollé dans l’opinion congolaise. Activistes, politiques et membres du gouvernement avaient dénoncé une arrestation et détention arbitraires qui selon eux, violaient le principe de la liberté d’expression dans un état dit droit.
Dans une correspondance adressée à la ministre de la Justice en date du 27 février , la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines Catherine Kathungu avait soutenu que dans sa vidéo, l’artiste dénonce et non incite au tribalisme.
« Il s’est mis en scène comme un chef de la tribu Luba qui n’engage que ses frères et méprise méchamment les autres. Dans la vidéo, l’artiste dénonce et non incite à cette antivaleur », disait la ministre de la Culture.
De son côté, le député national Ados Ndombasi avait dénoncé le fait que l’arrestation de Junior Nkole accuserait un certain artifice politique de museler les artistes congolais alors que la constitution en son article 23 consacre la liberté d’expression et d’opinion.
Dans la même démarche, l’ONG internationale de défense des droits de l’Homme Human Right Watch (HRW) avait déclaré que le cas de Nkole met en lumière le climat d’intolérance croissante à l’égard des voix dissidentes au régime au pouvoir, avec des attaques visant des journalistes, activistes, critiques du gouvernement et manifestants pacifiques.