Il y a quelques jours, une querelle de clocher a éclaté entre Corneille Nangaa, ancien président de la Commission nationale indépendants (CENI) et l’équipe dirigeante actuelle. Ce jour-là, Corneille Nangaa tint à peu près ce langage.
L’opération d’identification et d'enrôlement des électeurs est marquée d’amateurisme. Les chiffres sur l’enrôlement des électeurs sont faux. La qualité des photos laisse à désirer sur les cartes d’électeur. Il enfonça le clou en affirmant que l’équipe actuelle de la CENI a un péché originel depuis sa mise en place.
Le comité dirigeant ne fait pas l'unanimité étant donné que plusieurs délégués n'ont pas été désignés par leurs composantes. Stupeur et tremblements !
Toute action appelle une réaction égale et opposée. C’est la troisième loi de Newton. Ceci expliquant cela, le 14 mars, Didi Manara, deuxième vice-président de la CENI monta au créneau.
Il affirma sans ambages que Corneille Nangaa ne peut pas s’ériger en donneur de leçons. Après son mandat, il a laissé des arriérés de paiement de loyers. L’immeuble abritant le siège était dans un état de délabrement très avancé avec des installations sanitaires dégradantes, tutti quanti… Diantre !
Comment pouvait-il prétendre organiser des élections dans un pays de 2,3 millions de km2 alors qu’il est incapable de gérer les odeurs des WC ? Saperlipopette !
Ainsi donc, le coq n’est pas le seul animal capable de chanter les pieds dans la merde !
Le lendemain du jour de ces déclarations croustillantes et tonitruantes, ce fut au tour du parti politique « Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) » de monter au front pour dénoncer certains détails techniques.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’ADCP est un parti politique créé par Corneille Nangaa himself. Depuis, il s’est déclaré candidat à la candidature à l’élection présidentielle malgré les sanctions américaines. Enfer et damnation !
Mais il ne pourra pas battre campagne avec des dollars yankees. C’est interdit !
Mon ami qui est devenu fou envisage aussi de créer un parti politique et de se présenter à l’élection présidentielle. Il dit avoir des grandes idées, des grands projets pour notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine. Bref, passons !
D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les curés de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et les pasteurs de l’Église du Christ au Congo (ECC) ont aussi embouché la trompette.
Ils dénoncent le fait que les matériels sensibles, destinés à l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, se trouvent en circulation entre les mains d’individus n’en ayant pas qualité. Ils affirment qu’il y a des centres d’inscription qui ne se retrouvent nulle part sur le terrain sauf sur des papiers. Tout ceci risque de rendre peu crédible le processus électoral.
La semaine dernière, les curés de la CENCO ont même fait le tour de différentes instances belges et européennes pour parler de la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est du pays et des grands défis liés aux élections de 2023.
Après la passe d’armes à fleurets non mouchetés entre la CENI et Corneille Nangaa, c’est au tour de certains partis politiques, qui étaient en embuscade, de tirer à boulets rouges sur la centrale électorale. Elle serait, selon eux, en train d’organiser la fraude électorale. Sapristi !
Des provinces favorables au pouvoir disposeraient de plus de centres d’inscription. Ceci laisse présager des joutes oratoires lors du vote au parlement de la loi sur la répartition des sièges.
Ils exigent la mise en place d’une CENI et d’une Cour constitutionnelle impartiales et consensuelles. Ils demandent dans le même temps que les élections soient impérativement organisées dans les délais constitutionnels, nonobstant le conflit avec le M23 au Nord-Kivu. Enfer et damnation !
Comme si tout cela ne suffisait pas, la CENI déclare n’avoir pas reçu dans le délai les fonds prévus pour les élections. Stupeur et tremblements !
On dit chez nous que l’argent est comme un visiteur : il arrive aujourd’hui et demain il repart.
Gaston Mutamba Lukusa