Des députés de l'opposition s'opposent depuis une semaine à la révocation, préconisée par leurs collègues de la majorité, du directeur général de la Société Nationale d'Électricité (SNEL) nommé par le président Tshisekedi en octobre dernier et entré en fonction il y a 3 mois.
L’auteur de cette interpellation, le député national Prosper Bukasa, reproche au nouveau DG de la SNEL la mégestion et l'incompétence.
Interrogée par 7SUR7.CD après la plénière du vendredi 7 avril 2023, la députée Geneviève Inagosi estime qu'il y a une sorte d'acharnement ou de règlement de compte politique contre ce mandataire public.
« Cette interpellation ressemble à un acharnement. Actuellement, à l'initiative de notre chambre, il y a une mission d'enquête qui a été diligentée à la SNEL conduite par l'honorable Rombaut Fumani depuis décembre 2022 et elle devait durer 15 jours, soit le 5 janvier 2023. Et jusqu'à ce jour... après plus de 3 mois, nous n'avons pas encore de rapport... en dehors de ça, à l'initiative de la même chambre, le directeur général est auditioné par la sous-commission Ressources naturelles de notre chambre. L'audition n'a pas encore pris fin, nous n'avons pas encore de rapport... lui-même l'honorable Bukasa nous dit dans l'introduction de son interpellation qu'il a initié une enquête... et comme si cela ne suffisait pas, aujourd'hui c'est une interpellation », regrette cette députée membre du FCC.
Pour Geneviève Inagosi, il est inconcevable d’initier deux contrôles pour un mandataire public qui vient à peine d’être nommé.
« Je dis que trop de contrôle, tue le contrôle. Avec toutes ces enquêtes, vous ajoutez une interpellation. Et ce qui choque est que même les membres de la commission d'enquête sont en même temps signataires de l'interpellation. Comment on peut initier deux contrôles en même temps pour quelqu'un qui vient en plus d'arriver ? Ça ne fait pas sérieux pour notre chambre. Moi personnellement, je ne connais pas ce DG. Mais cette interpellation salit notre chambre puisque nous apprenons dans les couloirs qu'on lui reproche d'être proche de l'ancien premier-ministre Matata Ponyo », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le député René Bofaya soutient que tous les faits reprochés à ce DG datent de 2019.
« A moins qu'on me dise que la révolution cherche à manger ses propres enfants. Celui qui était DG quand l'actuel était DGA a été arrêté et il me semble qu'il a été acquitté de toutes les charges retenues contre lui », a-t-il fait savoir à notre rédaction.
Du côté de la majorité, plusieurs députés ont acclamé chaque intervenant, durant cette plénière, qui réclamait la révocation de Fabrice Lusinde wa Lusangi.
Dans ses réponses à la plénière du mercredi dernier, le DG de la SNEL se plaignait déjà de manquer de temps de se mettre au travail à cause des interpellations qui pleuvent sur lui depuis sa nomination à la tête de la Société Nationale d’Électricité.
Après les séances plénières de mercredi et vendredi derniers, le rendez-vous est désormais pris pour le lundi 10 avril prochain afin de connaître le sort du DG de la SNEL.
MD