A l’occasion de la commémoration du septième anniversaire de la mort de l’artiste chanteur congolais Jules Shungu Wembadio dit Papa Wemba, une pléiade d’activités ont eu lieu, le 24 avril dernier, en RDC, en Afrique et dans le monde. Cette journée commémorait également la journée africaine de la musique. La ministre de la culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu Furaha, en a profité pour s’adresser aux mélomanes, aux culturels et aux congolais en général.
La patronne du secteur culturel congolais a notamment annoncé avoir remis les clés de la maison de Papa Wemba au DG de l’Institut des Musées Nationaux du Congo (IMNC), Jean-Pierre Bokole. Cet organe qui gère les musées congolais se chargera de sa gestion et sa direction. Cela parce qu’en date du 7 avril 2022, la villa de Papa Wemba, située dans la commune de Ngaliema, a été rachetée par le gouvernement congolais, pour un montant avoisinant 750 000 USD. L’Etat congolais veut en faire un projet à plusieurs avantages sur le plan économique et touristique.
Ce rachat faisait suite aux recommandations du Président de la République lors de la 35ème réunion du Conseil des ministres du gouvernement Ilunkamba, tenue le 12 juin 2020. Félix Tshisekedi avait instruit le ministre de la Culture et des arts de l’époque à examiner dans un bref délai, la possibilité de racheter la maison de Papa Wemba afin d'en ériger un musée où devait être installé, entre autres, un studio d'enregistrement à l'honneur de ce grand artiste de la musique congolaise.
« Le rôle premier de ce musée de la rumba est d’y rassembler, d’y classer les collections des objets rares et précieux de toute l’histoire de la rumba. Les collections scientifiques, techniques, artistiques qui ont fait parler de Papa Wemba et de tous les autres musiciens y seront conservées afin de les protéger et les montrer à tous ceux et toutes celles qui voudront les voir, les contempler, car l’homme rend historique tout ce qu’il a touché, et tout ce qui lui a servi de transmettre la culture », a déclaré la ministre de la culture, arts et patrimoine.
Mme Catherine Kathungu a rappelé la nécessité et le devoir en tant que nation, de perpétuer la mémoire de Papa Wemba et la rumba qu’il a tant aimée et qu’il a propulsée au firmament des musiques modernes. Et le musée érigé dans sa maison est une de ses manières.
« Les touristes viendront de partout pour venir apprendre à la source les instruments par lesquels les notes de la rumba ont été produites. Là même, dans ce musée, le Gouvernement compte placer un studio moderne d’enregistrement Audio et Vidéo, un complexe de la mode et du style de vie, creuset de la SAPE. La culture c’est aussi cette conservation de la mémoire pour que les générations futures ne puissent pas perdre les repères de ceux et celles qui ont forgé la grandeur de notre Nation », a ajouté la ministre de la culture, arts et patrimoine.
En plus d’être la journée africaine de la musique, en RDC, la date du 24 avril a été consacrée à la mode et au mode du style de vie des congolais, selon le calendrier de la célébration de la rumba de l’année 2023. Celui que beaucoup considèrent comme le roi de la rumba congolaise a hissé ce style musical au zénith des musiques africaines modernes. Cela, avant de s’éteindre sur la scène du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo, en Côte d’Ivoire, en 2016.
Papa Wemba, une des icônes de la musique congolaise, était né dans la région du fleuve Kasaï en 1949, le 14 juin avant de la quitter très jeune pour rejoindre Kinshasa. Il fut co-fondateur de Zaïko Langa Langa qu'il quitte en 1974 pour fonder Isifi Lokolé, puis Yoka Lokolé. En 1977, Le Grand Mayas a fondé Viva La Musica avec une touche personnelle dont l'utilisation du lokolé et la décision d'avoir, avec ses musiciens, un look impeccable, ce qui a conduit à la création de la Société des Ambianceurs et des Personnes d'Elégance (SAPE), à laquelle se rallieront les jeunes Congolais du monde entier.