Un Iliouchine 76 quitte l'aéroport de Moanda, près de Gbadolite, pour Lomé. Pour une dernière demeure, le Maroc.
Joseph Désiré Mobutu a passé ses derniers 5 mois d'exil au Maroc avant de succomber des suites du cancer à Rabat. Le Maroc a été un fidèle soutien de l'ancien président zaïrois. Retours sur ses derniers mois d'exils discrets au Maroc, marqués par la détérioration de son état de santé.
À la mi-mai 1997, à son arrivée au Maroc Joseph Mobutu passe quelques jours dans le nord du pays à Tanger. Très vite, son état de santé le pousse à se rapprocher de la capitale et à s'installer quelques semaines avec son entourage dans un hôtel de la petite ville balnéaire de Skhirat, à 25 km au sud de Rabat. Ce n'est qu'à la fin du mois de juillet que l'ex-président congolais est admis à l'hôpital Avicenne à Rabat.
À l'époque les autorités marocaines l'assuraient : le séjour de Joseph Mobutu devait être bref. Hassan II pourtant était l'un des plus fidèles soutiens du maréchal. Fervent défenseur de l'unité congolaise, le roi du Maroc avait envoyé à deux reprises, en 77 et 78, des soldats marocains pour venir en aide au régime du président zaïrois.
Pendant ce temps son entourage composé notamment de ses deux épouses et compagnes, les jumelles Bobi et Kosia ainsi que leurs enfants, vivaient discrètement et sous bonne garde dans l'une des villas de Hay Riad, quartier huppé de la capitale, fréquentée par les diplomates et les expatriés. Aujourd'hui sa garde rapprochée continue de vivre au Maroc en toute discrétion, tandis que les membres de sa famille s'y rendent de manière occasionnelle.
À sa mort en 1997, Joseph Mobutu est enterré dans le carré chrétien du cimentière de Rabat. Régulièrement visitée par ses proches mais aussi des anonymes, la sépulture est toujours impeccablement entretenue. Sur le caveau en marbre noir et blanc figurent les initiales de MSS pour Mobutu Sese Seko, Mobutu le Guerrier. En 2007 le président Kabila avait donné son accord pour un rapatriement de sa tombe. Mais la mesure à ce jour n'a pas été appliquée.
RFI/CC