Une attaque d'hommes armés a visé des éco-gardes en patrouille dans l'avant-midi du dimanche 28 mai 2023 à Nyamusengera, près de Rwindi, en plein Parc national des Virunga, au Nord-Kivu. L'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) assimile les assaillants aux miliciens Maï-Maï du groupe Kabido qui sont actifs dans la contrée.
Selon un communiqué parvenu à la presse, 2 rangers ont trouvé la mort au cours de l'attaque. Il s'agit de Kakule Nzonda Djiku et Ngerageze Kamuzungu Daniel.
Dans ce document, l'ICCN regrette que cette attaque soit enregistrée 10 jours seulement après une autre qui a coûté la vie à ses 3 autres garde-parcs ainsi qu'un civil près d'Ivungu, en territoire de Lubero. Il dénonce ces attaques et rappelle que son personnel n'a pas de mission belligérante.
« L'ICCN dénonce ces attaques criminelles et rappelle que son personnel commis à la conservation de la nature n'a pas une mission belligérante. Il appelle les autorités politiques et militaires à s'impliquer davantage sur cette question afin de faire cesser ces actes meurtriers qui endeuillent des familles congolaises dont les enfants se sont engagés pour une cause noble », écrit-il.
Il est à noter que plusieurs attaques ont visé les éco-gardes des Virunga ces dernières années. Les principaux responsables de ces crimes sont d'une part, des groupes Maï-Maï et d'autre part, les rebelles rwandais des FDLR actifs dans la zone. Généralement, les rangers tombent dans leurs embuscades qui font parfois des dizaines de morts.
Le jeudi 25 mai dernier, à son arrivée à Goma (Nord-Kivu), le Directeur général de l'ICCN a exprimé le souhait de travailler avec l'armée congolaise pour des opérations militaires dans le Parc national des Virunga afin d'y chasser tous les groupes armés.
« Il faut travailler avec notre armée et mener des opérations qu'il faut pour chasser ces malfaiteurs qui occupent illégalement notre espace. J'ai échangé avec le chef de l'Etat, il est hors de question de négocier avec les groupes armés », avait alors confié à la presse Yves Ngangay.
Après l'attaque du 18 mai dernier, il avait même promis que des mesures rigoureuses allaient être prises pour que ce genre de situations ne se reproduisent plus.
Isaac Kisatiro